La Caisse Nationale d’Assurance Maladie, service fleuron du ministre de la Solidarité de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord est confronté à des problèmes de gestion au niveau du régime de l’Assurance Maladie Obligatoire. Ingénieux les maliennes et maliens sont, devenus des as de la fraude. Assurés et prestataires s’adonnent à la fraude avec joie.
A ces malversations, s’ajoutent l’indisponibilité dans les délais légaux des cartes d’assurés, la non fiabilité des cartes d’assurés actuelles, le délai relativement long dans le traitement des feuilles de soins et la non traçabilité des transactions avec les prestataires. Dans le souci d’apporter des solutions durables à ses problèmes la Direction de la CANAM a fait, sur la base des besoins exprimés par la CANAM, les OGD et les prestataires, des investigations et proposé au Conseil d’Administration la mise en place d’un système d’information intégré pour la gestion du Régime d’Assurance Maladie.
En sa deuxième Session extraordinaire tenue le 28 avril 2015 le Conseil d’Administration a donné son accord pour la mise en chantier de ce programme si essentiel pour l’avenir de l’AMO. Le Conseil d’Administration, à cette occasion, a adopté un budget rectificatif pour 2015 afin d’assurer la prise en charge de cette activité qui s’étendra sur les exercices 2015 et 2016.
Après avoir fait l’objet d’études approfondit au niveau des plus hautes autorités, le document vient d’être adopté par le conseil des ministres du 26 août 2015. L’adoption, par le Conseil des Ministres, du projet de Décret portant approbation du marché sur ledit système informatique intégré permettra à la CANAM, d’opérer sans délai un tournant décisif et déterminant pour l’amélioration de la gestion de l’AMO, une réforme qui fait du Mali un des pionniers en Afrique francophone en matière de régime public de couverture maladie.
C’est dire qu’avec l’effectivité de cette décision, on s’attend à une lutte farouche contre la fraude et une amélioration du travail à travers la mise en œuvre d’un système d’information intégré pour la gestion de l’AMO.
En deux mille dix le Gouvernement a acquis un système d’information de l’AMO et du RAMED. Il s’agit du Progiciel dénommé ESQUIF et sa plateforme technique. Il contient actuellement toutes les données de la gestion des assurés (immatriculation, gestion des droits à prestation) et la gestion des prestations de soins (liquidation des prestations et paiement des prestataires).
La firme française CEGEDIM qui a conçu et qui commercialise ledit progiciel en a annoncé, par Lettre en date du 04 septembre 2014 (ci jointe), la fin de vie pour le 31 décembre 2016 mettant ainsi un terme à l’engagement du constructeur.
Si aucune action n’est entreprise d’ici là, la CANAM et les Organismes gestionnaires Délégués (INPS et CMSS) courent le risque d’un arrêt des activités gérées sur le ledit Progiciel qui constitue actuellement le cœur du métier de la gestion de l’AMO.
Qu’en est-il des Fonctionnalités du Système d’Information Intégré Préconisé ?
Les fonctionnalités principales du système intégré préconisé comprennent, l’immatriculation des employeurs et des assurés, la gestion des cotisations ;la gestion prestations, l’extranet et ou portail (gestion des prescripteurs, gestion des tiers payants, espace assurés) . Il faut aussi retenir en termes d’innovation, la dématérialisation des feuilles de soins, la production des cartes numérisées biométriques avec un point de sécurité contrôle visuel de la puce affichant le logo CANAM et couplée avec le NINA.
Les Principaux Avantages liés au Nouveau Système Intégré
Pour les structures de gestion de l’AMO (CANAM, INPS, CMSS), la détection systématique et une lutte plus efficace contre la fraude, l’augmentation de la productivité et l’’optimisation des coûts de gestion.
Pour les prestataires conventionnés, la réduction des coûts et des circuits administratifs, la célérité dans le traitement des feuilles de soins, la traçabilité des opérations avec les structures des gestions de l’AMO et l’accès à des services complémentaires au travers d’un portail dédié.
Pour les assurés, la simplification des démarches administratives, l’accès à des services complémentaires au travers d’un portail dédié; et la disponibilité des cartes dans les délais légaux.
QUELQUES INTERROGATIONS SUR LES SYSTEME
Les questions liées à la durée de vie.
Le progiciel utilisé actuellement était déjà à environ six ans de la fin de sa durée de vie quand le Mali l’acquérait en juin 2010. Le système intégré préconisé est une nouvelle technologie largement utilisée dans le monde, y compris par les grandes Firmes. Par exemple la MATMUT en France, SAHAM, l’Office National de l’Electricité et la CMIM au Maroc, pour ne citer que celles-ci, utilisent ce système. Particulièrement la solution logicielle ACTIV PREMIUM fait une entrée remarquable dans les systèmes d’Assurance Maladie en Afrique et ailleurs. Ce système connaitra sans doute des mises à jour périodiques et des améliorations mais pas un abandon.
Pour la production des cartes la solution biométrique qui est désormais retenue par le Gouvernement pour les assurés de l’assurance maladie sera couplée avec le NINA; ce qui constitue une avancée notable pour notre réforme.
Le Gouvernement a déjà engagé un processus devant déboucher sur la mise en place d’une couverture maladie universelle d’ici 2018. Cela passe par l’optimisation de l’AMO. Il a également demandé au MSAHRN, par le biais de la CANAM, de concevoir et produire prochainement des cartes d’assurés maladie biométriques et intégrant les Numéros d’Identification Nationale (NINA).
Le système informatique qui en constitue le cœur du métier devra d’ores et déjà avoir un gage de modernité, de performance et d’ouverture (compatibilité) sur les autres outils de gestion existant, notamment au sein des établissements prestataires de soins et de dispensation de médicaments.
La fin de vie prochaine (fin 2016) du Progiciel ESQUIF et les raisons ci-dessus évoquées nécessiteront que le système informatique intégré dont il est question soit implanté d’ici fin 2016 pour éviter que la gestion du Régime d’AMO ne connaisse une situation tragique.
Une synthèse de la rédaction