Cession des Éditions et imprimeries du Mali (Edim) : La volte – face du gouvernement

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Les tractations entreprises par le cabinet du ministre de l’Economie et des finances pour amener le Groupement des imprimeurs à retirer son interpellation cachent mal le malaise qui sévit au sein du gouvernement dans la cession des Editions et imprimeries du Mali (Edim).

La cession des Editions et imprimeries du Mali à Graphique Industrie dans des conditions scandaleuses continue de susciter des débats. Surtout après l’Interpellation du gouvernement par le Groupement des imprimeurs et papetiers du Mali, le 10 décembre dernier lors de l’Espace d’interpellation démocratique (Eid). À la tribune de l’Eid, le Groupement voulait ainsi inviter le gouvernement à exécuter l’arrêt n° 61 du 9 juillet 1992 qui annulait la lettre n° 0588 du 7 septembre 1991 relative à l’adjudication définitive des Editions et Imprimeries du Mali à Graphique Industrie et associés. Ainsi, depuis belle lurette,  les imprimeurs se battent pour obtenir l’exécution de cet arrêt. 

Saisi par leur avocat, Magatte A. Sèye, Soumaïla Cissé, à l’époque ministre de l’Economie et des finances, aurait déclaré que la décision rendue par la haute juridiction ne sera pas exécutée. ”Pourquoi ?”, aurait rétorqué l’avocat. La réponse du ministre aura été sans appel. ”Parce que c’est comme ça. Nous avons décidé que cette décision ne sera pas exécutée.”

Le gouvernement ne veut pas perdre la face !

Après avoir remué ciel et terre sans obtenir gain de cause, le Groupement des imprimeurs avait misé tout son espoir sur l’Espace d’interpellation démocratique.

Quelques jours avant la tenue de l’Eid,  le cabinet du ministre de l’Economie et des finances a entrepris des démarches auprès du Groupement afin qu’il retire son interpellation.

 Le gouvernement, disait l’émissaire du ministre, ne voulait pas perdre la face devant l’opinion publique dans cette affaire.

”Et il ne sert à rien d’engager un bras de fer avec le gouvernement”, a ajouté l’émissaire du ministre auprès de qui, le groupement  avait exigé des assurances.

 Mais le ministre n’a pas accédé à la demande, parce qu’il n’appartient pas à lui seul de décider. Une telle décision doit être prise à un autre niveau. C’est ainsi que le ministre délégué chargé du Budget, Lassine Bouaré, a été chargé de venir défendre le dossier devant le jury de l’Eid.       

Les déclarations du ministre Bouaré ont fait sourire plus d’un, surtout lorsqu’il affirme que l’offre du Groupement a été rejetée ou encore le groupement ne disposait pas de garantie bancaire. Qui a osé induire en erreur ce cadre dont la probité ne souffre d’aucun doute ? Car dans le classement des offres techniques daté du 27 décembre 1990, le Groupement est venu 2ème derrière Graphique Industrie 1ère.

 À l’époque, aucun des deux ne disposait  de garantie bancaire.

 Si le temps ne permettait pas au premier, le second qui était en constitution ne pouvait pas bénéficier de garantie auprès de ses partenaires bancaires. ”C’était du cinéma qu’on jouait à l’Eid.”, ironise un membre du groupement. Le ministre, dit-il ” n’a pas le droit de nier une décision”. ”Franchement, c’est révoltant”. 

Affaire à suivre ! 

Chiaka Doumbia

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