Subvention publique aux médias : IBK conditionne son aide

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IBK PRESSE« Je veux bien aider la presse mais pas les médiocres.  Le rôle des médias est très déterminant et il faut une presse de qualité. La profession des journalistes est l’une des plus belles, mais la plume ne doit pas se retrouver dans les mains de n’importe qui », telles les vérités du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita à l’endroit de la presse malienne venue lui présenter ses vœux le mardi 24 décembre 2013 à Koulouba.

 

 

La cérémonie de présentation des vœux de la presse au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) s’est déroulée, le mardi 24 décembre, dans la salle des banquets du Palais de Koulouba. C’était en présence du Premier ministre, Oumar Tatam Ly ; le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Jean Marie Sangaré et le ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mahamane Baby, porte-parole du gouvernement. Le chef de l’Etat avait à ses côtés l’ensemble de ses collaborateurs. Toute la grande famille des médias et de la communication était au rendez-vous.

 

 

 

Après avoir écouté religieusement ses hôtes du jour, lesquels ont évoqué les diverses difficultés auxquelles la famille des médias maliens est confrontée, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a dit avoir pris bonne note. Il s’est dit convaincu du rôle de la presse dans notre société avant d’inviter la presse malienne « à être à la hauteur et à ne pas décevoir, car c’est la presse qui peut l’aider à avancer à travers des analyses pertinentes. Le Mali a besoin qu’on le dise tel qu’il est ». Pour le chef de l’Etat, « ce n’est pas dans n’importe quelle main qu’une plume doit tomber et n’importe qui ne peut pas être journaliste, c’est un travail d’aiguillon. Vous avez la plus belle profession. Nous avons intérêt à avoir une presse de qualité. Il faut que les journalistes soient jaloux de leur profession ».  IBK a fini par lâcher cette phrase : « Je veux bien aider la presse mais pas les médiocres».

C’est le président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, le doyen Abdoulaye Sidibé qui a ouvert le bal. Il a touché du doigt les maux qui minent la presse publique à savoir l’ORTM et l’AMAP. Selon lui, ces deux structures sont confrontées à d’énormes difficultés. « Les équipes de l’ORTM et de l’AMAP ont donné le meilleur d’elles-mêmes lors des élections présidentielles et législatives 2013 afin que les attentes des populations soient comblées. Nous avons hautement apprécié leur collaboration » a-t-il précisé avant d’ajouter : « Monsieur le Président de la République, venez au secours de l’ORTM avant qu’elle se meurt ».

 

 

La préoccupation du président du Comité national de l’égal accès aux medias d’Etat, reste le financement des medias publics. Il a rappelé «la nécessité d’assurer aux médias publics un financement conséquent pour leur conférer la capacité de relever l’un des défis majeurs du siècle à savoir la maîtrise de la communication et des nouvelles technologies. Révéler un peuple à lui-même, créer les conditions lui permettant de résister aux agressions culturelles, c’est lui offrir les moyens de préserver son âme pour assurer la survie de la perte éventuelle des ressources matérielles. Les médias nationaux constituent des remparts, des instruments privilégiés de défense et de sécurité ».

 

 

 

« Concernant l’ORTM, des études très poussées avaient été menées en son temps et la conclusion avait été le rajout de 500 FCFA sur la facture d’électricité et qui devaient servir de redevance Radio-Télé, l’idée a été exploitée mais au profit de l’éclairage public et depuis plus rien pour l’audiovisuel public », a déploré Abdoulaye Sidibé avant de préciser que « la Radio-Télévision nationale est un élément essentiel sinon le meilleur ciment pour la consolidation de l’unité nationale ».

 

 

 

S’agissant des difficultés, le président du Comité national de l’égal accès aux medias d’Etat reconnait que l’ORTM est aujourd’hui l’une des rares télévisions qui ne bénéficie pas de redevance. Le budget national fait, a-t-il déclaré, ce qu’il peut, mais cela est largement insuffisant par rapport aux besoins. « Savez-vous par exemple, Monsieur le président de la République que l’ORTM effectue en moyenne 30 reportages par jour. Pour la couverture des élections présidentielles, l’ORTM a dû louer 8 cameras plus le personnel à des structures de la place. Elle a loué 15 véhicules pour la présidentielle et 10 pour les législatives. Dans ces conditions, comment l’ORTM pourrait-elle faire face à la concurrence du privé qui arrive à grande vitesse et qui ne lésinera pas sur les moyens, sans être soumis aux mêmes contraintes. C’est une situation qui nous interpelle. Notre ORTM se meurt Monsieur le Président de la République, je ne dirais pas que c’est dans une indifférence générale, mais peu savent dans quelle situation elle se trouve réellement aujourd’hui. Monsieur le Président, venez à son secours avant qu’il n’y ait rupture », avertira Abdoulaye Sidibé.

