Privatisation de la CMDT :rnComment préserver les 15 milliards de l’Etat ?

0

Le coton, longtemps appelé au Mali l’or blanc est aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés. Pourtant, il fait vivre plus de 4 millions de maliens. Alors, la privatisation de ce pôle économique est plus que préoccupante et son devenir  ne peut laisser personne indifférent. C’est dans cet ordre d’idée que le Centre Djoliba a abrité une conférence débat le samedi 24 novembre. Ladite rencontre fut animée par M. Maurice Adevah Poeuf, ancien député maire français de 1977 à 2002 et rapporteur spécial de la commission des finances pour les questions d’aide au développement.

rn

 

rn

            Selon M. Adevah Poeuf, la CMDT est un enjeu économique et fiscal au Mali, elle fait vivre plus de 4 millions de personnes avec son chiffre d’affaires de 200 milliards soit le ¼ du budget national en année normale. Malgré des licenciements par-ci par-là, la CMDT emploie encore 1200 salariés. Elle donne chaque année 15 milliards de nos francs comme impôt à l’Etat malien. Le conférencier se demande si la privatisation peut résoudre le problème actuel, ou si l’on s’achemine vers une catastrophe comme cela s’est produit ailleurs.

rn

rn

            En tout cas, dit-il, si les choses se passent comme prévu, la prochaine campagne sera organisée par des nouveaux preneurs. Dans les débats, il a fait cas de quelques causes de la crise que traverse actuellement la filière coton du Mali. Il s’agit entre autres de la baisse vertigineuse des cours mondiaux due à un excès de l’offre qui relève des subventions américaines et européennes aggravées par la baisse continue du dollar. La cause principale, selon M. Poeuf est la déconnection trop longtemps maintenue entre les prix du marché mondial et le prix payé aux producteurs. Ce qui a généré des déficits colossaux dans les comptes de la CMDT. Déficit auquel elle ne pouvait pas faire face. Le passif cumulé avoisinant les 100 milliards de nos francs.

rn

rn

            Cependant, il a déploré la désolidarisation de la France de ses partenaires lors des moments décisifs. En terme de subvention, il a soutenu que les USA ont subventionné à plus de 2000 milliards de FCFA, soit le double du budget du Mali pour ses cotonculteurs.

rn

            Pour l’ancien député maire français, la CMDT a accompli sa mission malgré quelques imperfections signalées ça et là. Il n’a pas manqué de faire cas de son inquiétude face à l’accession des paysans aux crédits après la privatisation. Car, soutient-il, sans l’engagement de l’Etat aucune banque n’accordera de crédit aux nouvelles sociétés faute de garantie. Il souhaiterait  beaucoup plus la réorganisation du secteur que sa privatisation. Ayant vu les conséquences désastreuses de la privatisation de la filière coton dans plusieurs pays de la sous région. M. Adevah Poeuf conseille le gouvernement malien d’être très vigilant pour que la privatisation soit une réussite contrairement aux cas d’ailleurs.

rn

 

rn

            Pour M. Adevah, soucieux du devenir de notre filière coton, la réussite de ladite privatisation est subordonnée à certains points. Il s’agit notamment de l’accès des producteurs aux crédits, aux intrants et à la semence. Mais, également que le coton soit payé à un prix convenable. Le conférencier se réjouit d’un point de la privatisation : la rétention de tout le personnel.

rn

Oumar KONATE

Commentaires via Facebook :