Au Mali, les boissons énergisantes ont connu une croissance importante au cours des 5 dernières années, au point de prendre une grande place dans les coins de ventes de sucreries.
Ces boissons prennent de l’ampleur dans notre société, notamment chez les jeunes. Il existe de très nombreuses boissons énergisantes sur le marché. A Kalaban-Koura, un boutiquier témoigne : « ces boissons sont très achetées. Elles coûtent entre 350 F CFA et 750 F CFA, selon la quantité et la marque ».
« J’aime les boissons énergisantes parce qu’elles ne sont pas trop sucrées. Je n’ai jamais constaté un problème depuis que j’en prends. Ça me fait même du bien. Les autres boissons sont trop sucrées alors que les énergisantes non », témoigne Moussa, un jeune de Kalaban. Christian, un autre jeune du même quartier, ajoute : « en disant que c’est énergisant ça pousse les gens à en boire parce qu’ils se disent que ça donne de l’énergie et que ça fait du bien. Mais, pourtant, ce n’est pas à mon goût ». « J’en prends occasionnellement. Mais, je constate que ces boissons supplantent de plus en plus les jus naturels ».
Selon Dr. Yvette Coulibaly, médecin généraliste au CSRef de la Commune V, « les boissons énergisantes doivent être consommées de façon modérée car, elles contiennent beaucoup de caféine, des acides aminés (taurine), beaucoup de sucre, des vitamines et parfois des extraits de plantes. Les boissons énergisantes sont censées répondre aux besoins des sportifs et contiennent plutôt des sucres, des vitamines et des sels minéraux. Du fait de la présence du sucre en excès dans ces boissons, qui peut aller jusqu’à constituer 30 % de la ration calorique des enfants, ceux-ci courent un risque d’obésité et de diabète à long terme ».
Selon notre interlocutrice, des effets indésirables ont été documentés, comme des sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque, irritabilité, nervosité, anxiété, crises de paniques, épilepsie…
« Les jeunes ont recours à ces mélanges dans une perspective psychostimulante et c’est une grosse erreur. A cause de l’effet stimulant de la caféine, les boissons énergisantes masquent l’état de fatigue du jeune consommateur, ce qui peut le conduire à sous-estimer leur niveau d’alcoolisation, à rester dehors plus longtemps, à consommer plus d’alcool et à avoir au final des conduites à risque. Depuis la simple nausée jusqu’à des problèmes cardiaques graves », analyse Dr. Coulibaly.
Geneviève Marie-Thérèse Condé
(stagiaire)