 

 

 

La rotative neuve de l’AMAP

Parlant de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP), elle connait le même problème que l’ORTM. C’est en 1994 que l’AMAP a bénéficié d’une première imprimerie grâce à un financement de l’UNESCO. En 2002-2003, grâce au budget national et au budget spécial d’investissement, elle a pu acquérir une presse à cinq couleurs et des accessoires qui lui ont permis, courant 2004, de publier le quotidien national en couleur et d’en augmenter la pagination. Malheureusement, ces machines sont à bout de souffle et mettent en danger la sortie régulière du quotidien national. Conséquence : l’AMAP se voit contrainte depuis le début de l’année 2013 de louer les services de deux à trois imprimeries privées à la fois. Une solution peu sécurisante et onéreuse, dira le président du CNEAME.

La date butoir d’arrêt de la diffusion analogique fixée au 17 juin 2015

 

 

 

Il est impérieux, a-t-il souligné que l’AMAP soit rapidement dotée pour son imprimerie d’une rotative neuve afin de pouvoir continuer à rendre au pays l’inestimable service. C’est pour toutes ces raisons que le président du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat a sollicité l’engagement du Président de la République pour le financement des médias publics.

 

 

 

Autre préoccupation du président du comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, c’est bien l’avènement de la télévision numérique terrestre. Selon lui, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) par un accord intitulé (GE-06) a fixé au 17 juin 2015 à 01 heure GMT la date butoir d’arrêt de la diffusion analogique. Cet accord, selon Abdoulaye Sidibé, a été pourtant ratifié par le Mali depuis le 22 novembre 2006. Et le coût de cette opération est estimé à des dizaines de milliards FCFA. « Comme il n’y a aucune solution pour y échapper alors nous devons nous y préparer. Le temps nous est compté. 2015 c’est demain. Il s’agit d’une opération rentable mais à condition qu’elle soit minutieusement préparée. Rien ne devra être laissé au hasard, a-t-il souligné.

 

 

 

Prenant à son tour la parole, le président de la Maison de la Presse, Makan Koné, dira aussi que la presse malienne se porte très mal et est très mal traitée. « Elle se porte mal car évoluant dans un environnement inapproprié pour son épanouissement avec des textes d’une autre époque pendant que de nouvelles dispositions plus actuelles, mieux adaptées et laborieusement élaborées existent et qui n’attendent que leur mise en application. Elle est très mal traitée car l’aide publique à la presse qui nous est tellement précieuse reste depuis son instauration une aumône à valeur variable et dont le montant peut subir des réductions de 70% sans préavis, pendant que des pays voisins, dans les mêmes situations et contraintes économiques que le nôtre indexent leur aide à la presse au budget national » , a déclaré le président de la Maison de la Presse. Avant d’ajouter : « depuis deux ans, l’aide à la presse n’atteint plus la moitié de sa valeur. Monsieur le président de la République, nous voulons dignement vivre de notre métier et nous pensons qu’en y arrivant nous pouvons mieux aider à restaurer l’autorité de l’Etat, à promouvoir une justice saine, à lutter contre la corruption, l’impunité, la gabegie, bref à combattre tous les maux qui minent notre société » a-t-il précisé.

 

 

Le président par intérim du Conseil supérieur de la Communication, Koman Doumbia, a salué la bonne tenue des élections présidentielles et législatives.

A. D.

 

 

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9 COMMENTAIRES

  1. Quand un président au vu et au su de tous les maliens a sacrifié et sapé le système éducatif de son pays se permet de s’adresser à cette même jeunesse qu’il ne veut pas des médiocres comme journalistes c’est une comédie. Il faut rappeler que c’est la même génération dont IBK en tant que 1er ministre à galvauder l’éducation qui travaille dans la presse malienne aujourd’hui.
    C’est la honte d’IBK. Voila ce qu’il a fait tout ce temps au Mali.
    Quel MEA CULPA

    • En voici un éclairé! !!, si on avait la memoire courte au mali, ibk ne serait jamais president, mais malheureusement on est au mali, on a tellement peur de la vérité que le chef est considéré comme Dieu, et pourtant on se réclame à 98% musulmans, donc on doit avoir peur de DIEU et non de nos prochains. A CE RYTHME ON S’EN SORTIRA JAMAIS CAR DIEU N’AIDERA JAMAIS CEUX QUI ONT PEUR DE VÉRITÉ.

