Plus d’un milliard de trou à la BETRAM-sa : Le PDG Amadou O. SIMAGA devant le juge ?

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Plus de 71 millions F.CFA de salaires impayés, licenciement abusif, Interdiction d’accès des lieux  aux  ex-travailleurs. Le torchon brûle entre le Groupe SIMAGA, repreneur de la Société BETRAM et le GIE des Travailleurs. Les victimes réclament justice à travers un feuilleton judiciaire qui amène à la barre, le Président du Conseil d’Administration de la BETRAM-SA, M. Amadou Ousmane SIMAGA. En attendant, les clés sont sous le paillasson.

Rappel.
Les faits remontent à 1993. L’Etat malien décide de céder la BETRAM (Base pour l’Equipement du Transport routier au Mali) à des privés. Plusieurs sociétés ont soumissionné à l’époque. A l’issue du dépouillement, le Groupe SIMAGA/Travailleurs est retenu adjudicateur de la BETRAM.  Notification lui a été faite  le 19 juillet de la même année par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan d’alors, Mahamar O. MAÏGA. Cédée à 600 000 000 millions de F.CFA TTC, les modalités de paiement arrêtées par le liquidateur (l’Etat malien) autorisaient le Groupe SIMAGA à payer 33% de la valeur à la signature de l’acte de Cession soit 200 000 000 F. CFA. Le paiement du reliquat, soit 400  000 000, étalé sur six (6) ans, avec un différé de deux (2) devant intervenir après, un reliquat assorti d’un taux d’intérêt de 7,5% net d’impôt et taxe. Le Groupe SIMAGA devenait ainsi repreneur légale de la BETRAM, avec les travailleurs regroupés en GIE qui détiennent 5% des actifs de la société, conformément à l’Acte de Cession  du 26 juillet 1993.
La BETRAM-SA ainsi née, va confondre les travailleurs dans une position peu confortable, avec la main mise du Groupe SIMAGA sur tout, et la volonté délibérée de M. Amadou O. Simaga d’étouffer les travailleurs. Mais pour quelles fins ?
Fruit de la coopération germano-malienne, pour aider le Mali dans  l’industrialisation du pays, la BETRAM a été créée sous le régime dictatorial du Général Moussa TRAORE. Avec comme mission principale, l’entretien et la fourniture  des pièces de rechange des véhicules du Parc présidentiel, des Départements ministériels et de l’Administration d’Etat. La société a assuré cette mission jusqu’à l’avènement de la démocratie pluraliste.
Mais le hic, c’est que depuis sa privatisation, le repreneur n’a respecté aucun de ses engagements à propos du plan Social des Travailleurs que l’UNTM avait exigé en temps avant la Cession. Et, de 1994 à nos jours, le Conseil d’Administration n’a pu se tenir qu’une seule fois-sous la pression du GIE des travailleurs.
«Le premier  et seul Conseil d’Administration s’est tenu à l’issue d’un procès que nous travailleurs avions intenté contre le Groupe SIMAGA. Nous avons constaté des anomalies et avons refusé de signer le rapport du  Commissaire aux comptes. Malgré cela, le ministre de l’Economie et des Finances d’alors,  a agréé le document afin que le Groupe SIMA GA fasse des prêts sur le dos des travailleurs», explique Oumar Coulibaly, Chef exploitation de la BETRAM-SA non moins délégué du personnel.  «En 1999-2000, le Groupe SIMAGA a licencié 18 travailleurs dont les membres du Comité Syndical et le Président du GIE des travailleurs. La même  année, Amadou O. Simaga a expressément fermé une unité de  production, la plus importante dont la recette annuelle s’élève à 500 millions F.CFA. Sous  le premier quinquennat du Président ATT, le ministre de la Promotion des Investissements et des Petites et Moyennes Entreprise, Ousmane THIAM nous a signifié que le repreneur de la BETRAM n’a pas respecté ses engagements», révèle Moussa Sissoko, Chef  de Garage, S.G Adjoint du Comité Syndical de la BETRAM. Il poursuit qu’après sa privatisation, la BETRAM-sa avait tous les marchés potentiels du pays : les marchés de la Banque Mondiale, du PNUD,  de l’UNICEF, du PAM, du  Plan-Mali, de la GTZ, la liste n’est pas exhaustive. Mais, renchérit-il, le patron de la société a affiché sa mauvaise foi vis-à-vis de ses services, en refusant de fournir les prestations dans le délai requit, rompant peu à peu la collaboration.  «Et puisque le personnel a exigée une gestion transparente et le sérieux de l’Administration face à sa clientèle, SIMAGA licence collectivement les 14 autres travailleurs restant le 18 Mars 2010, violant du coup la réglementation en vigueur».
Faut-il le préciser, nos tentatives de rentrer en contact avec M. SIMAGA pour recoupements sont restées vaines jusqu’au moment où nous mettions sous presse cette information.

Le calvaire des ex-travailleurs :
Constitués en regroupement dit ex-travailleurs de la BETRAM, les licenciés ont esté le patron du Groupe SIMAGA en justice.  Auparavant, le GIE des travailleurs avait décelé beaucoup d’irrégularités dans les écritures comptables. «En passant à la loupe le compte client, le GIE découvre que M. SIMAGA en tant que PDG doit à lui seul Cent six (106) millions, cela ne figure nulle part dans le bilan de son commissaire aux comptes, qui pourtant a certifié les comptes comme étant sincères et régulières », regrettent-ils dans un mémorandum adressé au Groupe Parlementaire PARENA-SADI. Aussi, de 1994 à ce jour, le Conseil d’Administration ne s’est tenu qu’une seule fois.  De report en report, aucun autre C.A n’a pu se tenir.
Ce que l’on reproche plus au Groupe SIMAGA, c’est son refus catégorique de payer aux travailleurs leurs dus. «Nous avons fait 36 mois sans salaires, pendant que nous exigions le paiement de nos salaires, SIMAGA nous a mis à la porte et nous a interdit l’accès de notre lieu de travail, qui est toujours sous haute surveillance». Ces propos sont de Moussa Sissoko, chef  de Garage, S.G Adjoint du Comité Syndical de la BETRAM. Aujourd’hui, ce qu’on peut dire, c’est qu’au compte des salaires impayés, le Groupe SIMAGA soit aux travailleurs, 71 146 691 F.CFA. L’affaire est pendante au Tribunal.  Le Groupe SIMAGA pourra-t-il vraiment se tirer d’affaires ?
A suivre dans nos prochaines livraisons : «Les dessous d’une bataille judiciaire entre le Groupe SIMAGA et les ex-travailleurs de la BETRAM».
Boubacar KANTE

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