Dans le cadre du séminaire bilatéral, organisé par le gouvernement chinois en collaboration avec le ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information du Mali, à l’intention des professionnels de la presse malienne, il est prévu une série de visites et des échanges avec les professeurs des Universités.
C’est ainsi que la délégation malienne, conduite par Hassana Diawara du département de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, s’est rendue au prestigieux Université Tsinghua de Pékin. Cet établissement universitaire, il faut le souligner, fait partie des 14 meilleures universités dans le monde.
C’est d’ailleurs, dans cette Université que l’actuel président chinois, Xi Jinping a fait ses études à l’instar de plusieurs hauts cadres du pays.
Dans le département de la communication et du journalisme, les professionnels de la presse malienne se sont entretenus, pendant trois heures d’horloge, avec le professeur Min Hang, sur l’évolution des médias en Chine.
Selon elle, le secteur de l’industrie des médias est très développé et même prometteur. Tel n’était pas le cas, avant la réforme d’ouverture à l’extérieur en 1978, compte tenu de la bonne santé du secteur. Celui-ci occupe aujourd’hui, la 3e place des industries en Chine.
La publicité, source de revenus pour les médias
Ainsi, les médias traditionnels (télévisions, journaux …) ont enregistré un chiffre d’affaires de plus de 678 milliards de yuans, soit 54 240 milliards de FCFA au cours de l’exercice 2011, soit une croissance de 15% par rapport à celui de 2010. La télévision centrale de Chine (CCTV) a enregistré un chiffre d’affaires de 100 milliards de yuans, soit 800 milliards de FCFA. Cela grâce à la publicité.
La plupart des médias chinois tirent leurs revenus de la publicité. “En Chine, le secteur de la publicité est très important dans le développement de nos médias. C’est pourquoi on dit que l’industrie des médias est le secteur du soleil levant parce qu’elle a de l’avenir. Elle est vraiment prometteuse par rapport aux autres secteurs. Il faut rappeler que la première publicité à la télévision date du 15 mars 1979, juste après la politique de réformes d’ouverture. Avant cette époque, les médias chinois n’avaient pas de publicité. C’était des outils de propagande du gouvernement. Mais, aujourd’hui, de plus en plus, les publicités font leur apparition dans les journaux et les télévisions. Ce qui est bien pour la bonne marche du secteur. C’est pour vous dire que sans la publicité, il est difficile de faire tourner, un organe de médias” dira la conférencière.
Au niveau des journaux, il faut aussi reconnaitre que la publicité joue un rôle très important dans la situation financière puisque les recettes proviennent de ce secteur. Elle est plus importante que la vente. Et les grands annonceurs sont notamment les secteurs immobiliers, de l’automobile et des établissements sanitaires. Les télécoms et les établissements banquiers font également de la publicité.
La publicité dans les radios plus efficace que celle des journaux
S’agissant des magazines, il faut souligner qu’ils tirent leurs ressources grâce à la vente. Chez eux, les publicités se font très rares. Elles ne rapportent pas autant dans les journaux. Mais, au niveau de la radio, c’est la publicité occupe une part importante dans la recette.
Dans ce secteur, la publicité connait une croissance considérable. C’est pourquoi le chiffre d’affaires des radios a connu une augmentation de 26% en 2011. Selon le Professeur Min Hang, la publicité à la radio est plus efficace que celle de la télévision en Chine. Raison pour laquelle, les radios enregistrent beaucoup de publicités.
“Je pense que la raison est très simple. En Chine, les gens écoutent beaucoup les radios notamment les personnes âgées, les campagnards ainsi que les automobilistes. A cause de l’embouteillage dans les heures de descente, les gens sont obligés de capter les radios au volant. C’est pourquoi la plupart des annonceurs de radios préfèrent ce secteur pour faire passer leur message. Par exemple, la Chaine Chine Internationale est diffusée en plus de 100 langues” précisera-t-elle.
Parlant du cinéma, le secteur représente seulement 5% du chiffre d’affaires des médias en Chine.
“La culture du cinéma n’est pas aussi forte en Chine. Ce sont les jeunes qui sont intéressés pour aller au cinéma. Les gens préfèrent regarder leur film à la maison à travers les DVD. Sinon, nous avons de très bons films” a-t-elle indiqué.
Si les autres secteurs des médias sont vraiment prometteurs, il faut reconnaitre que celui de la musique a un avenir très préoccupant, à cause de la piraterie des œuvres produites par les artistes notamment le téléchargement sur internet.
Ce phénomène est en train de tuer la musique chinoise comme partout dans le monde. Raison pour laquelle, la plupart de ces artistes se contentent des concerts pour vivre. Mais, ils peuvent vendre leur produit par internet à 10 yuans, soit 800 FCFA. C’est pourquoi ce secteur est en décroissance en Chine.
S’agissant des nouveaux médias, ce secteur aussi est en nette progression notamment avec internet. En juin 2013, le nombre d’internautes chinois était estimé à 590 millions de personnes. Et 54% de ces internautes sont des jeunes.
Alou Badra HAIDARA depuis Beijing, en Chine
Ce qu’il faut savoir
“La Chine au Présent” : un magazine pour la promotion de la Chine à l’extérieur
Fondé en 1952 par Mme Soung, le magazine “La Chine au présent” a pour mission principale d’aider les lecteurs étrangers à connaitre la vision et le développement de la Chine.
Il est diffusé dans plusieurs langues, dont le français. Les professionnels de la presse malienne ont rendu une visite dans les locaux de ce magazine où ils ont échangé avec les différents responsables sur place notamment le président Hu Baomin et le Rédacteur en chef, Tang Shubiao.
Selon eux, la ” Chine au Présent ” compte 156 personnes dont les 2/3 sont des femmes, 30 journalistes, dont des collaborateurs étrangers.
Le dernier numéro de ce magazine est réservé à la première visite du Président Chinois, Xi Jinping en Afrique notamment en Afrique du Sud, au Congo Brazzaville.
Plus de 1 080 Facultés de journalisme
La Chine est, aujourd’hui, un endroit prestigieux pour étudier dans plusieurs domaines.
Il existe plusieurs départements pour la formation. Dans le domaine de la communication et du journalisme, il existe plus de 1 080 facultés à travers le pays.
Mais, l’université de Tsinghua de Beijing offre aux étudiants de différentes nationalités un programme international sur le journalisme et d’autres filières. Et les cours sont dispensés en anglais.
Pour décrocher un Master (Diplôme d’Études Approfondies) il faut deux ans d’études.
Rassemblés Par Alou Badra Haïdara depuis Beijing, en Chine