WAOUH : La HAC arrive, gare aux aigris !

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Des Maliens regardent des Une de journaux à Bamako © AFP

Il s’agit, selon eux, de mettre de l’ordre dans le monde de la presse écrite privée, des radios privées et bientôt des télés privées. Si de prime à bord, l’idée semble géniale, en l’absence de règles tout se dérègle, il est à craindre que cette H.A.C ne se transforme vite en une autre H.A.C : Haute Autorité de la Censure.

 

Les membres seront au nombre de 9 et leurs pouvoirs immenses. 3 seront nommés par IBK, le père de Karim. 3 seront nommés par le beau-père de Karim, président de l’Assemblée nationale. Les 3 autres membres enfin seront désignés par les représentants de la presse.

 

Vous l’aurez remarquée la prééminence de la famille à Karim. Il est à craindre que le seul prononcé du nom de ce dernier ne soit prétexte à sanctions (suspensions, retraits d’autorisation). Dans cette tentative de museler la presse, IBK et son régime doivent faire attention. Au moment, il où se la coulait douce à Paris, des Maliens confectionnaient souvent de manière manuscrite, ou avec des machines à écrire vétustes des tracts pour informer le peuple. C’était en 1974 déjà (la Constitution de Moussa Traoré). Le tout-puissant Tiécoro Bagayoko, Directeur général des Services de sécurité, n’a pas eu raison de ces patriotes qui, au prix de leur vie, ont bavé pour que cette démocratie soit. Merci et hommages à Ibrahima Ly, Victor Sy, Abdoulaye Barry, Mohamed Lamine Traoré, etc.

 

Par la suite, c’est au prix de leur vie que des hommes et des femmes se sont mis dans l’aventure des Échos, de l’Aurore, de l’Indépendant et de la Roue ; dors en paix respectable Boubacar Keïta, le doyen Directeur de publication de la Roue. Oui, vieux Keïta, vous savez raison : la roue de l’histoire tourne et personne ne peut l’arrêter. Nous tiendrons le flambeau quel qu’en soit le prix !

 

Personne ne nous empêchera de parler de l’avion sans papiers, des milliards attribués à Kagnassy-fils pour des prétendues tenues militaires, de l’affaire Tomi/IBK, des surfacturations de citernes à plus de 500 pour 100. «Kèta de yé fotayé».

 

Dans cette guerre qui sera bientôt déclarée à la presse privée, insoumise, il serait souhaitable qu’elle prenne le taureau par les cornes. En Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara a pris des mesures en trompe-œil pour assainir la presse, il voulait tuer la presse qu’il considérait d’opposition, mal lui a pris ! Les positions se sont radicalisées, l’internet est devenu la référence, les blogs se sont multipliés. Plus personne ne contrôle rien. La plupart des journalistes dans des rédactions à faible moyen sont devenus des pigistes.

 

Des rédactions qui étaient avant à 20 collaborateurs vrais salariés ont été rabotées à 5 permanents et pourtant les autres écrivent toujours. En voulant combattre la précarité Alassane en a créé. Il serait souhaitable chaque fois qu’une rédaction ferme pour censure que des confrères d’autres presses permettent aux journalistes de la rédaction fermée d’écrire dans leurs colonnes. M. Traoré a compris en créant depuis 2 journaux : Nouvel Horizon et Soir de Bamako au cas où…

 

Toumani Djimé Diallo, ce journaliste par nécessité de survie, aujourd’hui Secrétaire général de la Présidence, l’a bien compris en créant Nation et Démocrate. Les Maliens de la diaspora doivent créer plus de blogs au cas où…

Chers frères de la diaspora, en cas de censure, inspirez-vous de ce Tchadien qui tenait un blog à Dakar sur pression des autorités tchadiennes, il fut expulsé d’Afrique. Son blog continue, les contributions pleuvent. Déby, en enfermant au Tchad des journalistes, en fermant les rédactions, a créé un Léviathan.

