Alpha Oumar Konaré à la 60è Session du Comité régional pour l'Afrique : «Il y a des défis auxquels nous devons faire face et que nous devons intégrer, dès maintenant, dans nos divers plans»

0

Le financement futur de l’OMS a fait l’objet d’une note soumise par le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Luis Gomes Sambo, à l’intention des 46 Etats membres présents à Malabo, en Guinée Equatoriale. C’était en présence de la délégation du Mali, représentée à travers Dr Mountaga Bouaré, Conseiller technique au ministère de la Santé et Dr Mamadou Namory Traoré, Directeur national de la Santé.

On retiendra qu’en janvier 2010, Dr Luis Gomes Sambo a organisé une consultation informelle sur le financement futur de l’OMS. Il a été convenu qu’un rapport formel sur les questions, soulevées lors de la consultation, soit présenté par le Secrétariat au Conseil exécutif en janvier 2011. Le document fournit un cadre pour les discussions sur les enjeux et questions relatifs, entre autres, aux activités essentielles de l’OMS, la santé et le développement, les partenariats, l’appui de l’OMS aux pays, la définition des priorités et les répercussions sur le financement. Lors de cette soixantième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique, les Ministres et Chefs de délégation ont surtout discuté des financements volontaires qui prennent, de plus en plus une place, de choix dans le budget de l’OMS. Cependant, ces contributions volontaires sont faites avec des objectifs ciblées. Par exemple, le donateur dit que son argent va dans l’achat de vaccins contre la fièvre jaune, et nulle part ailleurs. Ce qui, du reste, constitue un goulot d’étranglement pour les différentes priorités de l’Organisation.

A ce propos, le Secrétariat a mis à la disposition des 500 participants le premier volume de la Lettre d’information sur le paludisme de l’OMS Afrique. Selon ce volume, le Président des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama, a lancé une initiative globale pour la santé d’un montant de 63 milliards de dollars américains. Et suivant le rapport publié à cet effet à Washington, Barack Obama a demandé que le Plan d’urgence du Président des USA appelé PEPHAR reçoive 51 milliards sur une période de six ans pour combattre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Les 12 milliards de dollars restants vont directement financer d’autres problèmes globaux de santé. Les pays sélectionnés pour bénéficier de la manne financière du Président des Etats-Unis d’Amérique sont au nombre de 18 sur les 192 Etats membres des Nations Unies. Naturellement, le Mali fait partie de ces pays sur qui règne la Grâce Divine.

Rappelons qu’une équipe de cette Initiative globale pour la santé a rencontré le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, quelques jours avant le Comité Régional de Malabo. C’était le lundi 23 août 2010, au département de la Santé à Koulouba. C’était une équipe enthousiaste qui venait louer les efforts de notre pays en matière d’offre de soins de qualité aux populations et de performance. Mieux, l’équipe se réjouissait du fait que les fonds de l’Initiative globale du Président Barack Obama ne souffrent d’aucune conditionnalité. C’est le Mali qui définirait ses priorités, et les fonds iront directement à ces priorités prédéfinies. Ce qui n’était pas le cas, auparavant.

Alpha avertit

Du haut de la tribune de l’OMS à l’ouverture des travaux de Malabo, Alpha Oumar Konaré, ancien Chef d’Etat du Mali et ancien Président de la Commission de l’Union Africaine, s’est adressé à Mesdames et Messieurs les ministres de la Santé africains. Ce fut un discours mémorable que tous les participants de la 60è Session n’ont cessé de réclamer, et les organisateurs ont été obligés de transcrire la version enregistrée pour la mettre à la disposition de tous. Simplement parce que Alpha n’a pas lu un discours préparé. Il a parlé suivant des grandes lignes, en tenant l’assemblée en halein. A Malabo, les Maliens ont été fiers d’être Maliens.

A Malabo, le harangueur des foules qu’est Alpha dira : " … En 2009, nous étions 1 milliard, en 2050 nous serons 2 milliards. Vous aurez de grands pays, vous aurez au moins 4 pays qui auront plus de 100 millions d’habitants. Le Nigeria pourrait avoir plus de 220 millions d’habitants, la RDC près de 180 millions d’habitants, l’Ethiopie près de 170 millions d’habitants, l’Ouganda près de 130 millions d’habitants, l’Egypte près de 120 millions d’habitants. Imaginez-vous ce que cela représente comme défis ? Je prends 3 pays du Sahel : le Mali, le Burkina et le Niger. Ces 3 pays ensemble en 2050 compteront 130 millions d’habitants, c’est-à-dire la population de la France et de l’Allemagne réunies. Et l’essentiel de cette population vivra dans les villes. Or, nous savons que dans les villes, 60% des habitants vivent dans les bidonvilles. Sur cet effectif aussi, vous ferez le constat avec moi, que 45% auront moins de 15 ans, que 65% auront 25 ans. Voilà un défi auquel nous devons faire face et que nous devons intégrer, dès maintenant, dans nos divers plans… "

En éteignant les lampions sur Malabo, le Comité régional de l’OMS a décidé de se retrouver, du 29 août au 2 septembre 2011, en Côte d’Ivoire pour la 61è session, et du 27 au 31 août 2012, en Angola pour la 62è session. Tout en priant le Créateur des Cieux et de la Terre d’accorder sa Grâce Illimitée à l’ensemble des 192 Etats membres du monde civilisé dont font partie les 46 Etats membres de l’OMS Afrique!

Ibrahima SANGHO  depuis Malabo

 

Commentaires via Facebook :