SE Ibrahim Boubacar Kéita était accompagné du Premier ministre, Modibo Kéita, du ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ousmane Koné, du Président du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens du Mali, D. Abdoul Doumbia, de celui de l’Intersyndicale de l’Ordre des Pharmaciens du Mali, Dr. Cheick Oumar Dia et de nombreuses personnalités maliennes et étrangères.
L’événement le plus important d’Afrique en matière de santé, organisé pour la seconde fois au Mali après celui de 2005, est une importante rencontre scientifique, qui a regroupé plus de 800 participants. Il était organisé conjointement par l’Inter Ordre des Pharmaciens d’Afrique (IOPA), l’Inter Syndicat des Pharmaciens d’Afrique (ISPHARMA), l’Association des Centrales d’Achat des Médicaments Essentiels (ACAME) et l’Association des Directions de la pharmacie et du médicament.
Le FPI s’est tenu dans un contexte africain marqué par la crise économique, la crise de l’emploi, la crise sécuritaire et surtout celle sanitaire suite aux épidémies de maladies à virus Ebola, Marburg et Lassa. A cela s’ajoute l’insuffisance, voire l’inexistence, de partenariats entre les sous-secteurs du domaine de la santé, notamment le public et le privé, qui s’ignorent souvent mutuellement.
Dans son allocution Dr Abdoul Doumbia affirmera que les pharmaciens doivent unir leurs efforts et leurs compétences pour satisfaire les besoins des populations. La collaboration entre le public et le privé est donc plus qu’une nécessité. Les missions assignées aux pharmaciens, dont celle d’analyser les ordonnances médicales avant toute livraison pour éventuellement corriger les erreurs de prescription médicale et de soustraire les patients à d’éventuelles complications seront ainsi mieux remplies.
Le Dr. Doumbia a tenu une nouvelle fois à fustiger le phénomène de vente des médicaments illicites, qui constituent une menace grave pour la santé des populations, avant de lancer un appel pressant aux autorités pour éradiquer ce phénomène.
Quant au Dr. Cheick Oumar Dia, il dira que les pharmaciens doivent désormais contextualiser leurs prestations, grâce à «la révision et l’actualisation des textes régissant le secteur de la pharmacie, au démantèlement et à la suppression des ventes de produits illicites et la responsabilisation de tous les pharmaciens en industrie».
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Ousmane Koné a déploré que, malgré «les rares réussites de partenariat public – privé» prouvées par de nombreuses études, cela ne constitue toujours pas un facteur de changement. Selon lui, le partenariat public – privé est vécu plutôt comme un phénomène de mode, un concept restreint et probablement la forme de gestion des affaires publiques la plus récente, et dont la traduction littérale couvre toute forme d’association pour assurer le service public.
Une vision qui ne doit pas conduire à infantiliser l’Etat, à le décrédibiliser et à le dépouiller au profit d’intérêts privés étrangers. «Vous devez faire attention à la lecture singulière de ce partenariat qui consiste à ne prendre en compte que les seules relations entre professionnels ou établissements pharmaceutiques», a conclu le ministre Koné.
En ouvrant officiellement les travaux, le Chef de l’Etat a mené un vibrant plaidoyer pour notre pays, qui «n’est pas un pays de déception, un pays infréquentable», avant d’appeler les groupes armés à déposer les armes et à privilégier le dialogue, seul facteur de la paix et du développement durable.
Les échanges, lors du FPI ont porté sur plusieurs thématiques, dont l’approvisionnement en médicaments et autres produits de santé, l’industrie pharmaceutique, l’accessibilité financière aux médicaments et autres produits de santé, l’assurance qualité, la contrefaçon et le marché illicite, les politiques pharmaceutiques et les règlementations, l’usage rationnel du médicament, la pharmacopée et la médecine traditionnelle, la sécurité transfusionnelle, le laboratoire, la formation et la recherche.
Le Forum Pharmaceutique International est organisé chaque année pour créer un cadre approprié d’échanges pour les pharmaciens de toutes spécialités, afin de partager les connaissances actualisées nécessaires à l’exercice de leur profession, de préserver et de consolider le monopole pharmaceutique et de débattre des questions d’importance stratégique.
Ramata Diaouré