L’analyse du budget 2019 des hôpitaux du Mali nous révèle un amer constat. Il s’agit de la diminution drastique des dotations sur la ligne « Subventions aux organismes publics » par rapport à 2018 dans tous les hôpitaux. Le montant total de la réduction des dotations s’élève à 2, 309 milliards FCFA).
Il faut insister que c’est sur cette ligne « Subventions aux organismes publics » que les hôpitaux prennent en charge l’ensemble de leurs dépenses de fonctionnement en particulier : les contrats d’alimentation du personnel de garde et des malades indigents ; les consommables des pavillons ; les réactifs du laboratoire ; les contrats de maintenance des matériels et équipements ; les contrats d’imprimerie/impression ; les contrats de nettoyage et de gardiennage etc.
Cette ligne, différente des autres lignes de subvention pour les salaires du personnel des hôpitaux, est indispensable pour assurer un bon fonctionnement de nos structures. La diminution des dotations de cette ligne « Subventions aux organismes publics » signifie purement et simplement la dispense de nos hôpitaux du respect de la loi n° 02-050 du 22 juillet 2002 portant loi hospitalière. Il est à signaler que tous les hôpitaux du Mali ont déjà connu les difficultés de fonctionnement avec les dotations minimales de 2018 avec les rétentions des crédits voire leur annulation par la suite sans passer par un collectif budgétaire voté par le Parlement, ce qui est déjà une entorse à l’orthodoxie budgétaire. Par ailleurs, les tarifs appliqués dans ces structures sont bien entendus « subventionnés par l’Etat » pour permettre une plus grande accessibilité des populations aux soins.
Dans le cas où lesdites subventions ne sont pas mises à disposition à cause des rétentions et réductions de budget, force est de constater que le fonctionnement de ces hôpitaux sera fortement pénalisé et ils ne pourront plus faire face à leurs engagements et même réaliser les ressources propres qui sont liées aux activités hospitalières. C’est pourquoi, cette réduction des dotations 2019 de la ligne « Subventions aux organismes publics » par rapport à 2018 ne peut pas être justifiée sauf si les autorités veulent imposer l’augmentation des tarifs des actes médicaux aux consommateurs. Ce cas de figure n’est pas envisageable au niveau de l’Association des Consommateurs du Mali (Ascoma) et le Regroupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (Redecoma). Il veut dire rendre inaccessible les structures sanitaires aux couches vulnérables. Il convient de noter clairement que ces coupes budgétaires ne sauraient se justifier étant donné que la santé est essentielle pour toute action nationale et les acquis dans ce secteur doivent être préservés compte tenu de sa sensibilité de tout point de vue.
Pour ce faire, nous recommandons aux autorités :
de consolider les acquis des années antérieures en terme du niveau de financement du secteur de la santé au lieu de les détériorer ; d’augmenter les subventions des hôpitaux ou à défaut, de restaurer celles de 2018 au risque de leur empêcher d’assurer leurs missions d’accueil des patients et de prodiguer des soins.
Abdoul Wahab Diakité
(1er vice président de l’Ascoma, PCA de l’hôpital de Kati)
La démocratie a été pour beaucoup de maliens le plus mauvais des régimes. Le domaine de la santé a été pour certains responsables démocratiques la chose à préserver. L’exemple le plus concret est celui d’ATT. Ce président a fait plus tous les autres démocrates réunis dans le domaine de la santé! Avec IBK, après un premier mandat passé à ignorer totalement les centres de santé et parfois quand il s’agit de faire le minimum c’est des scandales financier qui se révélaient au public. Au second mandat on veut en finir totalement avec le système de santé. Ce qui n’est pas dit dans votre papier cette coupe ne concerne pas que les hôpitaux, c’est tout le système de santé. Et voila notre ministre de la santé qui semble heureux à l’annonce de cette nouvelle! Un véritable ignorant. Gérer un laboratoire de recherche n’a rien de commune mesure avec gérer tout le système de santé d’un pays. De deux choses l’une, soit on permet aux hôpitaux de prendre leur avenir en main en leur permettant de fixer les tarifs des examens sans l’intervention des politiques et cela en adoptant rapidement une loi dans ce sens, soit l’état prend ses responsabilités en finançant les hôpitaux et arrêter de faire croire aux maliens qu’on investie des milliards (dans les traitements du personnel sinon pas ailleurs). Il faut que les responsables maliens disent aux maliens combien l’état malien met dans l’hôpital le Luxembourg, un hôpital totalement privé avec des travailleurs deux fois mieux traités que ceux de Gabriel ou du Point G! Cet hôpital a les frais de consultations trois fois plus chers que ceux du point G. Il y’a pas plus d’insécurité dans un pays que l’insécurité sanitaire. Même pour manger il faut être en bonne santé, pour se battre, pour réfléchir, pour étudier …. il faut être en bonne santé. Alors faites ce que vous voulez dans un pays où les députés, les cadres, les populations ne semblent pas se sentir concernés par les problèmes de santé.
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