Aéroport international Bamako-Senou : La remise en cause de la concession

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La salle de conférence de la maison de la presse a abrité, le mercredi 14 mars 2012, un point de presse animé par Mme Cissé Kadidia Traoré, conseillère technique au ministère de l’équipement et des transports ; Hady Niang, directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) ; le colonel Abdoulaye Coulibaly, DGA de l’aéroport et les délégués de l’Asecna. Ce point de presse a pour but d’éclairer la lanterne de la population sur la problématique de la concession de l’aéroport.

Selon la première conférencière, Mme Cissé Kadidia Traoré, conseiller technique au ministère de l’équipement et des transports, l’objectif de ce point est de dire la vérité concernant la mise en concession de l’aéroport de Bamako. Car, dit-elle, cette mise en concession est  récusée par le collectif des femmes de l’aéroport. Elle a fait savoir que c’est une volonté politique de l’Etat de mettre en concession l’aéroport de Bamako et non une quelconque privatisation. « L’aéroport de Bamako sera totalement une propriété de l’Etat », a-t-elle dit.

Elle a signalé que l’aéroport de Bamako est en phase de rénovation grâce  aux efforts déployés par son département. Le deuxième conférencier, Hady Niang, directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), abonde dans le même sens. Selon lui, le Partenariat Public-Privé (PPP) pour l’Aéroport International de Bamako-Sénou établit un cadre légal pour la coopération entre les secteurs public et privé afin d’améliorer la qualité de service et de maintenance et la performance commerciale de l’Aéroport, sous forme d’une entente de concession pour la gestion, l’exploitation et le développement des installations aéroportuaires comme un service public par le partenaire privé. « On ne peut pas privatiser l’aéroport de Bamako car c’est un point stratégique, une vitrine de l’Etat », a-t-il précisé. Il a souligné que la concession durera trente ans avec la prise en charge de tous les personnels de l’aéroport sans exception.

A ses dires, le concessionnaire est obligé de payer des redevances à l’Etat chaque année et qu’il y aura un comité paritaire pour superviser le concessionnaire. A l’en croire, l’Etat peut résilier le contrat en cas de défaillance du concessionnaire. « C’est la concession qui permet d’exiger les investissements dans un Etat », a-t-il martelé. En fin, le colonel Abdoulaye Coulibaly directeur général adjoint de l’aéroport a indiqué que l’aéroport n’est pas seulement la rentrée d’argent mais c’est aussi un problème de  sécurité, de sûreté de l’Etat.

Aguibou Sogodogo

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1 commentaire

  1. toujours merci pour cette analyse …
    …”””La Gangrène de la corruption : Le soulèvement populaire de mars 1991 découlait, essentiellement, de l’exaspération du peuple malien face à l’enrichissement illicite et à l’impunité dont jouissaient une minorité de privilégiés. » Kokadjè » ou » laver jusqu’à la propreté » était l’un des slogans des manifestations. Qu’en est-il aujourd’hui? Ils attendaient du changement survenu la création d’emplois afin que les revenus ainsi acquis leur permettent de contribuer à l’éducation de leurs enfants, d’accéder aux soins de santé, au logement et à l’eau potable. Gérer de manière transparente et responsable, les sommes qui ont été injectées dans l’économie malienne depuis l’avènement de la Troisième République aurait, dans une large mesure, atténué le dénuement matériel, la faim, la maladie et l’envie d’émigrer. Malheureusement pour le peuple malien, les finances publiques constituent le butin dont la convoitise est au cœur du jeu politique. Le choix ou la répartition des postes ministériels, entre les partis au sein du gouvernement , donne lieu à des débats houleux et souvent explosifs, précisément parce que la conquête du pouvoir, au lieu d’être motivée par un idéal de société, rime avec l’accès facile aux deniers publics. Aucun(e) Malien(ne) ne se trompe plus sur la marchandisation de la vie politique et du système judiciaire. La Banque mondiale qui fait partie du problème dans la mesure où elle prêche le tout-marché souligne ce qui suit : » … La corruption au Mali est systémique et pernicieuse en raison du système de clientélisme politique, qui fait que les postes officiels sont attribués à ceux qui produisent des rentes pour leur patron, pour le parti politique ou pour eux-mêmes. Les carences des systèmes de contrôle permettent aux agents de l’Etat de voler des biens et des fonds, ou de monnayer l’influence de l’Etat. » Démocratie, Etat de droit, lutte contre la pauvreté sont visiblement des vœux pieux d’autant plus que l’enrichissement illicite demeure impunie: Bien que la loi prévoie des sanctions, les représentants de la Banque ont eu connaissance de cas où la malversation n’a pas été sanctionnée. Les rapports du Contrôle général d’Etat citaient des actes illicites qui n’ont jamais été punis, bien que les rapports aient été remis à la présidence et transmis aux ministères pour qu’ils y donnent la suite voulue… »La corruption est, en fait inhérente au modèle économique dominant qui nous est imposé par les puissants de ce monde. » Entrez dans le marché et enrichissez-vous individuellement « , semblent avoir compris les Malien(ne)s et plus précisément le monde des affaires et de la politique qui sont liés.”””

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