« Le rêve raté de François Hollande, estime Guinée Conakry Infos, à propos de l’opération militaire Sangaris en République centrafricaine ». Le journal revient largement sur les échanges de tirs hier à Bangui entre forces françaises et africaines, et d’ex-rebelles de la Seleka, et les manifestations hostiles aux opérations de désarmement menées par les forces françaises.« Si François Hollande rêvait d’une mission dont il capitaliserait le succès comme ce fut le cas avec Serval au Mali, c’est peut-être raté, ironise le site d’information guinéen. (…) L’armée française a été prise à parti hier parce qu’on l’accuse d’avoir délibérément désarmé les ex-Seleka pour les laisser à la merci des milices anti-balaka d’obédience chrétienne ». Des accusations que l’état major français dément bien entendu, Rapporte Guinée Conakry Infos qui tire quand-même la sonnette d’alarme : « les troupes françaises facilitent, sinon encouragent, le massacre que certaines populations endurent. (…) c’est un peu comme cela que le regrettable génocide rwandais avait vu le jour. Alors, attention danger ! », prévient Guinée Conakry Infos qui admet néanmoins tout de même, que sans la présence des troupes françaises, le bilan aurait été autrement plus dramatique.
Sangaris pris en tenaille
Beaucoup de journaux essayent de comprendre ce qui ne fonctionne pas justement dans cette opération militaire. C’est le cas de L’observateur Paalga qui estime que c’est le manque de cohérence et de coordination entre l’armée française et la Misca qui explique en partie pourquoi l’insécurité persiste à Bangui. Le quotidien burkinabè revient justement sur les difficultés rencontrées par l’une ou l’autre armée à se faire respecter, par l’un ou l’autre camp. On l’a compris, les soldats français sont vus sans doute à tort comme les protecteurs des chrétiens, quand les tchadiens eux sont considérés comme les protecteurs des musulmans. Et résultat des courses, ils sont tous « mal vus » constate L’observateur Paalga.
Le risque de contagion centrafricaine
Cette détérioration de la situation en Centrafrique inquiète aussi de plus en plus les pays riverains, comme la République démocratique du Congo selon le quotidien Congolais Le potentiel. La RDC qui partage une frontière commune avec la république centrafricaine y envoie un bataillon d’infanterie de 850 éléments d’unités d’élite. Il sera mis à la disposition de la Mission internationale de stabilisation de la Centrafrique (MISCA). « Alors qu’aux tous premiers jours, la querelle avait une connotation politique, on assiste aujourd’hui à l’irruption de motivations ethniques ou identitaires avec un élargissement exponentiel du rayon des victimes des violences » peut-on lire dans le journal Le Potentiel. La RDC qui craint d’être déstabilisée par ce conflit alors qu’elle n’est pas encore tout à fait sortie d’une guerre civile de plus de 20 ans, veut apporter en RCA son expérience « dans les débordements que peut provoquer une gestion velléitaire de tels conflits identitaires » lit-on dans Le Potentiel.
La blague de trop
La presse revient aussi sur l’incident diplomatique du week-end entre la France et l’Algérie. Récemment, Le président Hollande, évoquait devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) le retour du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, d’Algérie « sain et sauf ». « C’est déjà beaucoup », avait-il ajouté. « Sur un ton moqueur, estime El Watan, invitant à des lectures très peu flatteuses sur la sécurité en Algérie et la nature des Algériens ».Alors devant le tollé que cette boutade a provoqué ; le président Hollande a exprimé hier dans un communiqué ses sincères regrets pour l’interprétation qui a été faite de ses propos. Des regrets officiels qui ont été apprécié par Alger, rapporte Le quotidien El Watan concernant des propos qui dénotent néanmoins « une haine vouée aux Algériens », a estimé la porte-parole du Rassemblement national démocratique.
Hollande, le père noël africain
Maliweb fait pour le coup dans l’humour sarcastique ce matin en se moquant sans égard de François Hollande transformé dans un montage photographique en père Noël, avec barbe blanche et capuche rouge… Le Père Noël Hollande qui tient dans la main les vœux des petits enfants. Et parmi ces vœux, une lettre d’IBK, le président malien qui dit : « Cher Père Noël, je ne veux pas de tes cadeaux, ils sont tous pourris. »
Par François-Xavier Freland /rfi.fr