”L’opposant historique” n’a pas attendu l’épuisement de son état de grâce de nouveau président pour commettre le crime le plus abjecte dans une démocratie : l’arrestation des journalistes.
Les radios soit disant ”mondiales”, les défenseurs des droits de l’Homme, les Ong et autres officines politiques déguisés prompt à traîner dans la boue leurs ennemis politiques ont passé la chose sous silence: que le nouveau président Alpha Condé a procédé à l’arrestation de deux journalistes dans l’exercice de leur métier, lui que ses amis qualifient d’ ”opposant historique”, de démocrate et d’homme de paix.
C’est le mardi 18 janvier 2011, que Theodore Lowa et Daniel Loma ont été arrêtés par la gendarmerie guinéenne sur ordre du Colonel Soumat, lui-même actionné par le Procureur de la République. Les deux confrères travaillent pour la Radio Liberté Fm, logée dans un immeuble du quartier Almounia, une station libre qui couvre la ville de Conakry, les communes et les villes environnantes (bande Fm 101.7). La radio existe depuis 2006 et elle est la deuxième station libre à émettre en Guinée. Durant les grèves de janvier-février 2007, elle avait été saccagée et pillée par les militaires qui avaient alors tout cassé là dans.
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”Reporter sans Frontière” alerté
Les deux confrères animent une émission à l’intitulée évocatrice : ”Justice et Droit’‘ sur la Radio Liberté Fm. C’est au cours d’une des éditions de cette émission qu’ils avaient eu à critiquer certaines pratiques du ministre Papa Koly Kourouma, un Colonel de l’armée guinéenne. Un crime de lèse majesté que le régime n’a pas toléré, ce qui l’a conduit à vouloir donner une leçon afin de brider la radio. Les dispositions ont alors été prises pour leur neutralisation. Et ce sont les deux collègues eux-mêmes qui vont donner l’occasion discrète de leur arrestation en se rendant à Nzérékoré, à environ mille kilomètres de Conakry.
Des gendarmes ont été alors lancés à leur trousse par les soins du Colonel Soumat, commandant de la gendarmerie de la région. Ils furent arrêtés sans problème.
Mais les deux confrères ont eu le temps d’avertir leur base a Conakry et le directeur de la radio, Ibrahim Diallo, qui a aussitôt saisi ”Reporter sans Frontière”. A son tour, Robert Menard a immédiatement saisi Alpha Condé pour lui expliquer que son organisation ne voulait absolument pas s’associer à une campagne contre un pouvoir ami. Mais que le cas échéant, ”Reporter sans Frontière” serait obligé de parler par la force des choses, car le contraire serait incongru et incompris de la corporation et de l’opinion.
Dès le lendemain, les deux confrères sont libérés. Et même si les grandes et sélectives gueules qui aiment dénoncer les adversaires de leurs amis politiques ont réussi à étouffer l’affaire, force est de constater que le casier des droits de l’homme du sieur Alpha Condé n’est plus vierge. Comme quoi même en dehors du Mali, la honte ne tue pas certains qui, à longueur de journée, critiquent les autres et couvrent bien leurs protégés. N’est ce pas Rfi ?
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Amadou TALL
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