A l’instar de ses homologues des autres pays, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a annoncé une série de mesures d’une bagatelle de plusieurs centaines de milliards de nos francs en faveur des Maliens. C’est en guise d’accompagnement des efforts de lutte contre la pandémie du Coronavirus au plan socio-économique et sanitaire. C’est légitime, certes ; car, ces annonces pompeuses se sont érigées en système, c’est devenu à la mode même pour tous les Chefs d’Etat africains pour ne pas dire à l’échelle planétaire. Cependant, si dans les autres pays comme le Sénégal et la Côte-d’Ivoireou même le Niger et leBurkina-Faso, il y a un début de concrétisation de ces annonces, chez nous ici au Mali rien n’encore du concret sur le terrain.
En évoquant le présent sujet, l’on est en droit de se poser objectivement la question de savoir ‘‘où en est-on avec ces dernières annonces d’IBK pour freiner la propagation du virus « COVID-19 » dans notre pays ?’’. Une question qui mérite d’être posée puisque si à Dakar et Abidjan il y a déjà l’effet des mesures prises par Macky Sall et AlassaneOuattara, à Bamako rien n’est concrètement visible encore sur le terrain. «C’est encore du bluff quoi ? », s’offusque un membre de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM).
En outre, pour qui connait le doigté de nos concitoyens dans l’art d’enrichissement illicite, il y a lieu de se demander qu’attendent les membres duGouvernement pour faire démarrer progressivement le processus de mise en application des mesures ainsi annoncées en toute pompe par le Président IBK. En tout cas, pour l’instant, dans la capitale malienne ou à l’intérieur du pays, rien n’atteste qu’il y a un début d’application effective des mesures salutaires annoncées par le Chef de l’Etat en personne.
Plus inquiétant, c’est que rien n’indique avec toutes les précisions requises les critères retenus ou définis pour identifier les Bénéficiaires potentiels des mesures d’accompagnement nécessaires. Ce qui aurait permis d’éviter naturellement le favoritisme devant aboutir à une nouvelle race de Destinataires, de nouveaux riches au détriment des vrais méritants.
Dans sa déclaration du 10 avril 2020, le Président IBK a clairement annoncé le déblocage d’une enveloppe budgétaire de 500 Milliards de francs CFA pour circonscrire la pandémie du Coronavirus à l’échelle nationale. Comme il fallait s’y attendre, l’annonce fut salutaire. Mais la question qui court sur toutes les lèvres aujourd’hui est celle de savoir pratiquement si ce sont tous les ménages, toutes les familles qui ont droit à ce fonds devant être spécialement mis en place ou c’est suivant des critères taillés sur mesure.
Si, du côté de la Direction Générale de l’Energie du Mali (EDM-SA), il y a une volonté manifeste de fixer plus ou moins clairement les critères liés à la gestion des factures, dans les autres secteurs c’est la loi du silence total.
Dans le même ordre d’idées, le commun des mortels s’interroge encore sur le sort du secteur informel qui permet à beaucoup de chefs de familles de pouvoir s’équilibrer financièrement.
Dans le domaine des petites et moyennes entreprises, quelle sera le statut des Sous-secteurs socio-économiques performants comme Restauration, Billetterie, Nettoyage, Gardiennage, Coursiers et Transit concernant ces mesures d’accompagnement annoncées par IBK ? Sur tous ces importants volets, rien n’est encore clarifié.
En termes d’attribution et d’utilisation des fonds promis, que va être la part des gros secteurs pourvoyeurs d’emplois directs et indirects que sont l’Industrie, les Transports, les Services, le Commerce, les BTP (Bâtiment et Travaux Publics), l’Agriculture, l’Elevage, les Hydrocarbures, les Mines, etc. quirisquent tous d’être atteints de plein fouet par les dégâts collatéraux du COVI-19 ?
Vu l’élan de morosité qui prévaut autour de l’annonce de l’enveloppe de 500 Milliards de francs CFA pour le financement des mesures d’accompagnement promises, il y a un climat de scepticisme qui prédomine dans presque tous les milieux socio-économiques de Bamako.
En tout état de cause, force est d’admettre que l’urgence est déjà là et que plus on hésite plus les priorités se multiplient.
Enfin, la pire des mesures barrières serait d’envisager d’isoler ou de confiner la ville de Bamako. Ou encore de fermer les marchés des quartiers et de l’intérieur ; car, les aides en nature qui seront mobilisées par l’Etat et ses Partenaires spécialisés seront inévitablement détournées par les Agents et Responsables en charge de leur distribution aux différentes couches sociales, aux vraies pauvres, aux familles démunies.
Pour l’instant, osons espérer qu’avec ces 500 Milliards FCFA ça ne va pas être comme dans l’achat des armements et des avions des FAMA ou encore les 5000 milliards de la Chine faussement annoncés au Peuple malien en 2015. Même si, pour le moment, sur le terrain, c’est l’effet de mirage; c’est-à-dire rien de concret, qui se fait remarquer. Ni en termes de secours alimentaire ni dans la prise en charge des factures d’eau et d’électricité ou dans la réduction des taxes, impôts et des frais de dédouanements des marchandises, dans aucun Sous-secteur l’effet de cette annonce n’est réellement perceptible. Ce qui fera dire certains citoyens que ces annonces d’IBK frisent le bluff. Car, même pour l’assistance aux familles (si nous-nous permettons de ce néologisme) des ‘‘vira-positifs’’, seul le Bon Dieu sait le fond des choses.Selon des sources proches du Pouvoir en place, cette pandémie (COVID-19) s’est déjà érigée à son tour en fonds de commerce pour ceux qui sont versés dans l’art de tirage de profitdes malheurs des autres.
Djankourou