Structure chargée d’encaisser les cotisations sociales des travailleurs et de servir les prestations de divers régimes, l’Institut national de prévoyance sociale joue un rôle clé dans la mise en œuvre de la nouvelle mesure de protection sociale.
Le rôle et la place de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) dans la mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire (AMO) étaient au centre d’une journée d’information et d’échanges au Conseil économique, social et culturel (CESC). Cette institution compte ainsi contribuer à la promotion de l’AMO qui a aiguisé les passions et suscité pas mal de réticences et de controverses. Cette journée d’information est la réponse à une demande exprimée par le CSEC à l’issue de la 4è session ordinaire de sa 4è mandature.
L’AMO avait été au centre des débats lors de cette session. Ces discussions permirent aux membres du Conseil de faire des observations et propositions au nombre desquelles une campagne de communication. Pour le vice-président du CESC, Siaka Diakité, également secrétaire général de l’UNTM, la centrale syndicale qui soutient fermement l’AMO, le Conseil en tant qu’organe consultatif et représentant l’ensemble de couches socio-professionnelles dans notre pays doit être informé et outillé sur tous les grands projets de la nation.
Le directeur général de l’INPS, Bréhima Noumoussa Diallo, a tout d’abord présenté la structure qu’il dirige. Etablissement public à caractère administratif, l’INPS s’occupe principalement de la gestion de la prévoyance sociale des travailleurs salariés. A ce titre, il est chargé d’encaisser les cotisations sociales assises sur les salaires des travailleurs et de servir les prestations des divers régimes. Au plan de la gestion financière, l’année 2010 s’est achevée avec un résultat de plus de 11,6 milliards de Fcfa contre environ 8,8 milliards en 2009 et un fonds de liquidités de 66,3 milliards de Fcfa. La situation financière de l’Institut dans l’ensemble est satisfaisante, a jugé le DG. Même si l’institut reste confronté à de nombreuses difficultés dont le déficit du régime vieillesse, la suppression du régime de protection contre la maladie qui a eu pour conséquence la perte d’une part importante des ressources. Deux autres facteurs défavorables résident dans le transfert des contractuels dans le corps des fonctionnaires qui s’est traduit par un manque à gagner de 5 milliards de Fcfa cette année et le non paiement de certains arriérés des cotisations dues par l’Etat.
Bréhima Noumoussa Diallo a ensuite expliqué que si l’INPS a perdu le régime de protection contre la maladie, il est au cœur de l’AMO car étant un organisme gestionnaire délégué de ce régime. « L’AMO est aujourd’hui une réalité après huit ans de gestation dans une approche de dialogue social. Les jalons posés depuis l’adoption en 2009 et 2010 des textes législatifs et règlementaires du régime de l’AMO, ont à ce jour permis d’enregistrer d’incontestables avancées. La mise en place de ces réformes et des différents mécanismes qui les sous-tendent procède du souci d’étendre la protection sociale et d’apporter des réponses adéquates aux revendications des travailleurs en matière de protection sociale », a assuré le patron de l’INPS. Et d’observer que ces reformes ont pour essence de veiller à assurer, par la mise en commun des ressources par l’Etat, les ménages et selon les cas, les collectivités territoriales, une prise en charge collective des risques sociaux courus individuellement. « Dans toutes ces réformes, la recherche d’une prise en charge de qualité et au bénéfice du plus grand nombre de la population et des catégories les moins solvables de la société, demeure une constante.
Dans le domaine de la maladie en particulier, les réformes de l’assurance maladie et du régime d’assistance médicale en vue de la prise en charge des indigents ont pour finalité d’améliorer l’état de santé des bénéficiaires grâce à un meilleur accès aux soins dans un contexte marqué du sceau de l’équité, de l’efficacité et de la solidarité », estime Diallo. Toujours selon le directeur général de l’INPS, en couvrant plus de 21% de la population, l’AMO et le régime d’assistance médicale, sont deux dispositifs qui sont appelés à assurer la couverture du risque maladie à une grande partie de la population. Pour ce faire, ces deux dispositifs sont appelés, au regard de la politique nationale de protection sociale, a évoluer dans un paysage dans lequel la contribution des mutuelles et d’autres mécanismes est fortement attendue dans une dynamique de complémentarité.Aussi bien en terme de niveau de prise en charge des types de prestations offertes que des catégories de population à couvrir. Bréhima N. Diallo a jugé que la reforme de l’assurance maladie, malgré les nombreuses exigences qui y sont liées, améliorera à coup sûr nos systèmes de santé et de protection sociale. La couverture progressive du reste de la population notamment des secteurs agricole et informel, constituant l’un des défis les plus importants qu’il faudra relever.
lundi 10 octobre 2011