Vœux de la presse au président de la transition : “La relecture des textes va mettre en cohérence la pratique du métier”

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Le 31 janvier dernier, au nom de la presse le président de la Maison de la presse Bandiougou Danté, a présenté ses vœux au président de la Transition. Il en a profité pour souligner les difficultés de la presse malienne.

“Durant l’année 2024, les reportages, commentaires, interviews, dossiers, documentaires… ont fait état des grands défis climatiques, sécuritaires, économiques, sociaux, énergétiques… que notre pays devait relever.

Permettez-moi de dire ici sans ambiguïté que des cas d’enlèvement, d’assassinat d’hommes de médias que nous évoquions ne sont nullement l’œuvre de l’État du Mali encore moins du gouvernement de transition qui jusqu’ici, n’a mis en prison aucun journaliste dans l’exercice de sa profession. Notre objectif est d’apaiser la douleur des familles endeuillées, leur exprimer notre sympathie et notre solidarité. C’est aussi une manière pour nous d’inviter les plus hautes autorités à continuer à accorder une attention particulière à ces cas douloureux. Je répète au Mali, nous n’avons pas de journalistes en prison, contrairement aux pays donneurs de leçons ; auteurs et complices de campagnes de dénigrement et de désinformation contre notre pays. Nous n’allons pas l’accepter.

En cette occasion, nos pensées vont, encore une fois, à notre confrère Birama Touré, porté disparu depuis 9 ans dont le dossier judicaire peine à connaître son épilogue. Nous n’oublions pas toutes nos consœurs, tous nos confrères qui ont dû abandonner leur rédaction parce que ne se sentant plus en sécurité.

Notre monde a franchi les frontières de la ‘cyber-planète’ où l’information est le bien le plus précieux pour les ‘cybers citoyens’ que nous sommes. Aujourd’hui, comme la santé, l’éducation, la sécurité, l’information est un bien public. (…) Cette aide qui est une disposition légale, constitue un appui financier symbolique permettant aux organes médiatiques d’assurer la formation continue de leurs agents, l’achat d’intrants, le déplacement pour la collecte professionnelle des informations, les frais de tirage et d’électricité et occasionnellement le salaire minimum aux employés.

Nous sommes engagés donc à plus d’efforts pour devenir de véritables entreprises, rigoureuses et ambitieuses animées par des journalistes de valeur, responsables et dignes.

La relecture des textes va permettre une mise en cohérence de la pratique du métier avec ce qui a cours au niveau sous régional, africain et mondial. En le faisant, nous avons procédé au ‘nettoyage des écuries d’Augias’, oui extirper de nos rangs l’ivraie, la gangrène, réaffirmer notre responsabilité sociale et notre engagement à plus de professionnalisme…

NON ! Parce que depuis quatre ans, nous avons l’impression de prêcher dans le désert à cause du mur de silence qui se dresse en face de nous. Ce silence, pour nous, véhicule un message bien clair.

Sombre tableau pour des médias reconnus d’utilité publique ! Comme hier, aujourd’hui, notre objectif est de susciter l’émergence d’une presse plus professionnelle et responsable. Demain il en sera autant”.

Bandiougou Danté

Chevalier de l’Ordre national

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