Comment comprendre la mauvaise foi des gouvernants successifs de 1983 à 2010. Ce sont environ cinquante mille (50.000) compressés de trente-trois (33) Sociétés liquidées qui chercheraient désespérément à rentrer dans leur droit. Droits dont le montant s’élèverait à 58 milliards de francs CFA .Voilà les propos du président de l’Association des Compressés, Ousmane Berthé entouré des membres de son bureau.
Au cours de l’Assemblée générale plusieurs intervenants ont pris la parole pour fustiger l’attitude du gouvernement. Le propos qui aurait fait déborder le vase serait celui du ministre en charge du dossier des compressés, Mamadou Igor Diarra ministre de l’Economie et des Finances, connu pour son franc parler, aurait utilisé des mots durs à l’endroit de ces pères et mères. Et la réponse n’a pas tardé.
La tenue de l’assemblée générale du jeudi 19 mars 2015 à la Bourse du travail en présence de nombreux compressés en colère trouve toute son explication. Séance tenante, les compressés ont tout à tour pris la parole pour assener des vérités sur la vie de certains ministres du gouvernement et précisément, le Premier ministre Modibo Kéita qui ne serait pas crédible.
Nos interlocuteurs ont lancé un défi au Premier ministre Modibo Kéita sur sa probité morale. «Nommé ministre de la Fonction Publique sous le régime UDPM, en visite officielle en Union Soviétique, accompagné du ministre de l’Economie et des Finances, Soumana Sako, le gouvernement Soviétique aurait offert un important fonds à la délégation malienne.
De retour à Bamako, Modibo Kéita aurait réclamé les fonds à Soumana Sako pour les partager entre les membres de la délégation. Le ministre Sako aurait dit niet. Il ordonne au chef du Budget de verser les fonds au Trésor, parce que la délégation était officielle et partie au compte du gouvernement du Mali. Par ce comportement, l’actuel Premier ministre Kéita n’est pas celui qui peut mettre notre pays en marche», s’alarment les compressés.
Cependant, l’heure est grave affirment, M. Ousmane Berthé et son bureau qui sont à un tournant décisif c’est-à-dire le payement du reliquat comme le stipule, le deuxième protocole d’accord. Comme dit le poète, la pauvreté est silencieuse. Ils étaient très nombreux à s’écouter pour dégager des pistes de solutions. Mais hélas !
Du coté des gouvernants, c’est la politique du chat et de la souris, traduite par la signature de deux protocoles d’accord dont les closes n’ont jusqu’ici pas été respectées. Suite à la signature du premier protocole d’accord, l’Etat a payé seulement 5 milliards de FCFA. Sur ce montant Soumaïla Cissé alors ministre de l’Economie et des Finances aurait retenu 40% sur le montant. Le deuxième protocole signé qui devait permettre le règlement du montant restant (34 milliards) tarde à connaitre son épilogue.
La réaction des compressés a été rapide, un procès assorti d’une grosse N°61/JGT -3068/RG. «Ça fait 05 ans que l’Etat refuse le débat». Les noms de plusieurs personnalités du Mali, seraient mêlés à ce dossier explosif pour détournements de fonds. Les gouvernements successifs qui auraient subtilisé ces fonds à d’autres fins sont interpellés aujourd’hui devant l’histoire. Si les hommes sont égaux en droit, ils doivent l’être en fait. S’ils sont égaux au départ, ils doivent l’être de même à l’arrivée. Si le gouvernement ne se ressaisit pas vigoureusement pour modifier le cap, s’il n’a pas le courage de parler enfin le langage de la vérité dans ce dossier des compressés, alors le pouvoir IBK ira vers sa perte.
L’Association projette des marches ou setting en direction du ministère de l’Economie et des Finances. Les compressés ont profité de leur A.G. pour remercier l’ancien Premier ministre Moussa Mara qui n’a ménagé aucun effort pour les écouter avec de bons propos. IBK a du pain sur la planche, plusieurs ministres du gouvernement n’ont aucune notion du langage direct. Quand ils ouvrent la bouche, c’est pour tenir des propos agressifs. Suivez mon regard.
Fatou CISSE