Ce colloque national est intervenu après les consultations régionales des Etats généraux de la santé, qui ont eu lieu les 28, 29 et 30 août 2014 à Kayes pour les régions de Kayes, Koulikoro et le District de Bamako. Ségou pour les régions de Ségou, Sikasso et Mopti et Gao pour les régions de Gao, Tombouctou et Kidal.
A l’ouverture, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ousmane Koné, avait à ses côtés la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba et le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Cheickna Seydi Ahamady Diawara.
Cet exercice participatif de démocratie sanitaire a réuni tous les acteurs de la santé au Mali, professionnels, acteurs politiques, entrepreneurs de santé, agences sanitaires, associations de patients, syndicats, etc.
L’ambition était également d’associer les usagers aux débats, pour pouvoir mieux prendre en compte leurs préoccupations et leurs attentes et évaluer leurs capacités d’investissement dans services de santé de qualité équitablement répartis. In fine, les concertations visaient à donner une nouvelle impulsion aux politiques et programmes mis en œuvre dans le domaine de la santé pour favoriser l’accès à des services de santé efficaces, efficients et de qualité.
Le ministre Ousmane Koné expliquera que cette première édition vise une réforme profonde des outils de décision et s’inspire pour l’essentiel du plan d’action 2013 -2018 du département, rédigé dans le cadre du Programme d’action du gouvernement pour la période 2013 – 2018.
«Ce plan d’action prône une mise à jour du système de santé, à travers une politique active de développement socio-sanitaire, déclinée en six actions prioritaires: moderniser le système de santé; renforcer le système de soins; renforcer les grands programmes de santé publique; mettre en place de nouveaux mécanismes de financement des actions de santé; facturer le tarif réel et améliorer l’hygiène à tous les niveaux», dira-t-il.
S’y ajoute, et c’est primordial, une volonté affirmée de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas ou ne la prennent pas souvent. Ainsi, la participation aux débats et jurys citoyens a permis de mieux comprendre les attentes spécifiques des usagers et au public de mieux connaître et comprendre l’action gouvernementale. Une initiative saluée unanimement par les participants, de par son approche innovante.
Lors de la cérémonie de clôture, le Président du Comité national d’orientation, Dr Zakaria Maïga a présenté le colloque comme l’étape ultime d’un processus qui a commencé en février 2014. La démarche visait à associer l’ensemble des acteurs et usagers du système de santé dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de santé, par la concertation et le débat public, pour promouvoir les droits individuels et collectifs des usagers.
Le colloque, qui débuté lors de la Journée mondiale de la santé, a permis de formuler des recommandations pertinentes concernant principalement l’offre de soins, la qualité des soins, le financement de la santé, la prise en charge des urgences et la participation citoyenne. Les participants ont ainsi prôné l’élargissement de la couverture sanitaire à toutes les couches sociales, l’élaboration d’un manuel de procédures de gestion des pharmacies hospitalières et l’allocation des recettes de la pharmacie à l’approvisionnement en produits pharmaceutiques.
Ils ont également recommandé la dotation des établissements de santé en personnel qualifié, la motivation de ce personnel, l’application des mesures disciplinaires et la création d’un Fonds national pour le financement de la couverture maladie universelle, par la taxation des grandes firmes, de téléphonie ou minières.
Ont aussi été demandés la réorganisation des services d’accueil des urgences et de médecine pré hospitalière; le respect scrupuleux des statuts et règlements, le renforcement de l’autorité de l’Etat; l’affichage systématique des coûts des prestations dans les hôpitaux; l’extension de la couverture des mutuelles de santé, le respect du principe d’égalité des usagers devant le service public et leur information quant aux voies de recours au sein des formations médicales.
Très satisfait des résultats engrangés, le ministre Ousmane Koné mettra fin aux travaux de cette grande première en assurant qu’il veillerait scrupuleusement au suivi et à la mise en œuvre effective de ces recommandations.
Ramata Diaouré
L’ETAT DE SANTE AU MALI : OUI À LA PERFECTION OU OUI À LA DÉRIVE.
Je reconnais l’éffort énorme que vient de réaliser les différents parténaires et acteurs de la santé afin d’arriver là où nous sommes. Mais, sachez que , les Maliens et les Maliennes vous voient et l’humanité toute entière vous observe. Oui, à la démocratisation du citoyen malien, oui à la démocratisation de la santé, oui à la démocratisation du Mali, oui….Où sommes-nous dans tout ça??
Au cours des EGS, les thèmes qui furent discutés sont les points focaux, très pertinents, mais leurs approches nécessitent la prise de décisions pertinentes afin d’aboutir à des résultats fiables.
1) Le citoyen malien ne prend pas soin de sa santé, y compris moi –même.
2) La santé au Mali a été trop politisée.
3) Les décideurs d’aujourd’hui peuvent associer les jeunes dans la prise des décisions, sinon il faut les écouter au moins.
4) Et enfin, un état à plus forte raison un système ne peut avancer dans le laxisme.
5) Les lois sont faites pour être appliquées et une loi n’a de valeur que si elle apporte les résultats escomptés et ceci à un moment bien précis de l’histoire, sinon il faut revoir la dite loi.
Au cours de ces EGS,nous avons discuté et mentionné certaines recommendations qui n’ont pas malheureusement été formuler à la lettre . Je résume ces données :
1) En ce qui concerne l’offre des soins, il faut certes une couverture sanitaire à l’échelle nationale, mais il faut surtout respecter la pyramide sanitaire. ( CSCOM⇒ CSRef ⇒ Hopital régional ⇒ CHU). Pour mener à bien,ce système , chaque citoyen malien doit être enregistrer au niveau de sa commune et ses soins doivent commencer dans le CSCOM de la dite commune. Pour passer d’une étape à une autre, l’intéressé doit obligatoirement avoir une lettre de réference qui sera délivrer par le praticien qui l’a reçu. Le patient qui ne respecte pas cette chaine, en dehors des cas d’urgence, sera sanctionné ( par exemple majorer le tarif ?…).
2) Pour la qualité des soins, il faut :
– une bonne formation de base et une formation continue du personnel qualifié,
– ouvrir les postes par rapport aux besoins et récruter suffisamment lors des concours.
– Equiper toutes les structures de santé avec ce dont nous avons réellement besoin
– Harmoniser le salaire des praticiens de la santé selon les autres pays de l’espace UEMOA;
3) Pour le financement, il faut appliquer le tarif réel et surtout élaborer une tarification nationale des actes médicaux et chirurgicaux , valables pour le public et le privé.
4) Pour les urgences : L’article 10 de la loi hospitalière doit être appliquée à la lettre.
5) Pour la participation citoyenne, il faut beaucoup d’associations qui défendront les usagers de la santé, et qui pourront même traduire les médecins et/ ou les tradithérapeutes s’ils arrivent à manquer leurs devoirs.
Comments are closed.