Afrique: 95% des commodités pour la santé de la reproduction financées de l’extérieur

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L’essentiel des commodités acquises en Afrique de l’Ouest et du Centre, en termes de Santé de la reproduction (Sr),est payé par les partenaires financiers. L’information est confirmée par le directeur régional du bureau UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mamadou Kanté qui appelle les parlementaires de la région à s’investir pour que la tendance soit renversée. Ce qui implique une forte volonté politique de la part des États africains.

Au Sénégal, près de 95% du budget qui permet d’acheter les produits de Planification familiale est supporté par les partenaires financiers.

L’information est livrée par le Dr Celly Kane Wane de UNFPA Sénégal.

C’était au cours d’une séance de travail que  le Bureau Régional et le Bureau Pays de UNFP, sous la conduite de la Directrice Mme Cécile Compaoré, ont eu ce mardi 11 décembre à Dakar avec une Délégation de Parlementaires Africains. Une rencontre organisée en marge de la Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou qui se tient à Dakar.

Selon Mamadou Kanté, Directeur régional adjoint de UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, cette tendance qui subsiste depuis longtemps est presque la même dans la plupart des pays de ces deux régions.

Ce constat montre que les États n’assurent que 10% du budget des commodités utilisées par les populations en termes de  Santé de la  reproduction. Ce qui, à son avis, est préoccupant du moment que l’approche n’est pas soutenable.

Dans cette dynamique, la Députée Marie-Rose Nguini Effa, Présidente du Forum Parlementaire Africain sur la Population et le Développement, relève que ce constat n’est pas nouveau. « Nous pensons que nos pays ne doivent pas laisser à un autre le rôle de soigner ses enfants et ce n’est pas normal de laisser la vie de nos populations aux mains des étrangers », s’exclame-t-elle.

Devant cet état de fait, Mamadou Kanté, Directeur régional adjoint de UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre pense que le moment est venu d’informer les députés pour amener les gouvernants à réviser leurs positions et à s’engager beaucoup plus en faveur de leurs populations jeunes.

« Si, nous voulons atteindre les Objectifs de développement durable (Odd) nous devrons financer l’essentiel de notre système de santé en plus de l’appui des partenaires », a-t-il rappelé.

L’apport des parlementaires pour inverser la tendance Face à cet appel du pied, Mme Effa, par ailleurs, membre du Parlement camerounais (Assemblée Nationale), membre du Parlement Panafricain et du Parlement de la CEMAC, pense que les parlementaires doivent faire de sorte que nos pays participent et contribuent parce que « le jour où nos partenaires se retirent c’est la catastrophe qui s’en suit », a-t-elle averti.

Elle rappelle ainsi les accords d’Abuja sur ce sujet qui ont demandé que 12% des budgets d’investissement soit consacré à la santé. « Nous voulons que les 3% soit concrètement consacré à la planification familiale ».

En Afrique, souligne-t-elle, on l’impression que tous les efforts consentis en termes de santé de la reproduction s’arrêtent dans les capitales.

Dans les villages, poursuit Marie-Rose Nguini Effa, il se pose un réel problème d’infrastructures avec des vaccins stockés dans des réfrigérateurs qui ne sont pas adaptés.

A cela, elle ajoute le déficit ou l’absence de médecins, d’énergie, d’infrastructures…parfois constatée en sillonnant le continent ou, dans certaines localités, « on se rend compte que dans plusieurs de nos pays, les femmes accouchent à même le sol ».

Elle considère qu’il y a des questions de fonds qui se posent mais nos chefs d’État et gouvernants ont pris des engagements pour améliorer cette situation lors du sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en Ouganda.

M. Kanté, pour sa part, juge crucial l’apport des parlementaires dans le combat pour changer les normes sociales. A cet effet, il les invite à faire le plaidoyer auprès des gouvernements pour qu’ils investissent beaucoup plus dans les questions de jeunes, surtout de  jeunes filles et les femmes.

« Les députés sont les mieux placés car ce sont eux qui votent les lois et sont en contact avec les communautés. Ils peuvent  nous aider à accomplir notre mission de faciliter l’accès aux services de santé».

A son avis, parler avec les Parlementaires créé l’espoir qu’ils vont se battre à l’hémicycle pour faire en sorte que nos gouvernements s’engagent plus au-delà des déclarations politiques pour allouer beaucoup de fonds dans les questions de jeunes.

La Présidente du Forum Parlementaire Africain sur la Population et le Développement de lancer à l’endroit de ses collègues du continent : « Notre rôle le plus important c’est le vote du budget. Nous devons faire de sorte que les budgets qui concernent la planification familiale soient effectifs et atteignent des montants importants pour que les infrastructures sanitaires soient à la disposition de nos populations ».

Allafrica

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