L’Observatoire National du Dividende Démographie (ONDD) avec ses partenaires UNFPA, CRED, Bill-Mellinda, Planification Familiale, organisent depuis ce lundi 28 juin 2021 un atelier de deux jours sur la budgétisation sensible à la santé de la reproduction et du planning familial. Cet atelier sur la budgétisation sensible à la SR /PF vise à rendre effectif l’intégration de la SR/PF dans les budgets nationaux et locaux.
Bien que l’utilisation de la planification familiale augmente dans la majorité des pays en développement, les taux de fécondité dans les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest restent toujours élevés avec une moyenne de 5,4 enfants par femme. Ils ont par conséquent la croissance démographique la plus rapide au monde (2,96%). Plus de 64% de la population ouest-africaine a moins de 24 ans et le taux de grossesse chez les adolescentes est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale. Plus d’une fille sur 10 âgée de 15 à 19 ans a déjà accouché. Sur le plan sanitaire, ces pays affichent également les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantiles parmi les plus élevés.
Pour remédier à cette situation, les pays francophones d’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires réunis à Ouagadougou (Burkina Faso) en février 2011, sont parvenus à un consensus important de prendre des mesures concrètes pour accroître le recours à la planification familiale au profit de leurs populations respectives. Le cadre de la déclaration de Ouagadougou inclut la nécessité pour chaque pays d’assurer une augmentation régulière des contributions des budgets nationaux pour l’achat des produits contraceptifs. Des efforts ont été faits dans ce sens au cours des dix dernières années mais à des degrés variables selon les pays.
Cependant, au cours des trois dernières années, seulement quelques pays du PO ont régulièrement alloué des fonds internes à l’achat de contraceptifs et pourtant tous les 9 pays du PO s’étaient engagés à « sécuriser et augmenter d’au moins 10% par an, la part contributive de leurs gouvernements dans le budget alloué à l’achat des produits contraceptifs ». Un constat qui milite pour la nécessité de renforcer le plaidoyer et le leadership au niveau national afin d’augmenter l’allocation de fonds générés en interne pour le financement de la planification familiale en général et de l’acquisition de produits contraceptifs en particulier.
C’est ce défi majeur que le Fonds Incitatif de Contrepartie Double (FIx2) qui résulte d’un accord de financement entre l’UNFPA et la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF) veut contribuer à relever en vue d’une véritable sécurisation des produits contraceptifs dans les pays du Partenariat de Ouagadougou (PO). Cette initiative a deux composantes : la composante produits et celle relative aux activités de soutien.
La première composante fait référence à l’achat de produits contraceptifs. Pour en bénéficier les pays du Partenariat de Ouagadougou (PO) doivent allouer des ressources à l’achat de produits contraceptifs de façon croissante d’année en année.
Quant aux activités de soutien, elles permettent de sensibiliser les décideurs sur l’importance d’investir dans la PF pour la capture du dividende démographique et l’émergence d’un pays. Ces activités concernent aussi le plaidoyer pour l’existence de la ligne budgétaire pour l’achat de produits contraceptifs et son augmentation régulière et conséquente. Ceci sera facilité par la mise en place d’un mécanisme de suivi de la mise en place de cette ligne et de son utilisation.
C’est pour cela, le Directeur General Adjoint d’ONDD M Dramane Coulibaly expliquera dans son discours d’ouverture que ce plaidoyer doit être soutenu par des évidences pour convaincre les décideurs et les pousser à respecter leurs engagements par rapport aux produits de la SR/PF. Il doit aussi être mené par des membres de la société civile bien outillés afin d’agir pour l’atteinte des résultats attendus. En effet, une société civile bien formée peut veiller à l’intégration effective de la SR/PF dans les budgets nationaux et locaux.
Ainsi, dans le cadre de l’accord signé entre l’UNFPA et le Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) pour l’appui des pays du Partenariat de Ouagadougou dans des activités de plaidoyer pour la mobilisation des ressources domestiques pour l’achat de produits contraceptifs, il est prévu l’organisation d’ateliers sur la budgétisation sensible à la SR/PF dans lesdits pays.
« J’ose espérer qu’à la sortir de cet atelier de deux jours, les élus locaux, les acteurs du budget nationaux et locaux seront en mesure de comprendre le Policy brief sur la budgétisation sensible à la SR qui est présenté pour renforcer l’argumentaire sur l’importance de la SR/PF en vue d’une budgétisation effective sensible à la SR/PF. Et enfin, les élus locaux et les membres de la société sont sensibilisés et leurs capacités renforcées sur le plaidoyer pour une budgétisation sensible aux produits de la SR/PF » Conclut le DGA M Coulibaly.
Bokoum Abdoul Momini/maliweb.net