Accès universel aux soins de santé : Quand l’Anam et les hôpitaux de Bamako tuent les malades

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Dans les principaux hôpitaux de Bamako, notamment le Centre universitaire Gabriel Touré, le Pont G et Luxembourg, la prise en charge des cas sociaux n’est pas gratuite depuis un certain temps. Les récépissés de l’Agence nationale d’assistance médicale sont rejetés. Pourtant, aucun arrêté n’a mis fin au service social en matière de santé.

Alors que le département de la Santé et des Affaires sociales s’engage dans l’accès universel à des soins de santé à travers tout le pays, les structures hospitalières de Bamako ne sont pas dans cette dynamique.  L’Agence nationale d’assistance médicale, mise en place pour assurer ce service, est amputée d’un dysfonctionnement total au sein des hôpitaux. Ils refusent tout simplement de prendre en charge les malades autorisés par l’Anam.

Ismaël Fané est une victime. En effet, le 12 juin dernier, M. Fané a accompagné un malade du nom de Fousseyni Berthé au Gabriel Touré. Avec un récépissé délivré par l’Agence nationale d’assistance médicale sous l’immatriculation de 6259-1106 2019, il a été surpris d’entendre que l’hôpital ne fait plus de prise en charge. Pourtant, M. Fané a été informé qu’il est admis sous le numéro du 1959910300067 au régime d’assistance médicale Ramed.

Notre interlocuteur ne s’est pas limité au niveau du Gabriel Touré. Préoccupé par sa situation, il s’est rendu à Luxembourg. La réponse a été la même. Les autres hôpitaux ont aussi annoncé que le processus a été arrêté. Suivant la logique, Ismaël Fané a demandé  l’arrêté ministériel dans ce sens. Les responsables des hôpitaux, dos au mur, ont tenté de convaincre que le gouvernement n’arrive plus à payer les créances.

Mieux, les récépissés délivrés par l’Agence nationale d’assistance médicale sont valables jusqu’en 2022.

Le ministre de la Santé et des Affaires sociales est-il au courant ? En tout cas, il lui revient de sévir. Sinon les hôpitaux ne rassurent plus. Pire, lorsqu’Ismael Fané a décidé de prendre en charge son malade, les infirmiers des urgences de l’hôpital Gabriel Touré ne s’y sont pas intéressés. Ce 17 juin 2019, aux environs de 21h 45 mn, ils étaient plutôt intéressés par une fête d’anniversaire.

Zan Diarra

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est l’Etat qui pris la décision de prise en charge donc doit payer les médicaments.
    C’est dommage pour les malades concernés et regrettable pour tous.

  2. C’est un problème, mais la solution n’est probablement pas au seins des hôpitaux, mais de l’Etat dont la prise en charge relève.

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