Au centre de sante ESKOM de Manantali : Le Dr Cheick. A. T. Diarra ne respecte pas les morts

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Le mercredi 12 mars 2014, un enfant de 15 ans malade, Faballa Kéita, a été évacué de son village Kouroukonding, situé à 9 km, à Manantali. Malheureusement il est décédé aux environs de 17 heures à l’ESKOM de Manantali, le centre de santé de la localité. Le décès de l’enfant a été constaté par le Dr Cheick Amadou Tidiani Diarra, médecin de l’ESKOM énergie de Manantali. Les parents du défunt ont demandé au Dr Cheick Amadou Tidiani Diarra de les aider à transporter le corps à Kouroukonding, à 9 km de Manantali pour les funérailles. En plus de l’ambulance du centre de santé, Dr Cheick Amadou Tidiani Diarra dispose d’un véhicule pick-up. Curieusement, le Dr Diarra  refusa de donner l’ambulance ou son véhicule malgré les supplications des parents éprouvés. Quant à l’ambulance de l’ESKOM énergie de Manantali, nos sources indiquent qu’elle ne transporte pas les pauvres personnes, à l’image de l’enfant Faballa Kéita.

 

Finalement les parents du défunt ont fait appel au propriétaire d’une moto Sanili pour transporter le corps sous les yeux médusés de « Dr » Cheick Amadou Tidiani Diarra. Il s’est avéré impossible de transporter le corps d’un enfant de 15 ans sur la moto jusqu’au village distant de 9 km. Les parents ont été contraints d’enterrer le pauvre Faballa Kéita au cimetière de Manantali. C’est sur la même moto que son corps a été transporté à sa derrière demeure. Allahou Akbar !

 

Nous avons joint le « Dr » Cheick Amadou Tidiani Diarra, hier lundi à 9h 50mn pour savoir sa version. Surpris, il nous a déclaré d’abord, « Il n’y pas eu décès à l’hôpital, le corps est venu sans vie. Ils sont venus déposer le corps de l’enfant à l’hôpital». Quand nous avons posé la deuxième question relative à son refus de transporter le corps, la communication a été coupée. Nous l’avons relancé. « Il serait mieux, si vous pouvez venir qu’on en parle. Ce n’est pas une discussion à faire par téléphone. Vous venez, on en parle, il n’y a pas de problème » a-t-il suggéré. Et d’ajouter « je ne sais de quel corps vous parlez. Il y avait deux ou trois corps ici ». Quand nous avons parlé de Faballa Kéita. Immédiatement, le « Dr » Diarra a déclaré « Faballa je ne le connais pas. Le mercredi il est venu quand ? » Pourtant au début de notre conversation il avait affirmé que le corps est venu dans vie à l’hôpital.

 

« Vous venez, on en parle, moi je ne peux pas vous donner des informations comme ça. Chacun est libre d’interpréter à sa manière. Vous venez, il y a une administration, vous aurez toutes les informations dont vous avez besoin pour votre article.» nous a lancé « Dr » Cheick Amadou Tidiani Diarra. A la question de savoir s’il peut donner le contact de l’administration de l’ESKOM énergie de Manantali, il nous a sèchement répondu en ces termes : « Non ! Non ! Pas avec moi. La manière dont vous avez eu mon numéro vous pouvez de même  avoir le contact de tout le monde.»

 

Tout établissement de santé digne de ce nom avec un personnel responsable doit garantir le respect dû aux morts et à l’intégrité du cadavre. Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. L’article premier du titre premier « Devoirs des médecins » du Code de déontologie médicale au Mali est révélateur. Il rappelle ceci : « Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial du médecin.»

 

Bien avant cette situation déplorable, les usagers de l’ESKOM énergie de Manantali mettaient notamment en cause la compétence du« Dr » Cheick Amadou Tidiani Diarra.  Il y a deux mois, en février et mars 2014, une femme nommée Mme Kéita Kédiagou Dansira est allée à l’hôpital de Manantali pour des consultations. Après les diagnostics du médecin, on fait savoir à la femme, qu’elle a le palu. Son mari a payé tous les médicaments prescrits, mais la femme continuait de souffrir. Finalement, elle a quitté le tristement célèbre ESKOM énergie de Manantali (centre de santé) pour une clinique de Manantali. Là-bas, on lui a conseillé d’aller à Bamako pour faire des examens poussés.

 

Une fois à Bamako, les consultations ont révélé que la femme  souffre d’une grossesse extra-utérine et non du palu. Kédiagou Dansira a subi une intervention au CSRF de Missira, aujourd’hui elle est convalescente à Bamako. On peut dire qu’elle l’a échappé bel !

 

Aujourd’hui les populations de villages environnants de Manantali sont en colère contre Moussa Konaté, directeur des ressources humaines de l’ESKOM énergie de Manantali et le Dr Cheick Amadou Tidiani Diarra. Une fronde est en gestation pour demander leur départ.

 

Face à cette situation imaginable dans un pays comme le Mali, nous interpelons le conseil national de l’ordre des médecins du Mali, les ministres de la santé et de l’énergie ainsi que le président de la république afin que ces pratiques cessent dans les toutes les structures de santé du pays (privées et publiques). Un doigt accusateur est pointé sur la société sud africaine gérante de l’énergie de Manantali, qui ne respecte pas les populations locales. Seuls les travailleurs de l’énergie de Manantali sont respectés et dignes d’attention à  l’hôpital de Manantali ESKOM. Eux seuls peuvent bénéficier de l’ambulance.

 

Rappelons qu’ESKOM ENERGIE MANANTALI – SA,  est opérateur chargé de l’exploitation, pour le compte des Etats membres de l’O.M.V.S (Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal), de la centrale hydro-électrique de Manantali (Mali).

A suivre

Ahmadou Maïga

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