La tragédie d’une fillette de deux ans arrivée de la Guinée avec le virus n’aura été que trop brève et s’est conclue, vendredi soir, par un drame à l’hôpital du Point G. L’arsenal sanitaire anti Ebola n’a pu que constater les dégâts, malgré une lueur d’espoir allumée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, lequel rassurait, 24 h auparavant, quant à l’état stable de la malade dû à une détection précoce.
Le premier coup d’essai dans la prise en charge d’un cas réel n’aura donc pas été le coup de maître, justifiant ainsi la grande panique qui s’est saisi d’une population craintive d’une menace partout où le malade a laissé des traces.
De Kayes à Bamako en passant par les différentes villes riveraines du trajet emprunté par le défunt patient, la quiétude et la sérénité des compatriotes ont été mises à rude épreuve, avec notamment des débrayages scolaires spontanés, des tentations à l’exode massif, soit à l’isolement des familles suspectées.
Les ardeurs à la frayeur allaient redoubler en fin de semaine, et pour cause. La tragédie s’est poursuivie avec un autre cas suspect dans la capitale, précisément dans le quartier de Badabougou. Mais, après les traditionnels prélèvements, les autorités sanitaires de la capitale, qui attendaient certainement avec impatience et angoisse, en ont finalement eu le cœur net : les tests ont affiché des résultats négatifs tout comme pour les autres cas antérieurement annoncés.
Pour l’heure, la grogne attendue dans certains quartiers de la capitale n’a pas été au rendez-vous car les voisinages des familles d’accueil du malade confirmé n’ont montré aucune hostilité. «La population affiche une grande compréhension tout comme la famille où la malade avait séjourné qui ont accepté volontiers de se faire surveiller», a confié un responsable du ministère de la Santé, en se réjouissant au passage que la communication ait joué une partition positive dans le comportement populaire.
La menace de contagion peut d’ailleurs se trouver partout, au regard des nombreux contacts anonymes que l’unique porteur du virus a rencontrés dans les moyens de transport urbains et interurbains empruntés tout le long de son passage.
C’est pourquoi, le maillage sécuritaire initial a été renforcé à Kayes comme à Bamako et bénéficie d’un apport conséquent de partenaires chinois, de l’Oms, de Msf ainsi que du Cdc d’Atlanta, entre autres.
Somme toute, la diligence des autorités sanitaires du pays aura permis de repérer une cinquantaine environ de personnes parmi les proches contacts du malade comme potentiels porteurs du virus à surveiller. S’y ajoute aussi un impressionnant renforcement du dispositif de contrôle au cordon de liaison avec la zone de provenance du virus, mais on ne peut néanmoins défendre, arguments irréfutables à l’appui, que les autorités maliennes ont réussi leur premier examen de prise en charge. Et pour cause, pendant tout le week-end, selon des sources crédibles, elles se tournaient encore le pouce devant l’épineuse équation d’identification d’un site appropriée pour l’hébergement des personnes à surveiller pendant vingt-et-un jours, période d’incubation du virus. Quant au pari de l’étanchéité frontalière, il va s’en dire qu’il a été perdu puisque le porteur du virus, en compagnie de sa tutrice, l’a allègrement transporté via Kourémalé (poste-frontière entre la Guinée et le Mali), sans avoir été détecté par l’impressionnant dispositif de filtrage.
Pendant ce temps, le pays est déjà la cible des méthodes restrictives qu’il s’est refusé d’appliquer à ses voisins contaminés : la Mauritanie vient de fermer ses frontières et le monde des affaires commence à en être affecté par les premières annulations de voyages vers le Mali.
En retour, il faut s’attendre à ce que le pays figure parmi ceux, dont les ressortissants sont strictement suivis de près dans les aéroports européens.
Abdrahmane KEITA
Opportunistes
Apres le lavage des mains ,les autorites doivent mettre l’accent sur la desinfection des latrines et lancer une campagne contre les mouches au Mali
Ah oui,il le faut.Car les mouches sont vraiment des insectes dangereux,juste qu’on ne le sait pas.Et pour cela,les chinois ont réussit dans ce cadre,le gouvernement doit s’accentuer sur ça.
Parallèlement,le Mali devait fermer la frontière avec la Guinée depuis le tout premier cas déclarée en Guinée et cela ne devait pas être un problème pour notre sœur qu’est la Guinée,par contre pour le bien de son frère,la Guinée devait recommander un tel comportement.En même temps,mettre en quarantaine ce village de Kissidougou.
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