Bamako semble être l’épicentre de l’épidémie du virus Covid-19. A Bamako, la capitale du Mali, nous sommes plus de 4 millions d’habitants (les déplacés y compris). Pensez-vous que ceux qui sont âgés d’au moins 15 ans ont tous entendu parler de la maladie du virus du Covid-19 ? J’en doute fort. Parce que Bamako est grand ‘’Bamako ka bon’’ et il est bien rempli ‘’A falendotètè’’. En plus de ceux-ci sous informés, il y a un grand lot de personnes qui ignorent ce qui se passe autour d’eux et un bon nombre qui pensent et disent que ‘’la maladie est commerciale’’ et bien d’autres s’en remettent à Dieu ‘’Allah’’. Ces paramètres misent bout à bout, occasionnent une négligence mortelle.
Le Coronavirus est une réalité, pas seulement au Mali mais à travers le monde. On est en droit de douter de tout sauf cela. Parce que des esprits malins, qui d’ailleurs détournent les esprits curieux, font croire, à longueur de journée, aux uns et aux autres, certains nombre de contre vérité ou de vérités non vérifiés et non fondés : que la maladie n’est propre qu’aux blancs, que l’information officielle sur cette maladie est une machination, un complot de l’Etat contre son peuple. Des suspicions pareilles, on peut l’entendre même de la bouche des personnes ayant un niveau secondaire d’instruction. C’est tout simplement ahurissant !
C’est vrai qu’une vidéo sur les réseaux sociaux fait état de surdimensionnement des dégâts. Le commentaire dit clairement que les chiffres sont surévalués ou que le nombre de décès n’est pas lié à cette maladie. ‘’Les trois quarts des décès sont imputables à d’autres maladies comme le diabète, la tension ou encore aux maladies respiratoires antérieures au Coronavirus’’ avons-nous entendu sur cette vidéo. Le même commentaire dit : ‘’la maladie du Coronavirus est très contagieuse mais pas dangereuse’’. Mais si les soins nécessaires ne sont pas opposés à cette maladie, est ce qu’elle ne serait pas mortelle ? C’est ce soins, malgré les guérisons, qui ne fait pas encore l’unanimité du monde médical et scientifique et nous ne savons pas pourquoi. Cette polémique sur le protocole de traitement et cette tergiversation du monde médical ne sont pas de nature à enrayer le danger de l’ignorance, de la croyance et de la négligence.
Mais sur les 20 millions de masques annoncés par le président de la république Ibrahim Boubacar Kéïta, le vendre 10 avril dernier, prévus pour les Maliens, le port de la moitié suffit déjà pour changer les mentalités et les comportements vis-à-vis de cette maladie. Parce que, en a pas douté, le Covid-19 ne touchera pas tous les coins et recoins du pays. Pour deux raisons possibles : le port du masque dans presque toutes les villes de 100 000 habitants et plus, qui briserait la chaîne de contamination et le remède que le monde médical va trouver dans les semaines ou les mois à venir. Ce n’est pas un optimisme béat mais fondé sur ce que Karl Marx a dit : ‘’Aucun problème ne se pose à l’humanité qu’elle ne peut résoudre’’. Surtout que ce problème ait commencé par ceux qui ont les moyens et tous les moyens. Ils ont été surpris mais ils ne seront pas vaincus malgré le franchissement de la barre de 100 000 décès en quatre mois.
Observons les gestes barrières (tousser dans le coude, laver régulièrement les mains avec le savon et ne pas les données à chaque rencontre, porter surtoutle masque et respecter la distance d’au moins un mètre entre nous) et appelons au n° vert 36061 si nous nous sentons anormalement enrhumés ou grippés. La maladie est réelle et à un stade compliqué, elle tue. C’est tout ce qu’il faut savoir.
Drissa Tiémoko SANGARE