Cinquième cause de décès maternel, l’avortement non sécurisé est encore de nos jours, une pratique courante dans nos différentes sociétés
La Société malienne de gynécologie obstétrique (SOMAGI) qui s’est fixée comme objectif de réduire les risques liés aux avortements a plaidé pour obtenir un financement auprès de la Fédération internationale de gynécologie et de l’obstétrique (FIGO). Ce financement a permis de mettre en place un projet de sensibilisation en faveur de l’avortement sécurisé dans les limites de la loi au Mali. Lancé en 2019, ce projet a une durée de vie de 3 ans et il censé contribuer à la réduction de la mortalité et de morbidité maternelles liées aux avortements à risque.
Ainsi, dans la mise en œuvre des actions de sensibilisation et de plaidoyer pour des avortements sécurisés au Mali, la SOMAGO a choisi comme partenaire, le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN). C’est dans ce cadre qu’un atelier d’information a été organisé à leur endroit, le vendredi dernier au Mémorial Modibo Keita.
Après les mots de bienvenue prononcés par le président de la SOMAGO, Pr Youssouf Traoré, les participants ont eu droit à la présentation des communications de la journée.
Félix Diakité, en qualité de gestionnaire du projet a fait une présentation succincte de sa structure. A cet effet, il a fait cas de ses objectifs, les activités réalisées, le financement et l’architecture gestionnaire. Cette présentation a permis aux professionnels des médias présents de se faire une idée sur l’utilité de ce projet.
Quant à la représentante résidente du REMAPSEN-Mali, Fanta Diakité journaliste de la radio klédu, elle fera une présentation du réseau, notamment son fonctionnement, son organigramme et les activités enregistrées au cours de l’exercice 2020-2021.
Pour sa part, le Pr Mounkoro Niani a partagé son expérience en tant que médecin spécialiste sur les questions d’avortement, avec les hommes des médias. Son exposé a porté sur le contexte de l’avortement, les complications provoquées, quand ils sont clandestinement pratiqués et leurs préventions.
Ce praticien de la médecine obstétricale a aussi rappelé la situation épidémiologique des avortements dans le monde. Ainsi, de 2010 à 2014, 56 millions d’avortements ont été pratiqués dans le monde. Également, 25% des grossesses se sont terminés par un avortement provoqué et 25 millions de cas d’avortements à risques. Ce qui fait que chaque année, souvent, il y a plus de 10% de décès dus aux avortements.
Le Pr Niani a aussi évoqué les complications immédiates liées à la perforation de l’utérus ; aux blessures d’intestins par insertion d’objets et d’autres. Il s’agit de celles dites tardives qui s’expliquent par l’infection de l’appareil génital.
Selon lui, les difficultés provoquées par ces avortements à risque sont entre autres : la stigmatisation dans la famille et la société ; le retard à l’école s’il y a eu des complications médicales ; le sentiment de culpabilité etc. Et le Pr Mounkoro Niani d’ajouter que la prévention de l’avortement non sécurisé se fait à deux niveaux : la prise de comprimés recommandés par un spécialiste et par un acte chirurgical réalisé dans un établissement de santé.
Le Dr Namory Traoré de son côté a intervenu sur la Loi Nº 02-044 du 24 juin 2002 relative à la santé de la reproduction. Celle-ci adoptée par l’Assemblée nationale en sa séance du 07 juin 2002 et promulguée par le président de la République d’alors, comporte quatre titres, à savoir : les définitions ; la santé de la reproduction ; les dispositions pénales et les dispositions transitoires et finales.
Les travaux de l’atelier seront finalisés par la formulation des recommandations pour une meilleure collaboration entre la SOMAGO et le REMAPSEN.
Diakalia M Dembélé