À peine un mois du premier anniversaire du journal Le Reporter que nous voici dans l’année 2014. Occasion pour la rédaction du Journal de vous souhaiter chers lecteurs et annonceurs les meilleurs vœux de bonne et heureuse année. Comme vous et nous, nous aspirons tous au bonheur de ce pays, le Mali que nous aimons tous tant. Un bonheur qui proviendra du «Mali d’abord», le projet présidentiel qui aura séduit plus de sept sur dix électeurs maliens lors de l’élection présidentielle tenue en 2013.
Vous convenez avec nous que l’année 2013 aura été pour le Mali et comme le dit l’autre, «l’année d’un pays en crise, un pays qui voit le bout du tunnel et un pays sorti de la crise». Oui, 2013, des cendres de l’année 2012, a vu le Mali douter. Et les Maliens ébranlés. Il reste que de tous les temps, le Mali, quel que soit le contexte, a su puiser dans ses valeurs ancestrales pour ressouder le tissu social et retrouver l’entente et la fraternité séculaires très caractéristiques de sa culture. Le pays devra retrouver sa démocratie à la fin du cycle électoral en 2014 : l’élection présidentielle, les élections législatives et communales. Mais le climat social est fragile. La question sécuritaire persiste au nord, pendant que l’intolérance, la méfiance et le déficit d’écoute demeurent. La culture de vivre ensemble au Mali est mise à rude épreuve. Le Mali étonne les Maliens et détonne les voisins. Le changement tant espéré se fait de plus en plus désirer Le ‘Mali d’abord’ sera-t-il une réalité en 2014 ?
Nous le souhaitons pour vous lecteurs et pour nous-mêmes. Nous y croyons. Car nous croyons à notre pays. Mais nous demeurons convaincus que le ‘Mali d’abord’ doit incarner des vertus de droit, de devoir, de tolérance, de confiance réciproque, l’acceptation de l’autre dans sa différence, la culture du sens de la responsabilité, le respect du bien collectif. Une telle conviction, traduite dans le quotidien et partagée avec le peuple, peut inciter à l’espoir. Celui d’avoir et surtout d’œuvrer pour le meilleur de ce pays. Cette conviction fonde la ligne de rédaction du journal Le Reporter. Fort de cela, le Journal Le Reporter s’est attelé durant 2013 à promouvoir une culture citoyenne publique. L’engagement pour le pays doit être exprimé d’en haut. Le citoyen responsable, bénéficiant de la confiance du peuple, doit donner l’exemple.
En 2013 donc, Le Reporter vous a entretenu de ces responsables. La rubrique «leaders du Mnla-Sud» s’en est chargé. Elle porta sur la philosophie suivante : ils sont responsables actuellement dans ce pays ceux qui ont pris comme ambition de le mettre à genoux. Ils sont au nord du Mali à visage découvert. Au Sud, ils se servent de leur intelligence pour mettre ce pays à genoux. Comme vous le savez, Dieu veille sur le Mali. Le pays s’est relevé. Mais sa tête reste dans la poussière. La respiration est suffocante. Et cette fin de l’année 2013 montre bien que le changement n’est pas pour demain. On se félicite bien sûr du retour de la fibre patriotique pour la récupération du nord. On peut apprécier volontiers la marque du déclin de l’impunité. On peut même se vanter du retour de la démocratie par la tenue des élections. Mais le déficit de démocratie, comme facteur de développement ou mode de gestion, inquiète à l’entame de l’année 2014.
Vous êtes nombreux à ne pas vous retrouver dans le gouvernement d’IBK. Considérés par certains parmi vous comme un groupe de reconnaissance. Pendant que certains le qualifient de gouvernement de famille. La remarque est que le nombre de portefeuille ministériel détenu par les proches du président IBK est le plus élevé. Mais le président IBK aurait pu trouver mieux. Autre signe inquiétant que vous avez remarqué aussi bien que nous : la marche du projet présidentiel portant sur «l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens». Ce chantier devra être l’ossature du programme gouvernemental. Et il l’est. Le problème est que, ce programme frappé, en six plans d’actions, ne dispose d’aucune légitimité populaire. Il n’a pas été présenté aux élus du peuple comme cela se doit. On peine à croire que l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens se feront ou plutôt pourront se faire sans les Maliens. Mais, le plus inquiétant est ailleurs. Et souhaitons que cela ne se produise pas ! En effet, la lecture des initiés indiquent que la future Assemblée nationale s’identifiera à un vestibule dans le Mandé. Au sein duquel, on ne parle plus après le Chef. Une fois que ce dernier parle, décide, l’acte devient informatif. Son adjoint informe son suivant. La parole fait ensuite le tour du vestibule sans variation d’un iota. Ainsi plus qu’une chambre d’enregistrement d’un son dans un studio de l’Ortm à Bozolo, l’Assemblée nationale sous IBK s’apparentera à une salle de promotion et d’exaltation des valeurs IBK. Les observateurs se fondent sur l’effet IBK. Un effet qui aura porté sur l’acquisition d’une majorité parlementaire au profit d’IBK. Difficile de ne pas donner du crédit à cette analyse. La campagne législative a en donné le ton. Et IBK ne manquera pas de recadrer les brebis galeuses en leur faisant miroiter son effet. Mais ce qu’on ne comprend pas du tout, au seuil de l’année 2014, c’est la lutte contre la corruption. Elle est portée par le président avec l’engagement éternel qu’on lui reconnaît volontiers. Le problème est qu’elle est dénudée de pédagogie. Et vous êtes nombreux à encourager cette lutte, en vous disant que pour cela, IBK frappera en 2014. Mais s’il commençait par son environnement immédiat, ce sera fort appréciable. Comment ne pas en effet s’étonner du nombre impressionnant des membres d’une délégation présidentielle en déplacement. Lequel déplacement devient un rythme de la vie de la nation. On s’étonne en cette fin de l’année 2013 de voir le président IBK resté au Mali durant une semaine. On s’interroge sur le montant de l’argent injecté dans son investiture. À son installation, on se demandait de quel IBK retrouvera-t-on à Koulouba et surtout sous quelle appellation populaire et communautaire affective comme nom d’exercice de pouvoir. On pensait, entre autres, à IBK, «Mandé Massa» ou IBK-Ladji Bourama ou encore IBK-Djio Brin.
À un moment donné, on avait pensé à IBK, «Mandé Kouma ba fola». Mais, au seuil de l’année 2014, difficile de le désigner. Ce qui n’est pas rassurant. Autrement, ‘le Mali d’abord’ en cette fin de l’année 2013 ne rassure pas. L’année 2014 va-t-elle assurer ? Nous le souhaitions. Tout comme vous chers lecteurs. Alors ensemble prions pour le Mali. Pour notre Mali !
Békaye DEMBELE