Après 365 jours de grève faite de galère et de privations, les travailleurs licenciés et non licenciés de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) et de son collectif de soutien ont décidé de reprendre les activités dès ce jour jeudi 11 novembre. Cette décision intervient après un protocole d’accord signé le 30 mai 2010 entre le gouvernement, l’HUICOMA et le Comité national pour la médiation (CNPM).
10 novembre 2009 -10 novembre 2010 : cela fait exactement une année (soit 365 jours) que les travailleurs licenciés et non licenciés de l’HUICOMA étaient en grève pour protester contre les conditions de cession de l’usine au groupe Tomota.
Mais après un protocole d’accord signé le 30 mai dernier entre le gouvernement, l’HUICOMA et le Comité national pour la médiation, les grévistes ont décidé de rejoindre leurs postes respectifs ce jeudi 11 novembre 2010. Cette information a été donnée suite à une conférence de presse animée ce mercredi 10 novembre 2010 à la Bourse du Travail (ou « Huicomabougou ») par le président de la commission des grévistes, Bakary Berthé, et ses camarades.
Rappelons que cette grève avait été déclenchée suite à une revendication des grévistes comportant 7 points : le retrait, sans délai et sans condition, de l’HUICOMA par l’Etat au groupe Tomota ; le paiement, sans délai et sans condition, du plan social et des mesures d’accompagnement ; la reprise, sans délai et sans condition, des activités de l’entreprise ; le paiement immédiat des arriérés de salaires des travailleurs qui sont en activité (soit 6 mois) et ceux des saisonniers ; le versement des cotisations à l’INPS ; la régularisation administrative de la situation des travailleurs ; le paiement immédiat des indemnités de licenciement des 31 travailleurs arrêtés et emprisonnés en juin 2006, avant d’être licenciés par la suite.
Après moult tractations, un protocole d’accord a été signé entre les différentes parties en conflit. Dans ce protocole, l’Etat s’engage à prendre en charge les fonds de réinsertion des travailleurs et à supporter les arriérées de salaires jusqu’au 31 mai 2010. Pour ce faire, l’Etat a consenti une provision de 2 100 000 000 de FCFA.
Dans un souci d’apaisement et pour éviter un procès judiciaire, il a également été décidé de mettre en place une Direction générale provisoire consensuelle qui sera dotée, par l’Etat, de moyens conséquents pour la relance des activités de l’entreprise. Par la même occasion, les parties se sont engagées à reprendre les négociations autour des indemnités négociées au moment où l’entreprise reprendra pleinement ses activités. Enfin, le groupe Tomota s’est engagé à payer les droits légaux des travailleurs.
Selon le président de la commission des grévistes, Bakary Berthé, cette reprise n’a pas pour but de créer des problèmes à l’usine, mais plutôt de permettre aux travailleurs de reprendre les activités. De son intervention, il ressort qu’au moment de la cession de l’HUICOMA au groupe Tomota, ce dernier n’existait pas juridiquement et n’a existé qu’après l’adjudication. A en croire Bakary Berthé, le dossier de soumission du groupe TOMOTA était seulement composé des pièces de Graphique Industrie.
Par Zakariyaou Fomba