Assurance Maladie Obligatoire : L’armée et les prestataires de soins privés signent leur entrée

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Canam

Chargée, la fin de semaine l’aura été pour l’équipe de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, dont la perspicacité et la témérité du capitaine à bord, Luc Togo, et son équipe viennent d’être récompensées à travers la signature des conventions avec les prestataires de soins privés. Entendez par là les cabinets de soins privés et les cliniques privées, et les fonctionnaires militaires maliens qui viennent d’adhérer pleinement à la réforme de l’Assurance maladie Obligatoire AMO.

Sous la présidence du ministre de la solidarité de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord, Hamadoun Konaté, les prestataires de soins privés et la CANAM ont signé le jeudi 30 Octobre dernier, la convention qui marque l’entrée de certains établissements privés de soins dans la fourniture des services de santé conformément aux dispositions du régime de l’AMO. C’est ainsi qu’au cours de la cérémonie officielle qui a consacrée la signature de cette convention, le président du conseil de l’ordre des médecins soulignera dans son allocution, que l’entrée en course des établissements de soins privés permettra d’offrir aux assurés une plus large couverture en matière de santé. Toute chose qui est sans nul doute au bénéfice des assurés. Toutefois le président du conseil de l’ordre des médecins, soutiendra que cette signature de convention, est le couronnement d’un long processus au cours duquel, l’association des médecins libéraux du Mali a pris une très grande part afin d’aboutir à ce conventionnement. Il a aussi tenu à rappeler que l’ordre des médecins depuis les années 1990 avait entrepris des démarches pour la mise en place d’un système de santé, dans une chaine de solidarité, dont l’objectif était d’aboutir à la mise en place d’un système assimilables à la réforme de l’AMO, d’où la pleine adhésion du conseil de l’ordre des médecins.

Le ministre de Tutelle M. Hamadoun Konaté, rappellera qu’en 2013, selon les chiffres du CNOM, la situation des établissements de soins privés à but lucratif dans le district s’élevait à 134, repartis selon leur typologie chacun, sur ce nombre ce sont 10 établissements qui ont été conventionnés au terme d’une évaluation basée sur 9 critères. Il s’agit : des documents de création, la fréquentation du centre, la situation géographique, les infrastructures, les équipements techniques, le personnel requis, le bilan financier, l’organisation du service, l’hygiène et sécurité des locaux. Au regard de cette évaluation, dix établissements privés de soins ayant une moyenne comprise entre cinquante-six et quatre-vingt-seize points sur cent ont été retenus pour être conventionnés dans une première phase. Pour le ministre, il s’agit à travers cette démarche de répondre au souci de rendre “l’AMO”, plus             attractive par l’extension de la prise en charge de ses assurés aux établissements privés de soins en plus des établissements publics et communautaires. Le ministre a signalé que le conventionnement avec les établissements de soins privés ne va pas s’arrêter aux dix établissements qui sont : les cliniques : Ahmed, Kabala, Horizon santé, solidarité, Bénédiction et les cabinets médicaux : efficacité santé, Ficus, Ketio, Sianwa et Kafo. Il a émis le vœu de voir plus de 100 établissements privés de soins conventionnés d’ici Octobre 2015.

Les militaires entrent dans la danse

En effet, au-delà des prestataires de soins, la CANAM déterminée à étendre la couverture de l’AMO à toutes les couches professionnelles comme indiqué dans les textes qui ont consacrés sa création, ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. En bon tacticien, elle aura démarché, sensibilisé et convaincu les fonctionnaires militaires de la pertinence de l’AMO et de son caractère sociale et solidaire dans la facilitation des frais de soins de santé. Cette efficacité de l’équipe de la CANAM, sera reconnue par les différents ministres de la Défense et des Anciens Combattants et du ministre de la Solidarité de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord, qui ne tari pas d’éloge face à la prouesse de l’équipe dirigeante de la caisse au vu des résultats engrangés depuis quelques années. L’armée est certes une couche socioprofessionnelle comme les autres mais c’est l’armée et elle a ses spécificités. Cet état de fait n’aura pas échappé à Luc Togo et à ses techniciens qui ont su ménager discipline et rigueur pour aboutir à l’adhésion de toutes les régions militaires du Mali à la réforme de l’AMO. C’est pourquoi à la cérémonie qu’il a présidée pour la signature de convention signant l’entrée des militaires dans la reforme, le ministre Konaté soutiendra que face à la faiblesse de la couverture des risques sociaux, notamment de la maladie, faiblesse plusieurs fois dénoncée par les différentes couches du Mali, le Gouvernement a adopté une déclaration de politique de protection dont les axes sont : l’extension des champs d’application matériel et personnel de la sécurité sociale dont la mise en place de l’AMO constitue une des stratégies, le développement de la mutualité et autres mécanismes de protection sociale basés sur la solidarité et le développement de l’aide et de l’action sociale dont la mise en place du régime d’assistance médicale. Rappelant le contexte, mouvementé qu’a connu la mise en œuvre de l’AMO, le ministre exprimera toute sa satisfaction de voir, par cette signature, la possibilité offerte aux fonctionnaires des forces de défenses de bénéficier d’un instrument inestimable pour leur accès au moindre coût aux soins de santé. Il dira que la signature de cette convention entre la CANAM et l’Etat-major Général des Armées, est le fruit d’un long processus qui a commencé par une rencontre d’échanges le 09 AOÛT 2014, entre son département et la hiérarchie militaire. La couverture des forces de défenses qui a été consacrée par ce conventionnement, selon M. le ministre, permettra aux fonctionnaires militaires de bénéficier de l’AMO, après les 6 mois de stage comme indiqué dans la loi.

Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Gal Bah N’Dao, dans un discours très bref et très concis, après avoir salué tous les acteurs du dispositif national de protection sociale, dira «  sur le plan mondial, la protection sociale a toujours été considérée comme une composante clé dans la lutte contre la pauvreté. Et aujourd’hui elle fait partie des droits fondamentaux».

Il a donné l’assurance que le front social auquel la mise en place du régime avait été confronté et dont l’armée n’avait fait exception fait désormais partie du passé , avant d’ajouter qu’après les missions conjointes d’informations menées par les cadres de son département avec leurs homologues du ministère en charge de la réforme, dans toutes les régions militaires du Mali, les forces armées et de sécurité sont bien conscientes des enjeux et des avantages de l’AMO.

Il faut noter que la cérémonie, outre la présence des deux ministres cités dessus, a également enregistré, celle de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko.

H.NGATTE

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