Comme il est désormais d’usage, le Mali a célébré la Journée Africaine de la Médecine traditionnelle (chaque 31 août) par une rencontre dans la salle de conférences de l’INRSP, le samedi 30 août 2014. Y ont pris part les tradipraticiens de santé, les ONGs dédiées, chercheurs, médecins, pharmaciens, biologistes et spécialistes en sciences humaines, et, bien sûr, les plus hautes autorités en matière de santé de notre pays et leurs partenaires, au premier rang desquels l’OMS.
Il est couramment admis qu’en Afrique, le recours à la médecine traditionnelle est un pan important des services de santé offerts à la population.Il est souvent complémentaire du recours à la médecine conventionnelle dans de nombreux pays, mais reste, dans la presque totalité des cas, le premier recours.
L’OMS définit la Médecine Traditionnelle comme «la somme totale des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé, ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales».
Cette 12ème Journée Africaine de la Médecine traditionnelle (MT) était placée sous le thème«Collaboration entre les praticiens de la médecine traditionnelle et les praticiens de la médecine conventionnelle», ce qui donnera l’occasion au représentant du Bureau de l’OMS, le Dr Minkaila Maiga, de rappeler les priorités et les initiatives de l’Organisation Mondiale de la Santé en la matière.
Comme l’a rappelé le Dr Maiga «ce thème s’inscrit en droite ligne de la Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle 2014 – 2023, qui a été élaborée en réponse à une résolution de la 62ème Assemblée mondiale de la Santé sur la médecine traditionnelle, en 2009.
Cette Stratégie a pour but d’aider les États Membres à mettre à profit la contribution potentielle de la Médecine Traditionnelle à la santé, au bien-être et aux soins de santé centrés sur la personne et de favoriser un usage sûr et efficace de la MT, au moyen de la réglementation, de la recherche et de l’intégration des produits, pratiques et praticiens de MT dans les systèmes de santé».
Concernant la mise en œuvre, l’OMS la base sur les objectifs principaux suivants: «intégrer la MT aux systèmes nationaux de soins de santé, de manière appropriée, en développant et en mettant en œuvre des politiques et programmes de MT; promouvoir la sécurité, l’efficacité et la qualité de la MT, en étendant la base de connaissances sur la MT et en conseillant sur la réglementation et les normes de l’assurance de la qualité; augmenter la disponibilité et l’accessibilité financière de la MT, de manière appropriée, en faisant porter l’accent sur l’accès pour les populations pauvres et promouvoir un usage thérapeutique judicieux de la MT appropriée par les prestataires et les consommateurs».
Quant aux activités, elles concernent les trois secteurs stratégiques suivants: «renforcer la base des connaissances pour une gestion active de la MT, via des politiques nationales appropriées qui comprennent et reconnaissent le rôle et le potentiel de la MT; renforcer l’assurance-qualité, la sécurité, l’usage approprié et l’efficacité de la MT, en réglementant les produits, les pratiques et les praticiens grâce à l’éducation et à la formation à la MT, au développement des compétences, aux services et thérapies et promouvoir la couverture sanitaire universelle, en intégrant de façon adéquate les services de MT dans la prestation des services de santé et l’auto-prise en charge sanitaire, en capitalisant sur leur contribution potentielle à l’amélioration des services de santé et des résultats sanitaires et en donnant aux utilisateurs les moyens de faire des choix éclairés concernant l’auto-prise en charge sanitaire».
L’OMS a réitéré son engagement auprès de notre pays, l’un des pionniers en Afrique en matière de valorisation de la MT et de collaboration entre les deux systèmes de médecine, à fournir son appui pour l’application de la Déclaration de Beijing sur la médecine traditionnelle dans toutes ses composantes. Nous y reviendrons.
Ramata Diaouré