En Afrique, le nombre de personnes vivant avec le diabète a spectaculairement augmenté. Le taux de la prévalence est passé de 3,1% en 1980 à 7,1% en 2014.
Environ 422 millions d’adultes. C’est le nombre de personnes vivant avec le diabète dans le monde en 2014, comparativement à 108 millions en 1980. En 34 ans, la prévalence mondiale a doublé, passant de 4,7% à 8,5% chez les adultes. Bien que plusieurs types de diabète existent, l’origine du type 1 demeure encore à ce jour inconnu et c’est sur celui dit de type 2, plus répandu, que l’OMS tire la sonnette d’alarme. Elle vient d’ailleurs de publier récemment son premier rapport sur le diabète, un véritable fléau mondial.
Le diabète, qu’est-ce que c’est ?
Le diabète est une maladie non transmissible évolutive et chronique qui se caractérise par des niveaux élevés de sucre dans le sang. Il apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, l’hormone qui régule la concentration de sucre, ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit.
L’origine du type 1 n’est pas déterminée mais les principales hypothèses estiment qu’il provient d’une interaction complexe entre les gènes et les facteurs environnementaux. Le type 2 dépend quant à lui de l’origine ethnique, des antécédents familiaux ou encore de la grossesse. Les risques de le contracter augmentent avec l’âge, le surpoids, l’obésité, la malnutrition et la sédentarité.
Les complications du diabète peuvent entraîner un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation des membres inférieurs. Par exemple, les taux d’amputation des membres inférieurs sont 10 à 20 fois plus élevés chez les personnes diabétiques… En 2012, le diabète était à l’origine directe de 1,5 million de décès dans le monde. Et on estime qu’un taux de glycémie plus élevé que le niveau optimal a provoqué 2,2 millions de décès supplémentaires en augmentant les risques de maladies cardiovasculaires et d’autres affections.
L’Afrique n’est pas épargnée
C’est un fait, la prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires que dans les pays à revenus élevés. Selon le dernier rapport de l’OMS, le continent africain ne fait pas exception à la règle. Avec 7,1% de personnes affectées, il compte parmi les trois régions les plus touchées dans le monde (avec l’Asie du Sud-Est et la région méditerranéenne orientale, respectivement 7,8% et 4,5%).
Le surpoids et l’obésité constituent des facteurs à l’origine de cette augmentation spectaculaire. La plus forte prévalence en Afrique est enregistrée en Égypte avec un taux de 16,2%, suivie de la Libye (13,7%) et de l’Algérie (10,5%), alors que le plus faible taux est celui du Burundi avec 2,6%.
Un fardeau pour des économies déjà fragiles
Le diabète peut – et c’est très souvent le cas – engendré des complications comme les maladies cardiovasculaires. Outre qu’il peut handicaper des personnes en âge de travailler, il nécessite une prise en charge médicale rapide, onéreuse et sur le long terme. Autant de facteurs qui ont un impact économique et social direct sur les pays en voie de développement, déjà en proie à de nombreuses difficultés budgétaires. À ce titre, seulement 33% des pays africains déclarent avoir une ligne directrice opérationnelle de gestion du diabète et seulement 40% des pays affirment que l’insuline est disponible dans les pharmacies financées par l’État ou dans les établissements de soins primaires de santé. Des chiffres encore bien insuffisants.
Agmour