 

IBK et Issiaka Sidibé de grâce ne nommez pas des gens à la retraite à ces postes de la H.A.C, juste pour qu’ils arrondissent leurs fins de mois, encore moins vos obligés. Ayez pitié de ce pays qui vous a tout donné.

 

Quant à la liberté d’expression et de communication à l’heure du numérique, personne ne peut nous faire taire ; même hier, nous avons tenu quand nous manquions de reprographie, de machines à écrire, du simple papier calque.

Avec une gestion saine du pays des titres mourront de leur propre mort.

IBK et ses amis, la seule façon d’être tranquille, c’est de gérer de façon irréprochable. Toutes les autres solutions ne sont que leurres.

 

Boubacar Sékou SOW

boubacarsow@hotmail.fr

 

Haute Autorité de la Communication

L’Assep engage la réflexion

En vue de mieux appréhender les enjeux de la réforme du cadre légal de la régulation des médias afin d’en saisir les opportunités  et d’en mesurer les éventuelles contraintes, L’association des éditeurs de presse privée (Assep) a organise mardi 2 septembre 2014, à son siège sis à l’ACI 2000, une journée de réflexion sur le projet de création d’une Haute autorité de la communication. Les travaux se sont déroulés sous l’égide de Birama Fall, président de  l’Assep.

 

En effet, c’est le jeudi 4 septembre 2014 que le projet de loi portant création de la Haute autorité de la communication (Hac) a été soumis par le gouvernement à l’Assemblée nationale pour l’adoption. Selon  Brima Fall, président de l’Assep, compte tenu de  l’importance que représentera ce texte dans un futur immédiat pour l’exercice de la profession de journaliste, l’Assep a estimé qu’un échange approfondi entre ses membres s’imposait. À l’en croire, cette journée d’échange permettra aux professionnels des médias d’anticiper l’entrée en vigueur de ce nouveau texte, qui apportera des changements profonds dans l’activité de régulation des médias au Mali. «Ce qui, forcément, entraînera des changements significatifs dans notre exercice professionnel, ne serait-ce que du point de vue de nos interlocuteurs des audiovisuels ou du respect de la réglementaire en vigueur», a-t-il souligné. En clair, cet exercice s’avère d’autant plus nécessaire que le projet d’ordonnance confère à la nouvelle instance de régulation des attributions étendues.

 

Aux dires du président de l’Assep, le projet apporte des innovations importantes en mettant en place une instance de régulation commune à tous les médias, audiovisuels comme écrits, dont la mission est d’encadrer l’exercice de la liberté de la presse, tant du point de vue de la réglementation, qu’en matière de création, de diffusion informatique et de la publicité, et en matière de respect des règles déontologiques.

 

Selon le projet d’ordonnance «La Haute Autorité de la Communication a pour mission la régulation du secteur dans les domaines de la communication audiovisuelle, de la presse écrite, de la publicité par voie de presse audiovisuelle, de la presse parlée. À cet effet, elle a pour attributions : l’autorisation de création des services privés de radiodiffusion et de télévision, l’installation et l’exploitation des services privés de communication audiovisuelle. Elle a également une mission de veille et d’alerte, de consultation, de recherche, de contrôle et de sanction».

 

La nouvelle instance de régulation sera composée de neuf membres nommés par décret du président de la République sur la base de compétences techniques, juridiques et économiques dans le domaine de la communication, dont 3 par le président de la République, 3 par le président de l’Assemblée nationale et 3 par les organes professionnels des médias. Le mandat de ses membres est respectivement de cinq ans pour  les uns et de 7 ans pour les autres.

 

L’autorité de la Hac s’exercice également sur tous les médias internationaux et étrangers diffusés à partir d’un site situé sur le territoire national, quelles que soient les modalités de leur mise à la disposition du public.

Cette journée d’échange a permis a beaucoup de confrères d’être informés sur les objectifs de la Hac grâce aux explications fournies par Assane Diawara, Gilbert Maïga, tous membres de la commission ad hoc.

Alhouseini TOURE 

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