Affaire CVD-MALI/OMS Pourquoi les résultats de l’étude MAPI sont bloqués ?

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Depuis quelques temps un bras de fer oppose le directeur général du Centre de développement des vaccins (CVD-Mali), Pr. Samba Sow et les agents de santé chargés de la surveillance des Manifestations adverses post immunisation (MAPI) du vaccin contre la méningite. L’argent de l’OMS est au cœur de ce scandale ! Les agents menacent de bloquer les résultats de l’étude tant qu’ils n’auront pas accédé à leur droit. De son coté le Pr. Sow se dit blanc comme neige; l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reste muette sur le sujet et le département de la Santé met en garde le CVD.
Suite à notre article intitulé « Une étrange affaire au CVD-Mali! », publié dans notre livraison du vendredi 21 septembre 2012, incriminant la gestion du Pr. Samba Sow, la réaction de ce dernier ne s’est pas fait attendre. En brandissant des éléments de preuves de son innocence qu’il me remit et en jetant la responsabilité de cette situation sur l’OMS en ces termes « Je ne suis au courant de rien dans cette affaire. J’ai vu l’argent de l’OMS dans mon compte, automatiquement j’ai retourné le dit montant dans le compte de l’OMS; parce que mon service n’a pas participé à l’exécution de ce budget dès le début des activités en question. Donc les agents qui réclament leur dû n’ont qu’à aller voir l’OMS qui leur avait payé les premières tranches», le Pr. Sow botte en touche.
Pourquoi en est on arrivé là ?
Selon l’agent, Dr. Moussa Maïga, médecin au Cescom de Yirimadio 1008 logements et non moins secrétaire général de la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali (FESYSAM), cette affaire n’est pas claire ! « On n’a pas dit que l’argent a été bouffé par qui que ce soit, mais l’argent se trouve entre Samba Sow et l’OMS. Car avant, l’OMS versait directement l’argent à notre point focal en commune VI. Pourquoi ce changement brusque ?  Qu’est ce qui s’est passé entre temps ? On a besoin d’éclaircissement». En poursuivant, Dr. Maiga fera savoir qu’après moult tractations auprès du département de la Santé et des services de l’OMS, restées vaines, c’est vers fin juin 2012 qu’un certain Mr Tounkara de l’OMS,  qu’il aurait eu au téléphone lui aurait conseillé de s’adresser directement au CVD, parce que l’OMS ne traite pas avec eux et que ce n’est pas un problème de syndicat. Ainsi ils auraient tenté de rencontrer le Pr. Sow pour en savoir davantage, mais à plusieurs reprises le secrétariat du CVD leur fera savoir qu’il est très difficile de le rencontrer. Selon notre interlocuteur Samba Sow est bel et bien informé de tout le déroulement de cette activité car à l’en croire, ce sont les médecins du CVD, en l’occurrence Dr. Issa Kaya Cissé et Dr. Modibo Keïta, qui ont fait le suivi de toute la supervision des travaux, soit les onze mois de la campagne MAPI (décembre 2010 novembre 2011).  « S’il n’est pas au courant, nous, nous détenons les résultats de l’étude faite sur les femmes enceintes en attendant de voir la vérité». A la question de savoir si la confiscation des résultats de l’étude par les agents n’a pas d’impact sur le bon déroulement des tests, le Pr. Sow dira, sans ambages, que les résultats sont directement donnés à la direction nationale de la santé et que lui, sa structure s’occupe de la recherche.  « Nous, nous ne gérons pas les détails; le plus important pour nous c’est que le vaccin contre la méningite de type A est très efficace. C’est le produit fini qui nous intéresse et si les résultats tardent à venir, on va demander des comptes » a confié le secrétaire général du ministre de la Santé, M. Soungalo Traoré. Pour les besoins de recoupement des informations,  l’OMS a promis de nous édifier dans les jours à venir.
A titre de rappel c’est suite à la campagne de vaccination contre la méningite de type A Men Afric Vac (un nouveau vaccin introduit) lancée en décembre 2010 au Mali, que deux équipes de surveillance des manifestations adverses post immunisation (MAPI) du vaccin contre la méningite, pour récolter des données, ont été mises en place dans le district sanitaire de la commune VI et de celui de Sélingué pour le suivi des femmes enceintes. En commune VI, l’échantillonnage a concerné mille femmes enceintes à travers quatre Cescom (Centre de santé communautaire), à savoir Yirimadio, Faladié Banankaboubou,Missabougou et 1008 logements. Après un an de surveillance, les agents n’ont perçu que cinq mois de primes et réclament ce qui leur revient de droit.
A suivre…
      A.B.D

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