A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré hier mardi 3 mai la journée internationale de la presse. Les organisations professionnelles de la presse ont organisé à l’occasion une conférence-débats sur le développement de la presse dans notre pays. Cet exercice qui a eu lieu au siège de l’Assep à l’ACI 2000, leur a permis de faire un état des lieux sans complaisance des entreprises de presse maliennes.
La journée du 3 mai a été proclamée journée mondiale de la liberté de la presse en 1993 par l’Unesco à la suite du séminaire tenu à Windhoek en Namibie en 1991. Cette célébration offre aux responsables de médias l’occasion de rappeler les principes fondamentaux de la liberté de la presse mais aussi de faire un état des lieux de l’évolution des médias. Les associations de presse maliennes ne sont pas restées en marge de l’évènement. Pour marquer cette journée, l’Union nationale des journalistes du Mali (Unajom) en collaboration avec plusieurs associations de presse maliennes ont organisé au siège de l’Association des éditeurs de presse privée(Assep) une conférence-débats autour du thème « la presse malienne, 50 ans après ». Les conférenciers choisis pour exposer ce thème étaient Mamadou Kaba Diakité et Tiégoun Boubéye Maïga.
Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Sidiki N’fa Konaté, qui a ouvert les débats à cette conférence, a expliqué que « la création, le maintien et le renforcement d’une presse indépendante pluraliste et libre sont indispensables au progrès et à la préservation de la démocratie dans un pays ainsi qu’au développement économique ».
Il a, par la suite, indiqué que le gouvernement se réjouit de la presse et félicite aujourd’hui l’ensemble des acteurs du système des médias par « le fait qu’aucun journaliste ne croupit en prison et aucun citoyen malien ne se trouve en prison parce qu’il a écrit, ou dit, ou exprimé sous quelque forme que ce soit ses idées, ses opinions ».
Le ministre Konaté a invité les patrons de presse à s’inscrire dans la logique de création de véritables entreprises tout en gardant l’essence de notre presse. Une presse combattante, garde prétorienne et sentinelle avertie de la démocratie et des libertés au Mali. Le ministre a profité de l’occasion pour parler de ses nouveaux chantiers. Il s’agit de la relecture de loi sur l’exercice de la liberté de la presse avec la dépénalisation, la loi sur la création des télévisions privées, la création et la dynamisation du comité pour le passage de l’analogique au numérique, la création d’une instance unique de régulation de la communication sociale et la création d’une école supérieure de communication.
Après cette intervention, les conférenciers sont revenus sur les 50 ans de la presse malienne. Le 1er conférencier, Mamadou Kaba Diakité, ancien président du Conseil supérieur de la communication, a rappelé que de l’indépendance à nos jours, le pluralisme médiatique a toujours rimé avec le pluralisme politique. Ce qui explique cette emprise des politiques sur les médias d’Etat. La liberté la presse qui constitue aujourd’hui un problème dans les démocraties concerne en réalité les medias privés qui ont joué un rôle capital dans l’avènement de la démocratie au Mali, a-t-il noté. Il a aussi indiqué que le journalisme est un métier qui s’apprend de jour en jour et engage une lourde responsabilité des hommes qui l’exercent. Il a ensuite invité la presse malienne à l’unité pour l’atteinte de leurs objectifs.
Quant au second conférencier, Tiégoun Boubèye Maïga, président du Groupement patronal de la presse, il a souligné que la presse malienne est quand même une véritable entreprise pourvoyeuse d’emplois. Et beaucoup de potentialités s’offrent à la presse malienne pouvant éviter les confrères de continuer à se comporter comme des prolétaires. Il a invité les journalistes à jouer pleinement leur rôle, gage d’une cohésion sociale. Il a enfin plaidé pour une augmentation de l’enveloppe de l’aide octroyée à la presse par l’Etat. Comme le ministre, les deux conférenciers se sont félicités du respect de la liberté de la presse au Mali.
Ben Dao