Allégement des mesures contre le Covid-19 : Il faut craindre le pire

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Après le top départ donné par la levée du couvre-feu et la réouverture des lieux de loisirs, rien ne semble désormais pouvoir empêcher la levée des autres mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la maladie à coronavirus.

En effet, comme par effet d’entraînement, la reprise des activités des bars-restaurants s’est soldée par celle des autres secteurs de l’informel dans le pays, plus étonnant, les regroupements de plus de 100 personnes sans des masques. Le gouvernement, entraîné par le mouvement, s’est résolu presqu’à son corps défendant, à l’accompagner. C’est ainsi qu’après l’annonce de la levée du couvre-feu et l’accord conclu avec les acteurs du secteur des transports pour la  circulation intra et interurbaine, l’Exécutif malien a pris un décret, annonçant l’allégement de la restriction des libertés au titre des mesures de lutte contre la pandémie du Covid-19.

C’est une véritable bouffée d’oxygène qu’apporte le gouvernement à la vie nationale

Même si l’on peut déplorer le fait que ces mesures aient été prises, le couteau sur la gorge en raison de la pression de la rue, nul ne peut contester leur effet salutaire à la fois pour l’économie nationale et pour la vie sociale.

En effet, l’économie nationale bâtie en grande partie sur le secteur informel, était au bord de l’effondrement du fait de l’arrêt des activités tandis que la vie sociale avait sombré dans une léthargie jamais vue, de mémoire de malien, à cause de l’interdiction des rassemblements de grand nombre de personnes qui a entraîné la fermeture des lieux de loisirs. C’est donc une véritable bouffée d’oxygène qu’apporte le gouvernement à la vie nationale dans son entièreté. D’ailleurs, avait-il le choix face à la grogne sociale, mais aussi face à la disette qui menaçait d’assécher les greniers de l’État lui-même ? La question reste posée. Cela dit, l’on peut tout de même se gargariser que dans la batterie de nouvelles mesures, des secteurs qui constituent à la fois des poumons de l’activité économique et de la vie socioculturelle, aient  bénéficié du même égard que les autres. Quand on sait que les acteurs de ces secteurs s’étaient estimés lésés dans les mesures d’accompagnement et de relance de l’activité économique, prises par le chef de l’État dans son adresse à la Nation, l’on peut légitimement se poser des questions. Or, Dieu seul sait si ce secteur compte parmi les plus grands pourvoyeurs d’emplois dans les villes du Mali.  Ceci étant, ces mesures d’allégement édictées ces derniers temps, appellent la question suivante : l’appel d’air ainsi lancé ne va-t-il pas donner lieu à une reprise euphorique des activités économiques et sociales avec des risques possibles? Il y a toutes les raisons de le croire. Et pour cause. L’incivisme des Maliens doublé d’un certain « coronascepticisme » né de la cacophonie gouvernementale dans la gestion de la pandémie, ne garantit pas le nécessaire respect des mesures-barrières qui doivent aller de pair avec l’allégement des mesures prises par les autorités.

Les immenses efforts consentis pour freiner la propagation de la pandémie, pourraient être réduits à néant.

