Après 39 jours de sit-in à la bourse de travail, le collectif des travailleurs licenciés et non licenciés de Huicoma a organisé une marche le 18 décembre dernier pour protester contre l’indifférence du gouvernement.
‘’ Huicoma, patrimoine national, Tomota dehors", " Peuple malien, aidez- nous à démasquer les vampires du Mali", ”Pas de démocratie sans justice sociale” ”décideurs maliens, soyez patriotes”, " Huicoma, c’est notre vie, nous nous battrons pour sa survie". Tels étaient les slogans qu’on pouvait lire sur les banderoles et autres pancartes brandies par les manifestants. De la bourse à la primature où ils ont été reçus par le chef de cabinet du Premier ministre, les marcheurs ont exprimé eur mécontentement à l’encontre du gouvernement et du Groupe Tomota.
Dans une déclaration lue par Bakary Berté, dont une copie a été remise au chef de cabinet, les travailleurs fustigent la mauvaise volonté du gouvernement. Ils dénoncent la précarité de leur vie, le non respect des engagements du cahier des charges par le groupe Tomota, le pillage systématique des ressources de Huicoma, l’hypothèque des titres fonciers de Huicoma avec l’aval de l’Etat etc.
Par ailleurs, ils réclament le paiement immédiat des indemnités de licenciement des 31 travailleurs emprisonnés en juin 2006 par l’Etat. Le collectif espère sur une entière satisfaction de ses revendications d’ici le 31 décembre 2009.
A en croire l’honorable Oumar Mariko, qui a pris part à la marche, ”une seule personne ne doit pas, dans un Etat démocratique, s’accaparer des biens de plus de 400 personnes pour briser le développement du pays. ”Tomota n’a ni respecté la loi, ni les travailleurs, non plus l’Etat.”, a-t-il affirmé. Selon lui, le gouvernement doit retirer Huicoma à Tomota. ”Dans un Etat respectable, Tomota doit payer pour ses actes”. Pour Amadoun Amion Guindo, la présence de la CSTM est à interprétée comme un soutien très fraternel et très solidaire. ”Le collectif de Huicoma a été brimé, il est normal que la CSTM ”l’aide et lui apporte toute sa solidarité.” Pour l’honorable Oumou Coulibaly, les femmes et les cultivateurs souffrent beaucoup dans le pays. ”A plusieurs reprises, j’ai dit au Premier ministre d’avoir pitié des femmes et des enfants. Cette fois-ci nous n’avons pas de couteaux ni de fusils, nous ne demandons que nos droits au gouvernement.”
Ousmane Ballo