Relation presse – imprimerie : La contre vérité des chiffres

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Le secteur d’imprimerie est en train de devenir un réseau fraudeur et incontrôlable pour certaines personnes évoluant dans le domaine. A telle enseigne qu’il urge pour les imprimeurs de trouver une solution idoine à ce vol désormais organisé et qui nuit à leur réputation. Aujourd’hui, les journaux sont davantage déficitaires du fait de la pratique des imprimeries plutôt enclines à des attitudes malveillantes.

Ces pratiques consistent à tirer un surplus sur le tirage normal proposé par les organes de presse. Ce surplus constitue de facto l’intérêt des fraudeurs terrés dans les imprimeries et une perte colossale pour les journaux. Au décompte final, le surplus est directement comptabilisé comme des invendus. A titre d’exemple, si le journal tire 500 exemplaires, et que l’imprimeur fait un surplus de 300 à son propre compte, nous avons au total de 800 exemplaires produits à l’insu du directeur de publication ou de l’agent commercial qui s’érige souvent en complice. Et qu’au niveau de la vente proprement dite, 400 exemplaires soient écoulés sur le marché. Donc au lieu de 400 vendus, on te propose 100 vendus consécutifs à la production de 300 exemplaires parallèles dont le montant atterrit directement dans la poche du distributeur ou de l’agent commercial. Donc, eux deviennent plus riches que le promoteur du journal. Toute chose qui fait que les « imprimeurs », les fraudeurs ou les complices s’enrichissent et les journaux déjà déficitaires en production s’appauvrissent davantage. II arrive aussi que l’imprimeur ne soit pas forcément impliqué dans ce plan ou décompte macabre. Le deal se passe entre le tireur (conducteur de la machine) et le commercial.

Nous avons mené des investigations, certaines imprimeries gardent sur elles – mêmes les plaques imprimées qui constituent pourtant la propriété du journal. Elles reproduisent la production le lendemain. Il semble que les imprimeurs se plaisent dans cet exercice fraudeur tant que le journal se vend bien. Les plaques, elles, sont ensuite vendues à des fabricants de marmite à prix d’or.

Aujourd’hui, les promoteurs de journaux n’ont aucun moyen de contrôle sur les imprimeurs sauf pour les organes ayant leur propre imprimerie. Même là, la complicité est de mise entre le tireur et le commercial. Des exemplaires indus sont véhiculés sur le marché et constituent toujours des invendus pour le journal.

Ce problème déjà existant s’est accentué depuis que l’imprimeur a commencé la livraison en papier, calque et plaque. Toute la chaîne de production repose sur la bonne foi de l’imprimeur qui dit aider les organes souvent insolvables. On sait que tous les journaux au monde sont déficitaires du point de vue vente, mais la situation au Mali est catastrophique. Un directeur de publication m’a confié qu’il ne fait pas plus de 20 exemplaires vendus depuis qu’il a lancé son journal et qu’il compte déposer le bilan.

On a vu des distributeurs se construire des villas, s’acheter des taxis et des SOTRAMA pendant que le directeur se bat pour chercher sa pitance quotidienne, preuve que le vol est organisé dans le réseau de distribution.

Donc, les imprimeries sont interpellées car elles aussi sont victimes du vol de leurs employés. Affaire à suivre…

 

Salif Diallo            

 

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