Sécurité alimentaire et nutritionnelle : Les hommes de médias outillés en la matière

0

Afin d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali, la fondation Konrad Adenauer Stiftung à travers son projet « Un Seul Monde Sans faim », a formé les hommes de médias sur « les Politiques et la gouvernance  de la Sécurité alimentaire et nutritionnelle », « le Système d’Alerte Précoce » et « la  charte de prévention et de Gestion des crises Alimentaires ».

L’atelier de formation a tenu en haleine durant trois jours, du 1er  au 3 décembre 2016 une vingtaine de journalistes à l’Hôtel Salam.

Les différentes présentations étaient assurées par Pr Alhousseini Bretaudeau, ex secrétaire exécutif du CILSS et par le Chef de SAP, Assekou Maouloune Kounta. C’était sous l’œil de la coordinatrice régionale du Projet Mme Hawa Sow Cissé.

Depuis 2015, la Fondation Adenauer a entamé, au Mali à Liptako-Gourma, un nouveau projet dénommé « Un Seul Monde Sans faim ». C’est une nouvelle politique de la fondation d’assurer la sécurité alimentaire.

Selon la Coordinatrice régionale du projet, Mme Hawa Sow Cissé, garantir la sécurité alimentaire, c’est créer les conditions maximales pour que des individus se sentent en sécurité.

« S’il y a pas la sécurité alimentaire, la sécurité civile n’est pas garantie », a-t-elle déclaré.

Mme la coordinatrice régionale a dit attendre des médias, de la compréhension de ce qui s’appelle la gouvernance alimentaire et comment la gestion en est faite.

Selon la représentante du président de la Maison de la presse, Mme Traoré Dado Camara du journal L’Annonceur, la presse a toujours son rôle et est prête à accompagner le projet pour que les décideurs et les populations puissent changer de comportement.

Selon le consultant Pr Alhousseini Bretaudeau, non moins ancien secrétaire exécutif du CILSS, la gouvernance de la sécurité alimentaire désigne un cadre institutionnel, les initiatives, les actions, les mesures et les règles engagées par tous les acteurs pour assurer  le bon fonctionnement et le contrôle des questions de sécurité alimentaire.

« L’insécurité alimentaire et nutritionnelle constitue une problématique mondiale qui en fait le premier des ODD », a indiqué le consultant Bretaudeau.

A en croire à l’ex-secrétaire exécutif du CILSS, plus de 795 millions de personnes souffrent de faim, soit 1 personne sur dans le monde et 25% en Afrique.

Causes de l’insécurité alimentaire

Aux dires du consultant Bretaudeau, parmi les raisons majeures qui expliquent l’insécurité alimentaire et nutritionnelle (IAN), figurent l’instabilité des facteurs climatiques complexifiée par le changement climatique (la sécheresse), la faible adaptabilité des systèmes de production aux fluctuations et changements climatiques, la volatilité des prix des denrées alimentaires, la pauvreté et la mauvaise gouvernance.

Malgré cette situation, l’insécurité alimentaire a globalement reculé dans le monde.

Au Mali, elle est passée de 1,4 millions entre les années 90 et 92 à 1,1 millions entre 2005 et 2007 et le pays table sur au moins 5% de réduction entre 2015-2016.

Bonne gouvernance comme remède

Pour lutter contre l’IAN, dira le professeur Alhousseini Bretaudeau, il faut la disponibilité de la production qui doit être accessible.

« S’il y a la bonne gouvernance, le problème de la faim sera éradiqué », a-t-il préconisé.

Avant d’ajouter que « les paysans à la base doivent être les premiers bénéficiaires et les autres acteurs (commerçants par exemple) doivent être reconnaissants et humbles envers eux».

Pour lui, « les dividendes générées par chaque filière doivent être partagées de façon équitable entre les filières » et c’est l’Etat qui doit assurer ce partage égalitaire.

«La bonne gouvernance alimentaire veut que des moyens soient mis à la disposition des paysans afin qu’ils ne vendent plus leurs produits, donc garantir la production », a requis le consultant Pr Bretaudeau.

91396 de Bamakois en insécurité alimentaire

Pour ce qui est du Système d’Alerte Précoce (SAP), son responsable Assékou Maouloune Kounta dira que la SAN existe lorsque tous les êtres humains ont à tout moment un accès physique et économique à une nourriture suffisante et nutritive  leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Celle qui prend en compte, selon lui, quatre dimensions qui sont la disponibilité, l’accès économique et physique, l’utilisation et la stabilité.

Parlant des types d’insécurités alimentaires, le responsable du SAP évoquera l’insécurité alimentaire chronique caractérisée par l’incapacité à satisfaire les besoins alimentaires pendant une longue période, et l’insécurité alimentaire conjoncturelle et transitoire, souvent imprévisible, caractérisée par la diminution soudaine de la capacité à produire. Ce qui a conduit à la création du SAP.

Et Assékou Maouloune Kounta de faire savoir que « 494662 de Maliens sont en insécurité alimentaire et ont besoin de la résilience en juin 2017 » et « 91396 habitants à Bamako sont en situation d’urgence ». Mais qu’il n’y a pas de zone en urgence dans le pays.

Cyril ADOHOUN

Commentaires via Facebook :