Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, accompagné de son homologue de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Bah, et de la représentante adjointe de l’Unicef au Mali, Mme Alessandra Dentice, a procédé lundi 4 août à Sénou au lancement de la semaine mondiale de l’allaitement maternel.
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre pour la 22e année consécutive la semaine de l’allaitement maternel. Du 1er au 7 août 2014 sur le thème : «Allaitement maternel, un défi pour la vie». Rappelant l’historique de cette semaine, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, a déclaré que «si chaque enfant était mis au sein dans l’heure qui suit la naissance, si on ne lui donnait que du lait maternel pendant les six premiers mois et si l’allaitement maternel était maintenu jusqu’à l’âge de deux ans, on sauverait près de 800 000 vies d’enfants chaque année dans le monde».
Selon le chef du département de la Santé, il ne fait aucun doute que l’allaitement fournit aux nourrissons et aux jeunes enfants un ensemble de bienfaits sur la santé, la nutrition, et fait partie des pratiques les plus durables de la planète. À l’en croire, «l’allaitement est important pour les femmes également car il facilite la perte de poids post-partum et protège contre le cancer du sein et d’autres maladies». D’après la cinquième enquête démographique et de santé, le taux d’allaitement exclusif au Mali est estimé à 33 %, a expliqué le ministre Koné qui regrette la forte baisse des taux d’allaitement maternel, en particulier, les taux d’allaitement exclusif dans les semaines ou les mois qui suivent l’accouchement.
C’est pourquoi, dira le ministre Koné, «lorsque la mère ne fréquente plus un établissement de santé, un réseau de soutien communautaire auprès des mères est essentiel». En rappelant quelques actions entreprises par nos autorités, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a laissé entendre que le gouvernement du Mali a élaboré sa première stratégie «alimentation du nourrisson et du jeune enfant» en 2006 qui, au regard des nouvelles évidences scientifiques, est en cours de révision. Il a également ajouté que 42 structures de santé ont été labélisées pour l’initiative hôpitaux «amis des bébés» respectant les dix conditions de succès de l’allaitement.
Le ministre Koné a aussi profité de cette occasion pour rappeler les objectifs de la semaine mondiale de l’allaitement maternel 2014. Il s’agit, entre autres, d’informer la population sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et leurs liens avec l’allaitement maternel et l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; de mettre en valeur les progrès accomplis à ce jour ainsi que les principales lacunes concernant l’allaitement maternel et l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant ; d’attirer l’attention de la population sur l’importance d’intensifier les actions visant à protéger, promouvoir et soutenir l’allaitement maternel comme une intervention clé dans le compte à rebours des OMD et dans la période post 2015. Une occasion également pour le ministre de la Santé de remercier tous les partenaires techniques et financiers, ainsi que les organisations de la société civile, pour leur appui constant à la promotion de l’allaitement maternel au Mali.
Quant à Mme Alessandra Dentice, représentante adjointe de l’Unicef au Mali, elle a rappelé que protéger, promouvoir et soutenir l’allaitement maternel reste l’Alpha et l’Omega de la santé et du bien-être des enfants et des femmes en vue de l’atteinte des OMD. Selon elle, au Mali, l’allaitement maternel est ancré dans la tradition avec 90% de mères qui allaitent jusqu’à un an. Toutefois, ajoutera-t-elle, «seuls 57% de nouveau-nés sont mis au sein dans l’heure qui suit l’accouchement et seuls 20% d’enfants bénéficient des bienfaits de l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois». Précisant que l’allaitement au sein peut sauver la vie des bébés, Mme Alessandra Dentice a réitéré au gouvernement du Mali l’appui constant de l’Unicef pour promouvoir l’allaitement maternel exclusif, en vue d’une synergie d’efforts conjoints pour la survie des enfants, gage d’un Mali digne de ses enfants.
Pour sa part, le représentant du maire de la Commune VI, Baba Sanou, a fait savoir que le choix de sa Commune et de Sénou, pour abriter cet événement, n’est pas fortuit car c’est l’un des quartiers les plus peuplés de la Commune avec une population de 79 286 habitants qui connaît des problèmes de santé infantile le plus souvent dus à une insuffisance d’informations. Il a cité entre autres la diarrhée aiguë, le paludisme et leur corollaire de malnutrition. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, «cette semaine est une occasion pour les agents de santé d’informer et de sensibiliser les populations sur l’importance de l’allaitement maternel, qui est un défi pour la vie». D’où l’engagement des autorités communales et des populations dans ce combat car, explique Baba Sanou, «au Mali seuls 33% des mamans pratiquent l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois». Il plaide pour l’augmentation de ce taux à 100%.
Enfin, des kits ont été remis aux mamans qui pratiquent correctement l’allaitement maternel. Ils sont été remis par le ministre de la Santé, le ministre de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. La visite du CSCOM de Sénou a bouclé cette cérémonie de lancement de la semaine mondiale de l’allaitement maternel.
Zakariyaou Fomba