Accouchement dans les centres de santé Les maliennes boudent

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Boubacar Sankaré CHU GABRIEL TOURE : Les couloirs de la mort
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Depuis quelques années, le Mali, à l’instar de plusieurs pays africains, lutte contre l’excision. Par la magie de l’argent, de nombreuses contrées du pays ont aujourd’hui abandonné la pratique.

Dans les villes notamment à Bamako, les grandes familles religieuses n’entendent pas se défaire de l’excision. Alors, après les centres de santé, elles procédaient à l’excision. Mais, depuis un certain temps, il est apparu une nouvelle façon qui empêche l’excision. A la naissance des filles, à l’insu des parents, les sages-femmes procèdent à la coupure ou au traçage du sexe. Avec cet acte, les femmes boudent de plus en plus les centres de santé lorsqu’elles savent qu’elles accouchent d’une fille. C’est pourquoi, face à la recrudescence de l’abandon des centres de santé, il est aujourd’hui très fréquent dans les centres de santé, des causeries sur le sujet.

A cet effet, pour se faire une idée de la situation, nous avons mené une enquête dans trois communes de Bamako. Il s’agit de la CI, la CII et la CV.

Par peur d’être virées, les sages-femmes ont toutes préféré garder l’anonymat. Cependant, de façon identique, elles pensent que cette pratique est une excision voilée qui consiste à couper une partie comme l’excision proprement dite. Elles estiment que l’excision a eu son effet à cause plus de l’argent que de tout ce qui se raconte. Certaines soutiennent qu’elles procèdent même demain à l’excision de leur fille. Pour elles, par cet acte, de nombreuses ethnies les plus nombreuses et qui s’appuient sur la religion, après les échos, préfèrent faire accoucher leurs femmes à la maison et tous les soins se font par des sages-femmes payées pour la circonstance.

En effet, l’UNICEF en partenariat avec le programme national de lutte contre l’excision (PNLE) dans leur action de lutte contre les pratiques traditionnelles jugées néfastes ont voulu embobiner tout le monde. C’est de là que des prêcheurs comme Mahmoud Dicko, Chérif Ousmane Haïdara, etc., ont rejeté leur argent. Face au refus de ces leaders, ils se sont rabattus sur des imams sans vergogne à Bamako en CV moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Lesquels n’ont pas hésité à donner leur voix pour la sensibilisation.

Cependant, force est de constater que si l’Etat ne se réveille pas, il risque de se retrouver face à un danger qui à la longue fera déborder le vase.

En attendant le 06 février, la journée dédiée à la lutte contre l’excision et qui a pour objectif de contribuer à l’abandon de la pratique des mutilations génitales féminines ou excision, nous allons revenir sur d’autres facettes de la lutte. A suivre donc !

Ousmane COULIBALY

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3 COMMENTAIRES

  1. Vos idées sont éparpillées cela rend incompréhensible ce que vous souhaitez nous communiquer.Merci Mr Coulibaly pour le texte

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