D’intenses négociations engagées entre les représentants de l’Etat, de l’UNTM, du CNPM et de Aliou Tomota autour de la situation de HUICOMA ont abouti à un accord le dimanche 30 mai dernier. Celui-ci a été signé par les représentants des trois premières parties citées. Seulement, voilà, le patron de HUICOMA, Aliou Tomota refuse d’apposer sa signature sur ce document. Motif invoqué : il a des observations sur certains points contenus dans ce document considéré par les travailleurs comme salutaire, car ouvrant la voie à une sortie de crise.
Les négociations sont aujourd’hui bloquées". C’est en ces termes que le porte-parole de la Section syndicale des travailleurs de Huicoma, Bakari Berthé, nous a répondu sur l’état d’avancement des négociations. Et pourtant, il y a deux semaines, les parties en négociations sont parvenues à un accord.
En effet, dans la suite logique du sit in illimité engagé, depuis décembre, par les travailleurs à la Bourse du travail, suivi d’une grève de la faim depuis le mois de mai dernier, le gouvernement, sur instruction du Premier ministre a décidé de prendre les choses en mains.
D’intenses négociations ont été engagées pour trouver une sortie de crise. Celles-ci ont abouti à un accord, le dimanche 30 mai dernier. Le document formule une série de propositions. Primo : la nomination d’un directeur provisoire qui choisira ses collaborateurs pour une phase transitoire. Secundo : le paiement des arriérés de salaires jusqu’au 31 mai 2010 par Tomota. Tertio : le paiement des droits légaux aux travailleurs toujours par Tomota. Quarto : le paiement des indemnités de réinsertion des travailleurs licenciés par le gouvernement. Et enfin, quinto, le paiement des indemnités négociées qui seront discutées après la reprise des activités de l’entreprise.
Ce protocole d’accord a été signé par le ministre du Travail, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat, Abdoul Wahab Berthé, le président du Conseil national du patronat du Mali, Moussa Balla Coulibaly, le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité.
Dernière signature à manquer sur ce document, celle de Aliou Tomota, PDG de Huicoma. Selon des informations, ses trois représentants ont effectivement pris part à toutes les phases des négociations. Il était représenté par Mme Konda Kadiatou Haïdara, Drectrice des ressources humaines, Seydou Dagon, Directeur technique et Mamadou Diane Directeur de production.
Malgré cette forte représentation, Aliou Tomota a émis des réserves sur le contenu du document. Toute chose, qui du côté des travailleurs, est la preuve patente de la mauvaise foi du repreneur à trouver une solution de sortie de l’impasse. C’est pourquoi, les travailleurs encore restés dans les unités de production ou la base ont décidé de rejoindre leurs camarades à la Bourse du travail.
Selon un responsable du Comité syndical de Koutiala que nous avons joint par téléphone, des renforts devront venir de la capitale de l’or blanc ce week-end. Il en sera de même pour les usines de Koulikoro, de Kita et de Bamako. Tous vont se retrouver au siège de la principale centrale syndicale, dès le lundi, pour poursuivre la lutte.
En tout cas, l’Etat qui est décidé à trouver une solution à cette crise qui n’a que trop duré doit prendre ses responsabilités au nom de l’intérêt supérieur de la nation, sans oublier qu’il reste encore actionnaire du capital de la société, à hauteur de 12% et demeure le plus gros débiteur de Huicoma.
Youssouf CAMARA