Il faut donc craindre une nouvelle phase de contagion du virus avec des conséquences nettement plus redoutables que celles que l’on a déjà vues. En effet, l’on peut redouter qu’avec la réouverture des bars-restaurants et d’autres lieux de loisir, les régions jusque-là épargnées par la pandémie ne soient, à leur tour, affectées. En tout cas, les risques sont grands et l’histoire de la grippe espagnole de 1918, avec sa seconde phase apocalyptique, est là pour nous rappeler cette menace qui plane au-dessus de nos têtes. Et c’est pour cette raison qu’ils sont nombreux les Maliens à penser que le gouvernement aurait dû user de tous ses pouvoirs pour freiner l’impatience de la rue, juste pour une ou deux semaines encore ; le temps de voir s’affirmer fermement l’infléchissement de la courbe de contamination observée depuis quelque temps. Pour ce faire, il aurait fallu que le président du Mali, lui-même, montât à nouveau au créneau, pour faire à son peuple, le point de la distance parcourue et le galvaniser en vue de la victoire finale. Mais l’on comprend que nous étions dans une année électorale et que pour les hommes politiques, ce qui compte le plus, c’est d’amadouer l’électorat pour les échéances à venir.  Que faut-il alors faire pour minimiser les risques d’une nouvelle phase encore plus dramatique de la pandémie ? Il faut en appeler tout simplement à la responsabilité individuelle et collective des populations. Chaque citoyen doit prendre conscience des risques pour lui, sa famille et ses proches qu’entraînerait tout comportement à risque. Et tous, nous devons prendre conscience que les immenses efforts consentis pour freiner la propagation de la pandémie, pourraient être réduits à néant et que l’on pourrait à nouveau être contraint à des sacrifices plus grands, si l’épidémie n’est pas maîtrisée. Et c’est là qu’apparaît toute l’importance de poursuivre la sensibilisation. Et les leaders religieux et communautaires dont l’importance du rôle, au Mali, n’est plus à démontrer, peuvent prendre le relais et sauver la patrie d’une éventuelle remontée en flèche de la courbe de contamination du Covid-19. Et peut-être aussi faudra-t-il accompagner cette sensibilisation de ce bâton que l’État agite parfois sans vraiment pouvoir l’utiliser.

Mariam Konaré

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2 COMMENTAIRES

  1. Il n’y aura pas de 2ème vague… Les nouveaux cas sont aujourd’hui presque tous hors de BKO maintenant, le nombre de nouveau cas par jour à Bamako ne dépasse pas la dizaine, ce qui est inférieur que le nombre de guéris, donc à Bamako la maladie est en train de disparaitre et il est sera logiquement bientôt de même en région (le COVID y a démarré un mois plus tard donc il y a un décallage…).

    Le nombre du mort du COVID n’atteindra probablement pas la centaine au Mali. Le palu à tué bien plus de personnes que ça durant la même période.. Quand est ce qu’on met 500 Milliard sur la table pour éradiquer le palu?

    Les mesures de protection contre le COVID ont tué (en fragilisant économiquement le population) plus que le COVID lui-même. Le gouvernement à pris la décision la plus intelligente en levant les restrictions. Les décision bonnes dans le contexte européen ne ne sont pas nécéssairement ici…

    Il s’avère que même dans la situation que nous avons connu ou 99% de la population ne se protégeait pas, le COVID n’a pas pas du tout eu le même impact que dans les pays du nord.. Les personnes fragile (celle que touche le plus le COVID) n’ont peut être pas eu la chance de survivre jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas le COVID qui les a tué mais les autres maladies d’ici, celles dont on devrait s’inquiéter plus que le COVID.

    La vrai question est maintenant de chercher des moyens d’éradique les maladie qui frappent de plein fouet le Mali: Palu, et autres… Au Mali un enfant sur neuf ne survit pas jusqu’à son 5ème anniversaire, c’est un problème bien plus grave que le COVID!

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    …TRES BEAU NUMERO DE E.C.H.O.S M.E.D.I.A.S ENCORE …
    LE TITRE :
    AFFAIRE B.M.S S.A / S.I.C.G :
    LA PROPHETIE D ATT EN 2008 SUR LA DUREE DE VIE DES MENTEURS S EST ENFIN REALISEE !

    ….LA VERITE SUR LES ESCROQUERIES DONT ONT ETE VICTIMES S.I.C.G MALI …S.I.C.G HABITAT , S.I.C.G SA ABIDJAN …LA BHM SA …ET L ETAT DU MALI !

    ! ! ! ! ! ! …LA PREMIERE PARTIE DE L ARTICLE …. AVEC LES COURRIERS …TRES INTERESSANTS DU VEGAL SIDI SOSSO DIARRA …QUI MENT !
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