  2. Ce communiqué illustre l’incompétence et l’amateurisme du président IBK et de son premier ministre Ly. Pourquoi et comment un citoyen peut-il avoir confiance à un gouvernement qui ne sait même pas écrire une procédure de justice de surcroit d’une telle portée ? Ce gouvernement est-il constitué de gens qui vont au marigot ensemble tout juste pour passer le temps ou ce sont des femmes et des hommes du Mali qui empochent l’argent des contribuables du Mali à ne rien faire ? Chers compatriote il est inadmissible qu’un gouvernement se permette de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale des griefs qu’il ne peut pas décrire en langage clair et compréhensible. Sans faire du droit on sait qu’aucun tribunal ne peut juger une affaire aux plaintes vagues et chimériques. La question ne se situe pas dans le droit de poursuite ni dans le fondement des faits mais dans l’incapacité de tout un gouvernement à exprimer en langage claire, limpide et compréhensible une plainte j

  3. Quand un président au vu et au su de tous les maliens a sacrifié et sapé le système éducatif de son pays se permet de s’adresser à cette même jeunesse qu’il ne veut pas des médiocres comme journalistes c’est une comedie. Il faut rappeler que c’est la même génération dont IBK en tant que 1er ministre à galvauder l’éducation qui travaille dans la presse malienne aujourd’hui.

  4. Dans ce discours d’IBK, l’inquiétante question qui mérite d’être posée est la suivante: Qu’elle est la presse qu’il qualifie de médiocre?
    A mon avis il fait allusion à celle qui critique ses dérives L’homme ne peut pas accepter une opposition, des critiques, les maliens n’ont pas encore oublié son passage à la primature: emprisonnement d’opposants, fermeture de radio libre, etc.
    IBK devrait savoir savoir que les maliens s’attendent à une gestion juste et équitable des ressources publiques du pays. Cette gestion doit obéir à aux principes définies et non à sa volonté.
    La presse doit faire attention et ne pas tomber dans le dictât de l’homme.

  5. Je crois beaucoup a une poursuite de ATT pour crimes économiques que pour les faits mentionnes dans le communique farfelu de ce gouvernement de vauriens…. mais si c’est pour atteindre par ricochet les criminels du MNLA qui font ouvertement peur a IBK au point de les amnistier et de les intégrer dans notre assemblée pour aller sieger dans une cour qui va juger ATT…. je me force d’esquisser un sourire….

    Mais personne n’est dupe dans ce pays….. c’est toujours le sentiment de vengeance, la méchanceté gratuite et non de justice qui nous a conduit la ou nous sommes aujourd’hui avec le coup d’état le plus stupide de l’histoire , un coup d’état qui faut il le rappeler est proscrit par la constitution et qui a été ourdi en intelligence sournoise avec le meme IBK, aujourd’hui aux affaires, avant d’avoir bombarde l’astrophysicien comme premier ministre et dont les premières actions ont été de réhabiliter son criminel de beau père GMT. La suite est connue.

    IBK , oui a la justice… Kidal d’abord.

    • Mr. sachez que ca soit ATT ou pas, les maliens ont soif de la justice. Et ATT serait ecrouer au cas les faits seraient vrais. Il n’achappera pas et ne pourra pas se derober de la nouvelle justice malienne. On veut un Mali qui avance sur des bases saines.
      Vous parlez de Kidal, sans les deboirs et la trahision de ATT on ne sera pas la aujourd’hui. Toutes les resources(politiques, economiques, sociales, …) consacrees au nord du Mali seraient allouees a l’education des enfants maliens sans ces incompetences du president fugitif( ce mot n’a jamais ete malien! Minable traitre president).

    • n’oublie pas que pour bien iraduquer un problème il faut commencer par l’injustice qui a été à son origine ou du moins par ses causes. mais je constate dans la majorité de mes compatriotes un vrai problème qui peut être à l’origine de la situation ou nous sommes aujourd’hui c’est celui de n’avoir besoin de justice que pour les mouvements du nord…

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