Accès des jeunes aux produits contraceptifs : Le tabou autour de la sexualité est à briser

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 caricature de Kays
 une caricature  réalisée par  Kays

Le monde n’a pas changé ce sont les habitudes qui bousculent les innovations a-t-on coutume de dire. Cela est d’autant plus réel que les adultes doivent briser les tabous autour de la sexualité. Au Mali ces tabous continuent d’entourer la sexualité, ce qui fait que la question du planning familial est très peu ou pas du tout abordée par les parents.

 

A 13 ans, F. K est élève en 8e année dans une école publique. Elle n’a jamais eu de problème dans son parcours scolaire jusqu’au jour où elle est tombée amoureuse d’un de ses camarades d’école. ” Je suis sortie avec lui et plusieurs fois il m’a invitée au lit. J’ai longtemps résisté avant de céder à cause de son insistance. Depuis, j’ai pris gout et on le faisait régulièrement sans protection particulière. Au bout de quelques mois, je me suis retrouvée enceinte et mon père m’a mise à la porte.   J’ai essayé dans un premier temps de me débarrasser de cette grossesse en prenant des médicaments. En vain ! Pire, l’auteur ne voulait pas s’assumer. Je me suis remise à Dieu en gardant mon bébé. J’ai accouché quelques mois plus tard et mon enfant a trois ans aujourd’hui. Je fais le petit commerce j’ai abandonné les bancs de l’école ” nous a confie F. K, la gorge serrée.

 

F. K n’est pas un cas isolé, comme elle, beaucoup d’autres jeunes filles vivent l’expérience d’une grossesse non désirée et ou précoce.

 

 

La récente enquête démographique et de Santé V révèle que   l’âge du premier rapport sexuel est de plus en plus précoce chez les jeunes au Mali. ” Parmi les femmes de 25-49 ans 21 % ont eu leurs premiers rapports avant d’atteindre 15 ans “, indique le rapport qui précise que les jeunes ne sont pas toujours conscients de ce qu’ils font, et ne savent pas quel comportement adopter devant certaines situations.

 

Lorsqu’une grossesse survient chez une jeune adolescente l’entourage familial, reçoit simultanément de mauvaises nouvelles. La première elle a une vie sexuelle, la seconde et non la moindre elle est enceinte. Les parents ont une grande responsabilité et une obligation de guider les enfants sur les questions de sexualité afin qu’ils choisissent la bonne voie. Ils doivent aider les jeunes à accéder aux services de planification pour une sexualité responsable.

 

 

La seconde de plaisir peu faire bousculer toute une vie

Habillée en complet Wax, teint noir, lèvre percée, Mariam ressemble à toutes les jeunes filles de son âge. Pourtant elle est mère d’une fille. Elle a contracté sa première grossesse quand elle n’avait que 14 ans. ” Après un retard de trois mois, j’ai commencé à avoir des doutes. Je n’arrivais pas à croire que je pouvais être enceinte. Toutefois, je devais me rendre à l’évidence. J’avais peur de la réaction de mes parents. C’était en pleine année scolaire, je ne savais que faire “, avoue-t-elle. En quête de solution, elle a décidé d’aller chez sa tante à Ségou, la 4e région administrative du Mali. “Quelques jours après mon arrivée ma tante s’en est rendue compte et elle a informé ma maman “, souligne Mariam.

 

Furieuse, elle n’avait que ses yeux pour pleurer. ” J’ai essuyé toutes les insanités. Ça été un choc pour moi, et je ne pouvais retenir mes larmes. Ma tête allait dans tous les sens, comme pour chasser les souvenirs inoubliables qui me hantent encore “.

 

Impuissante, et se rendant à l’évidence, sa mère s’est résignée. ” Depuis, elle ne fait que me donner des conseils“, dit-elle. Et d’ajouter qu’à bon cœur contre mauvaise fortune, elle a décidé de l’amener dans un centre de planning familial après son accouchement. ” J’ai opté pour une méthode de longue durée et tout se passe bien“, lâche notre interlocutrice. Aujourd’hui Mariam tente de retenir les leçons du passé.

 

 

Les adultes ont l’obligation de faire comprendre aux enfants en âge de procréation les changements qui surviennent dans leur vie “, affirme Dr N’Diaye Sané Mariko, coordinatrice des activités des jeunes de l’AMPPF et médecin de la “Clinique jeune “.

 

 

Selon elle, les jeunes doivent être informés pour se mettre à l’abri des problèmes qu’ils ne maitrisent pas eux-mêmes. “Des parents viennent nous voir pour planifier leurs enfants sans leur consentement, nous leur expliquons que cela n’est pas possible et leur suggérons d’en parler avec les enfants “.

 

 

Beaucoup de parents ont du mal à aborder les questions de sexualité avec leurs enfants pensant que cela peut les pousser à la débauche. ” Loin de là, l’enfant doit être préparé et informé. C’est cela qui peut lui éviter de commettre des erreurs “, estime Dr. N’Diaye Sané Mariko pour qui, si on explique à la jeune fille le cycle menstruel et qu’on lui dit qu’en cas de rapport non protégé il y a le risque de grossesse, lui expliquer qu’il y a des moyens de protection, “cela la responsabilise ” .

 

Ramata Tembely

 

Encadré

Clinique jeune de l’AMPPF: un cadre idéal à la portée des jeunes  

 

Dr-Diane-SaneLa clinique jeune de l’Association malienne pour la protection et la promotion de la famille (AMPPF) offre une gamme complète de services en matière de PF pour les jeunes. Ici tous les besoins spécifiques des jeunes sont pris en charge.

 

Dr N’Diaye Sané Mariko, coordinatrice des activités des jeunes de l’AMPPF et médecin de la “Clinique jeune“, estime que sa structure, offre un cadre convivial aux jeunes tout en leur proposant des conseils sur l’ utilisation des méthodes contraceptives, la prise en charge des infections sexuellement transmissibles, entre autres.

 

 

Ici, se sont des jeunes qui parlent aux jeunes sans restriction aucune. La clinique peut recevoir 10 à 20 jeunes par jour. Selon Dr. N’Diaye Sané Mariko, la sexualité responsable des jeunes, passe forcément par un accès adéquat aux informations en matière de santé de la reproduction.

Ramata TEMBELY

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3 COMMENTAIRES

  1. C’est l’hypocrisie des hommes qui ne s’assume pas et la naïveté des filles qui croit tous qu’on leur dit.
    Obligé un homme de porter une préservative n’est pas sorcier, mais faut il qu’elle soit sensibilisés par les parents les éducateurs la société pour l’utilisation des préservatives féminin afin d’évité une grossesse non désiré …

  2. mesdemoiselles ,le meilleur contraceptif ,c’est de mettre la pillule entre les genoux pour ne pas qu’elle tombe et ainsi le mec ne pourra pas entrer :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
    Pour mon ami Niyé ,la meilleur des contraceptions a été sa téte !! à part les chèvres qu’il prend par derrière ,pas une seule fille ne veut de lui tant il est vilain 😆 😆 😆 😆 😆

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