Les professionnels des médias, courent un risque toujours plus d’être accru blessés, tués, détenus ou enlevés, alors qu’ils couvrent des situations de conflit armé. Comment le droit humanitaire international les protège. Qui peut les assister lors des missions dangereuses ? Autant de questions qui ont eu leurs réponses au cours de la première journée de l’atelier de formation des journalistes francophones sur «medias, conflit armé et droit international humanitaire».
Medias, conflit armé et droit international “. C’est le thème de l’atelier de formation qui a ouvert ses portes le 6 novembre à Dakar, au profit d’une quinzaine de journalistes d’Afrique de l’ouest, de la Mauritanie et de Djibouti. Organisé par la délégation du CICR base à Dakar cette rencontre participe aux efforts de l’organisme dans le renforcement des capacités des journalistes de même que de la promotion du droit international humanitaire. Elle vient à point nommé dans la mesure où la région ouest africaine est butée à des situations de conflits armés et à quelques jours de l’enlèvement et l’exécution de deux journalistes français à Kidal. L’occasion sera ainsi offerte aux hommes de medias d’apprendre, de partager des idées et expériences diverses acquises à travers le continent.
Durant les trois jours que les travaux vont durer, les participants vont plancher, avec les experts du CICR, sur l’éthique, la déontologie dans la couverture des conflits armés. Mabitan Coly juriste au CICR a développé avec les journalistes le droit international humanitaire qui selon elle est un ensemble de règles d’origine conventionnelle et coutumière qui visent à protéger et à assister les victimes des conflits armés et à sauvegarder leurs biens. Il restreint et limite les moyens et les méthodes de combat. Elle la précisé que le DIH vise à concilier les nécessités militaires avec les exigences requises par les principes humanitaires.
La deuxième communication a porté sur la sécurité des journalistes. Quels sont les risques auxquels ils sont exposés ? Comment le droit humanitaire international protège le journaliste? Qui peut l’assister lors des missions dangereuses ? Autant de questions qui ont eu leurs réponses lors de la communication faite par Charles Sanches chargé de programme au CICR Dakar. Il a indiqué qu’en 2012, 88 journalistes ont été tués, 879 détenus, pour la plupart en zone de guerre
Charles d’expliqué que les 2 journalistes, y compris les “correspondants de guerre” et les journalistes “incorporés” sont des civils. Les civils sont des personnes protégées par le DIH. A ce titre ils ne peuvent pas être attaqués délibérément. “ S’attaquer délibérément à des civils est un crime de guerre ” a-t-il précisé. Et d’ajouter que les journalistes qui font partie de la “presse militaire” sont des combattants et à ce titre, ils sont protégés par le DIH. Par ailleurs l’orateur fera comprendre que les journalistes qui participent directement aux hostilités perdent leur protection contre les attaques et peuvent être pris pour cible;
Il a aussi souligné que le DIH n’interdit pas l’arrestation ou la détention des journalistes. Mais tous les journalistes détenus doivent être traités humainement et avec dignité en toutes circonstances. Et en cas de danger, les médias et leurs familles peuvent demander de l’aide lorsqu’un professionnel des médias en mission périlleuse a disparu, a été capturé, arrêté, détenu ou enlevé, ou tué.
A condition que l’incident se soit produit dans une zone de conflit armé et dans une zone dans laquelle le CICR est actif, a-t-il conclu. Une autre communication non moins importante sur le mandat à été les activités du CICR présentée par Dénes Benczedi coordinateur de la communication CICR à Dakar. Le paneliste dira que le CICR est une organisation impartiale, neutre et indépendante.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a une mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes des conflits armés et d’autres situations de violence, et de leur porter assistance. En même temps, il s’efforce de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels. Ses délégations sont présentes dans plus de 60 pays dont le Mali et mènent des activités dans plus de 80 pays avec environ 13000 employés. Cette première journée riche en communication a pris fin par des exercices pratiques.
Rappelons que l’atelier a été ouvert en présence du Chef de la délégation du CICR, Philipe Guinard qui a souhaité la bienvenue aux participants.
Ramata TEMBELY
*Depuis Dakar