La directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé, n’est pas tendre avec les industries pharmaceutiques au sujet de l’éradication de la maladie à virus Ebola. Du haut de la tribune de la 64e session du comité régional de l’OMS/Afrique, Margaret Chan a expliqué la lenteur des chercheurs et des industries pharmaceutiques à trouver un vaccin contre Ebola par des raisons économiques.
Pour la 64e fois depuis la création de l’Organisation mondiale de la santé en 1948, les ministres de la Santé des 47 pays africains se retrouvent pour discuter des priorités sanitaires qui se posent à leur continent.
Les travaux du présent comité régional de l’OMS/Afrique qui se tiennent présentement à Cotonou (Bénin), ont été lancés le lundi 3 novembre 2014, par le président Béninois, S. E. M. Thomas Yayi Boni. C’était en présence de la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan, représentant le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et du président sortant de l’OMS/Afrique, Dr. Luis Gomes Sambo.
Dans son allocution d’ouverture, le président Boni a rappelé les défis sanitaires qui se posent à l’Afrique. Ces défis ont pour nom, la lutte contre la maladie à virus Ebola qui, signale-t-il, “est une épidémie aux conséquences sanitaires et économiques catastrophiques” ; la lutte contre les maladies non transmissibles, le paludisme…
La directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, a affirmé que l’Afrique est à la croisée des chemins avant d’interpeller les chercheurs du domaine médical et pharmaceutique à mieux s’investir pour trouver un vaccin contre la maladie à virus Ebola. Selon elle l’absence de vaccin contre Ebola s’expliquerait par le fait que cette l’épidémie est confinée dans les seuls pays pauvres qui ne représentent pas un marché pour les industries pharmaceutiques.
Pour la patronne de l’OMS “l’épidémie à virus Ebola présente de nombreux aspects inédits :”sans infrastructures sanitaires publiques essentielles, aucun pays n’est stable, aucune société n’est en sécurité”. Margaret Chan d’ajouter que depuis longtemps l’OMS s’efforce de rendre cette question visible. “Aujourd’hui, chacun s’en rend compte par soi-même”, a-t-elle ajouté.
Le chef de l’Etat béninois a fondé l’espoir en la recherche vaccinale en cours contre cette maladie dont les victimes sont chiffrées à près de 4922 décès sur 13 703 personnes infectées.
Sur cette question, notre pays est l’unique pays en Afrique à faire partie des trois pays choisis pour piloter un vaccin candidat contre Ebola. Entamé en début du mois d’octobre, cet essai vaccinal fait l’objet de toutes les attentes dans le monde pour barrer la route à cette épidémie ravageuse.
Les quelques 400 délégués venus à cette 64e session auront également à plancher sur le rapport des travaux menés par l’OMS dans la région africaine au cours de l’exercice biennal 2012-2013. Un examen de la situation des maladies tropicales négligées, les maladies non transmissibles et les changements climatiques sont au menu de cette 64e session sont à l’ordre du jour.
L’élection ce mercredi 5 novembre du nouveau directeur régional de l’OMS pour l’Afrique constitue l’un des temps forts de la présente session. Le mardi 4 novembre, les délégués accrédités des différents participants pour ce faire ont eu l’opportunité de découvrir le programme des différents candidats à travers une séance à huit clos. Au terme de son audition, notre compatriote été vivement ovationné pour sa riche carrière dans la fonction publique et dans les organismes internationaux. Pendant une heure d’horloge, Dr Nafo Fatoumata Traoré semble déjà convaincre les chefs de délégation et ministres de la santé à voter pour elle.
La délégation malienne qui comprend trois membres du gouvernement est conduite par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné. Les ministres ont pour mission d’appuyer auprès de leurs homologues présents à cette 64e session la candidature de notre compatriote Dr. Traoré Fatoumata Nafo à cette importante élection.
Markatié Daou
CC/MSHP
Depuis Cotonou