Blouses blanches contre robes noires : Plus d’une dizaine de morts et beaucoup de désagréments dans les hôpitaux publics

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A la guerre comme à la grève au Mali, ce sont désormais les innocents qui payent le prix fort. La journée de grève observée par les blouses blanches suite à un bras de fer contre les robes noires (les avocats), a fait de nombreuses victimes. Toutes les péripéties d’une affaire qui restera dans les annales.

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Le Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré n’a pas failli à sa réputation hier. Elle a osé décréter une grève illimitée sans préavis et sans service minimum contrairement aux autres hôpitaux de la capitale. Au Point-G, les médecins et tout le personnel sanitaire n’arrêteront le travail qu’au cours de l’après-midi mais en prenant soin d’assurer le service minimum. Idem pour les centres hospitaliers privés qui assurèrent eux aussi le service minimum. L’Hôpital Gabriel Touré par contre, ressemblait à un mouroir où la détresse humaine s’exprimait sous toutes les formes. Des accidentés perdant du sang et attendant des soins qui ne venaient  pas ; des enfants agonisant devant leurs parents impuissants (lire encadré). Ceux parmi nos hommes en blouse blanche qui se souvenaient encore du serment d’Hippocrate furent empêchés par les syndicalistes de travailler. C’était tout simplement inhumain.

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Les raisons d’un débrayage

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L’histoire remonte au 24 juillet dernier. Madame Touré Aïda Niaré, Avocate de son Etat trouvait la mort dans des conditions pour le moins nébuleuses à l’Hôpital Gabriel Touré. Par inadvertance, elle avait avalé un cola entier qui lui resta au travers de la gorge. Elle se rendit à la clinique Aldi d’elle-même pour voir son médecin traitant, répondant au nom de Mohamed Keïta qui est également assistant l’Hôpital Gabriel Touré . Après les premiers diagnostics, ce dernier lui proposa de se rendre à l’Hôpital Gabriel Touré. Mais surtout, le professeur et chef de service plus connu sous le nom de Ag fut limpide dans son analyse : l’Hôpital ne dispose pas d’équipements adéquats pour procéder à une opération de ce type. Il aurait suggéré à la patiente de se rendre en France. Cette dernière dispose de moyens matériels pour ce faire. Son époux est fonctionnaire international au PNUD avec résidence à Dakar. Aussi, elle est issue d’une famille nantie.

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De sources proches de l’Hôpital Gabriel Touré, c’est le Médecin traitant qui proposa de faire l’opération ici à Bamako. Elle accepta. L’opération tourna mal à cause de dosage de l’anesthésie et la patiente tomba dans un coma profond. Elle admise d’urgence dans le service REA. Mais les choses ne s’amélioraient pas. Informés son époux envoya sur place un avion médicalisé  qui la transporta d’abord sur Dakar, puis sur l’Hôpital Saint Antoine en France. Là, elle succomba au grand dam des médecins français.

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Informée de la nouvelle, c’est la famille de la victime qui porta plainte contre l’Hôpital Gabriel Touré pour négligence coupable et faute professionnelle grave. Soit dit en passant, la mère de la victime est Magistrat de son Etat. Le Barreau suit, naturellement, de très près le dossier.

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C’est ainsi que l’anesthésiste et le médecin traitant furent mis en examen et conduits à la Maison Centrale d’Arrêt en attendant la conclusion des enquêtes désormais ouverte. La corporation des médecins n’entendit pas les choses de cette oreille. Elle lança immédiatement un mouvement de grève sans préavis et sans service minimum, en tout cas, au niveau de l’Hôpital Gabriel Touré.

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La veille, le premier Ministre et le Ministre de la Santé avaient eu une réunion d’urgence à l’issue de laquelle, une solution négociée a été envisagée. Il était donc prévu dans la journée d’hier que les bons offices interviennent de part et d’autres pour faire baisser la tension. Mais le déclenchement de la grève a bloqué toutes les initiatives. Tout le monde a été mis devant le fait accompli. On connaît la suite. On apprend, fort heureusement que le véritable syndicat s’est désorlidarisé du mouvement.

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B.S.Diarra

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