‘’La déontologie des medias’’ semble être une phrase sans importance pour la plupart des hommes des stations des radios Kayesiennes. Contrairement à leur mission, le paysage est devenu presque un jeu de percussion. Certains animateurs de radio profitent du crachoir pour régler des comptes. Aucun respect de la déontologie du métier. C’est seulement à Kayes sur les ondes qu’on entend des injures directes ou indirectes à travers les auditeurs qui font le jeu des animateurs sans le savoir. Avec 19 radios FM, Kayes reste toujours la grande interrogation.
Ecouter certaines émissions à Kayes aujourd’hui est devenue une méfiance pour ceux qui savent faire la part des choses entre animateurs et …amateurs. En effet, la majorité des émissions radiophoniques sont devenues des temps d’attaque, d’injures directes ou indirectes de familles rivales. Ces pratiques des hommes de radio à Kayes amènent à des contre-attaques entre confrères ou entre radios. Ce qui conduit des fois les auditeurs à participer à une guéguerre malgré eux. Le constat est frappant dans la cité des rails. Pour des animateurs ou autres hommes de medias de la région, se voir refuser une femme conduit à saisir le micro qui devient alors une arme de guerre contre la famille « récalcitrante » et cela, dans la région. Avec une population de plus de 82% d’illettrés, où la ligne éditoriale d’une radio est méconnue, les populations sont les perdants. La majorité des animateurs des radios se contrefichent, selon certains auditeurs, de la déontologie du métier. Mal formé ou pas du tout, sont les animateurs de radio de Kayes. Il suffit pour certains d’avoir un bon répertoire de verbe et d’être devant un crachoir (micro), sans préparation au préalable pour conduire une émission. A ce stade, la radio a perdu sa crédibilité à Kayes. Certains hommes de radio ont systématiquement changé l’image des FM ; ce qui revient à rendre difficile à la minorité des intellectuels de se faire comprendre, et de s’imposer. Quant aux auditeurs, les estimations font état d’une division en trois : une majorité qui trouve les stations locales comme un instrument de bruit, du n’importe quoi ou tout se dit, se raconte sans le minimum de sérieux, de vérité ; une autre catégorie qui les prend plus ou moins au sérieux, sans distinction comme une scène de théâtre ; la dernière catégorie est stricte par rapport à la sélection de leur émission, cette catégorie l’écoute à des moment précis, c’est soit des émissions informatives soit éducatives ou de sensibilisation .
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Et les Promoteurs et Directeur des programmes dans tout ça ?
La plupart des radios FM de Kayes n’ont pas de règlement intérieur, même celles qui en possèdent ne l’appliquent pas. Pour certains auditeurs, les promoteurs seraient à la base de ce problème. Pour cet auditeur Djiby Diallo : ‘’ la déontologie ne leur dit absolument rien car la radio est devenue un moyen d’enrichissement’’. Les animateurs ne sont pas rémunérés, voila pourquoi ils n’en font qu’à leur tête. Leur gestion financière est monnayée selon les émissions et cela varie en fonction des radios. Chaque animateur a sa propre affaire et il fait ce qui lui plait car le promoteur aussi a sa part dans cette affaire. C’est ce qui explique ce désarroi, selon un animateur de la région qui a voulu garder l’anonymat. Pour lui, les animateurs sont devenus des griots modernes à l’antenne. Avec 19 radios Fm qui émettent toutes, la ville qui n’est pas industrialisée mais seulement commerciale, le résultat n’est pas étonnant. Aussi, l’attribution des fréquences a été un peu exagérée. Aujourd’hui, on peut dire sans risque de se tromper que le quatrième pouvoir à Kayes n’a-t-il pas épuisé voire abusé de ses forces avant même de naitre ?
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Daoudino Sombié (correspondant à Kayes)
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