Le 24 décembre 2009, les lampions se sont éteints sur les 3ème Journées nationales de l’information et de la communication. A l’issue de 4 jours d’intenses travaux, la centaine de participants a proposé plusieurs recommandations.
Après avoir constaté la faible représentativité des femmes dans le secteur de l’audiovisuel, le manque de ressources des organes, le manque d’étude approfondie du marché et les problèmes d’éthique et de déontologie, les participants aux 3èmes journées nationales de l’information et de la communication ont recommandé : de protéger des droits fondamentaux, notamment les libertés d’expression et d’information, de susciter la présence des femmes dans le secteur audiovisuel, d’encourager le leadership féminin, d’indexer l’aide à la presse au budget d’Etat en reconnaissance de la mission de service public et de créer un fonds de soutien à la modernisation de la presse.
Dans le domaine de la presse écrite, les participants ont constaté que la multiplicité des journaux ne favorise pas une réelle éclosion d’un paysage médiatique malien viable et respecté et ont mis en exergue le manque de dynamisme dans le secteur de l’autorégulation. Entre autres recommandations, la Maison de la Presse a été invitée d’organiser, en collaboration avec le département de la communication, une journée de réflexion sur l’autorégulation. Il a été aussi recommandé que des dispositions urgentes soient prises pour le regroupement d’organes en vue de créer de vraies entreprises de presse avec un personnel étoffé, compétent et bien géré et de définir, de préciser des dispositions sur les fausses nouvelles, l’offense au chef de l’Etat et de supprimer les peines privatives de liberté dans les textes de loi relatifs à la presse et aux délits de presse.
En ce qui concerne le domaine de l’audiovisuel, les participants ont constaté le non respect de la typologie, le non respect du cahier des charges, la non délivrance d’autorisation de création de télévision privée malgré l’existence de textes, la non effectivité de la mise en œuvre de la politique nationale de communication pour le développement, l’absence de mécanisme de financement public des activités cinématographiques…Face à ces constats, les participants ont demandé le retrait pur et simple des fréquences non utilisées, l’assignation de fréquence par une procédure d’appel à candidature, l’ouverture effective de la télévision aux privés, la révision du statut de l’ORTM pour lui permettre de se positionner dans le paysage concurrentiel, la mise en place d’un mécanisme de financement ne portant pas atteinte à son autonomie, la restructuration du CESPA, la dotation du CNCM d’un budget de production conséquent, la mise en place d’un fonds de soutien à la promotion de la production nationale d’œuvres cinématographiques.
Dans le cadre de la régulation, les participants ont constaté le bicéphalisme de la régulation au Mali et le manque d’efficacité du système de régulation mis en place. Les participants ont aussi souhaité la création d’un organe unique indépendant, érigé en Institution de la République, dénommée Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication. En ce qui concerne le domaine de la publicité, ils ont constaté les insuffisances au niveau de la réglementation de la publicité, le désordre qui règne dans le secteur, les publicités mensongères dont sont victimes les consommateurs…
L’exercice de la profession doit se justifier par l’un des titres universitaires ou équivalents ou avoir une expérience professionnelle de cinq ans au moins en communication, marketing ou relations publiques, faire une déclaration d’activité auprès du ministère en charge de la communication en vue d’obtenir un agrément, être inscrit au registre du commerce, disposer d’un siège et être domicilié au Mali…Dans le domaine de l’accès à l’information, les participants ont constaté l’existence de la loi N° 98/012 régissant les rapports entre les services publics et les usagers et qui ne prend pas suffisamment en compte la spécificité du métier de journalisme. Ils ont recommandé la relecture de cette loi conformément aux normes et standards internationaux, l’extension de son cadre et la prise en compte des spécificités de la fonction du journaliste.
Dans le domaine de la formation, les participants ont constaté l’absence de structures de formations, l’insuffisance des ressources au sein des organes…et la volonté des acteurs des médias de relever le défi du professionnalisme. Ils ont demandé la mise en place de structures de formation et de renforcement des capacités des acteurs du secteur de la communication audiovisuelle, l’implication des responsables d’organe de presse dans la formation continue de leurs agents, le renforcement institutionnel de la Maison de la Presse pour le perfectionnement du personnel de la communication, l’accélération du processus de création d’une structure de formation en sciences et techniques de l’information et de la communication répondant aux normes internationales et l’implication de la Maison de la Presse dans ce processus.
Dans le domaine de la convergence numérique et de la migration digitale, les participants ont demandé la veille au développement technologique et à l’accès des medias maliens aux Tic. Pour être sûr que les recommandations seront mises en œuvre, les participants ont souhaité la mise en place d’un comité de suivi des résultats des troisièmes journées.
Assane Koné