31ème conférence du Conseil scientifique international pour la recherche et la lutte contre les trypanosomiases : Plus de soixante millions de personnes exposées à la maladie du sommeil

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La trypanosomiase ou maladie du sommeil, est une pathologie qui paralyse le sang. Elle est transmise par les glossines connues sous le nom de mouches tsé-tsé. Son effet sur la santé des êtres humains et celle du bétail et de la faune est désastreux. Car, elle compromet la productivité de l’élevage et l’utilisation de terres aux potentialités agropastorales importantes en accentuant la pauvreté et le sous développement en Afrique.

 Le vecteur de la maladie ne se trouve qu’en Afrique au sud du Sahara. On compte trente-et-une espèces de mouches tsé-tsé dans une zone couvrant dix millions de km2. A noter que trente-sept pays sont affectés du Sénégal à l’Afrique du Sud, soit le tiers de la surface du continent. Dans un contexte où l’écart se creuse tous les jours entre une population qui croît au rythme de 3% et une production alimentaire qui n’augmente que de 2% en moyenne par an, les pertes dues aux trypanosomiases, en termes d’impact sur le bétail et la productivité agricole, sont aujourd’hui estimées à plus de 2 500 milliards Fcfa par an. Plus de soixante millions de personnes sont exposées à la maladie du sommeil, avec 500 000 malades condamnés à mourir sans traitement et 50 000 nouveaux cas détectés chaque année. Trois espèces de glossines infestent le territoire national sur une superficie estimée à 240 000 km2. Environ 2,5 millions de personnes et 2,7 millions de bovins sont exposés au risque de la maladie. Au Mali, ce risque concerne les régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et Ségou, avec respectivement, 100%, 76%, 60% et 40%. Les ventes de médicaments trypanocides qui représentent plus de 50% du chiffre d’affaires des pharmacies vétérinaires du pays, témoignent de l’importance de la part des trypanosomiases dans les pertes infligées à notre élevage par les différentes pathologies. En 2009, les traitements trypanocides étaient estimés à environ 64,27% de l’ensemble des traitements effectués sur les bovins dans la région de Sikasso, selon le rapport de la direction régionale des services vétérinaires. Ce taux est de 64,58% chez les chevaux, 42,23% chez les ânes, 24,60% chez les chameaux et 14,29% chez les moutons et chèvres.

L’ensemble de ces informations a été rappelé à la faveur de la 31ème conférence du Conseil scientifique international pour la recherche et la lutte contre les trypanosomiases (CSIRLT), tenue du 12 au 16 septembre dernier au Centre international des conférences de Bamako. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé. On notait la présence du représentant du commissaire de l’Union africaine pour l’économie rurale et l’agriculture, M. Karim Tounkara, du directeur du Bureau international de recherche animale de l’Union africaine (UA-BIRA), Ahmed El Sawalhy, des ministres de la Santé, Mme Diallo Madeleine Bâ, et de l’Elevage et de la Pêche, Bokary Tréta. Sans oublier le représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Mali et le président du CSIRLT, M. Nicolas Kauta.  Selon le ministre de l’Elevage et de la Pêche, M. Bokary Tréta, la lutte contre les mouches tsé-tsé et les trypanosomiases est l’une des priorités de notre continent. Pour gagner ce combat, dit-il, il faudra l’intégrer dans une approche globale de développement socio-économique des zones affectées et appliquer avec rigueur les techniques appropriées.

 

Signalons que plus de 300 participants (scientifiques, chercheurs, experts, médecins et autres acteurs) du continent et d’ailleurs ont pris part à la rencontre de Bamako. Ils ont fait le point des avancées en matière de connaissances et de recherches sur les mouches tsé-tsé et les trypanosomiases humaines et animales. A l’issue de cette conférence biennale, des recommandations pertinentes, en vue d’accroître les performances des programmes de lutte, ont été formulées.    

 

 

Lanfia Sinaba


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