Rétention de 70 millions Fcfa sur l’aide à la presse : Quand le gouvernement jette son dévolu sur les journalistes

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Depuis l’avènement de la démocratie au Mali, une aide a été initiée pour soulager les organes de presse. De 1996 à nos jours, l’enveloppe de cette aide était de 200 millions Fcfa. Dans l’intention d’asphyxier la presse malienne, les nouveaux dictateurs ont réduit cette somme à 130 millions Fcfa.

Au moment où les hommes de médias recommandent une révision à la hausse de  l’aide à la presse, ils assistent impuissamment à la réduction de cette subvention. Comme pour dire que les nouveaux tenants du pouvoir ont du mal à cacher leur haine envers la presse. Surtout que certains sont dans une dynamique de restauration de la dictature qui ne rime pas avec la promotion des médias. Si non, comment comprendre qu’en 1996 les organes de presse, toutes spécialités confondues, ne dépassaient pas 30 au Mali et recevaient une aide de 200 millions Fcfa. Alors qu’en 2012, avec plus de 60 journaux écrits, 200 radios et 2 chaines de télévision, le Gouvernement ose revoir à la baisse cette aide en n’octroyant que des miettes?
A défaut d’augmenter l’aide, les 200 millions Fcfa devraient être maintenus. Cela pour prendre en compte la préoccupation, fallacieuse parfois, de contribution à l’effort de guerre. En tout cas, cette ponction injuste de 70 millions Fcfa ne saurait convaincre personne. L’autre dira que la presse ne doit pas faire exception à la situation exceptionnelle que nous traversons. Mais à notre connaissance,  le train de vie du gouvernement n’a pas baissé d’un iota. La preuve, selon nos informations, lors de son dernier passage aux Etats Unis et en France, le Premier  ministre, Cheik Modibo Diarra, aurait passé ses séjours dans les hôtels les plus chers. Encore ses amis  tenteront de nous duper en claironnant qu’’il a payé sur fonds propres.
Sans compter qu’il a préféré payer une voiture de fonction plus chère et plus luxueuse que celle de ses prédécesseurs, dans un contexte où il devait être le premier exemple, disons le modèle d’humilité et d’austérité.
Et les députés ? Leurs primes et indemnités sont-elles rapportées?  Les fonctionnaires ne continuent-t-ils pas de toucher l’intégralité de leurs salaires? Alors que dans le cas de la presse, ce n’est pas un salaire qu’elle réclame, mais un geste symbolique d’encouragement de ce pilier de la démocratie. Pourquoi vouloir jeter son dévolu sur la presse ? Voilà toute la question qui accompagne cette décision.
Oumar KONATE

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