Remise de l’ordre dans le paysage radiophonique Déjà choguel kokala marche à reculons !

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Choguel Kokalla Maïga, DG AMRPT
Choguel Kokalla Maïga,

Il semble que le ministre de la communication et de l’économie numérique Choguel Kokala Maïga est vite rattrapé par le syndrome de la cacophonie qui prévaut au sommet de l’Etat malien. En effet, comme pour berner, courant février 2014, il a multiplié ses actions de communication autour de la question épineuse de l’inondation des ondes.

Pour ce faire, il a rencontré les promoteurs de radios pour leur faire part des problèmes causés par cette situation et des dispositions à prendre. Il a ensuite livré des messages aux auditeurs dans un élan de sensibilisation par rapport à la décision à appliquer laquelle devrait conduire à la fermeture de plusieurs stations émettant illégalement. On sentait la fermeté et l’engagement dans ses discours. Mais de façon surprenante, le ministre Maïga s’est engagé dans un virage à 180 degrés. Il aurait épargné par complaisance les radios devant subir les sanctions prévues pour le non respect des textes régissant le secteur.

Avec ce tri, on est face à une situation d’«un poids deux mesures». Choguel Kokala est influencé par qui? A-t-il montré ses limites pour ne pas dire que «l’éléphant s’est métamorphosé en lièvre». En effet, le ministre Maïga connait le secteur de la communication comme les dix doigts de ses mains. Il a longtemps dirigé l’Autorité de régulation des télécommunications tic et postes (AMRTP). Ce qui a d’ailleurs amené les gens à fonder un grand espoir en lui lors de sa nomination à la tête du département. Car en plus de ses expériences c’est un ancien ministre du commerce et de l’industrie.

Rappelons que sous sa conduite, l’Autorité de régulation des télécommunications tic et postes (AMRTP) a réalisé en 2012 un audit des fréquences en vue de résoudre certains problèmes. À l’époque, il a voulu mettre fin à l’anarchie sur l’espace radiophonique et combattre plusieurs autres formes d’irrégularités. Le but était de faire respecter les paramètres pour se conformer au Plan de Genève 84 et de vérifier les dispositions techniques et réglementaires contenues dans l’arrêté interministériel autorisant la création des radios FM au Mali.

Un rapport ayant révélé plusieurs irrégularités sur le terrain a même été transmis au ministère de la communication par lettre n°00588/MPNT du 08 octobre 2012. L’AMRTP avait recommandé la fermeture des stations émettant sans autorisation. Elle avait aussi demandé le retrait des fréquences non exploitées pour les réattribuer. Un autre point du rapport avait incité le gouvernement à procéder à la vérification périodique de toutes les installations.

Pendant la transition, le ministre de la communication Bruno Maïga a procédé à la mise en œuvre d’un certain nombre de recommandations mais sans aller loin. Cependant en mi 2013 non seulement on a constaté la saturation des ondes par de nouvelles fréquences mais aussi les radios fermées par Bruno ont repris à émettre. Le gouvernement a été débordé par le phénomène et ce n’est pas l’ancien ministre Mamadou Camara qui peut dire le contraire.

Aujourd’hui, avec Choguel Kokala comme ministre de tutelle certains se montrent pessimistes. Car il est facile de faire des recommandations, de tirer la sonnette d’alarme et de faire croire que les autres ne suivent pas. Choguel échouera-t-il sur son propre terrain? La réponse sera affirmative tant le laxisme supplantera la sévérité dans cette nouvelle tentative de contrôle des ondes au Mali. Que le ministre sache qu’on ne peut jamais prendre de grandes décisions sans causer du tort quelque part. Et la pire des choses qui puisse arriver à un haut responsable consiste à épargner ceux qui doivent être sanctionnés.

À suivre…

Issa Santara

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