Regards sur le passé : Ils ont fait les beaux jours de Radio-Mali, la RTM puis l’ORTM

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Nous avons été un fidèle auditeur de Radio-Mali dans notre enfance et jeunesse, c’est-à-dire au moment où toutes les familles de Bamako n’avaient pas un poste transistor à plus forte raison un téléviseur. Cette passion pour la chaine nationale nous a permis de retenir les noms des journalistes Djibril M´Bodj, Baba Djourté, Daouda Ndiaye, Tiona Mathieu Koné, Fatim Sidibé, Djibril Traoré, feus Lamine Coulibaly, Baba Dagamaïssa, des locuteurs en langues nationales feus Balla Moussa Kéïta, Samba Guindo, Bourama Coulibaly, Seydou Touré, Samba Sidibé. Nous n´avons jamais compris ou digéré l´indifférence manifestée à leur égard. Vendredi dernier nous avons exprimé notre déception au directeur de publication El hadj Alou Badara Haïdara, tout en proposant un article dans ce sens. Il nous conseille d’être prudent pour ne pas heurter la sensibilité de nos confrères de l’ORTM. Ce qui consacre la création d’une nouvelle chronique de votre serviteur intitulée “Regard sur le passé”. Voilà que le premier numéro de ce nouveau bébé, jette un regard sur ces monuments de Radio Mali.

Djibril MBodj

La retraite administrative peut être définie comme la mise à terme du travail d’un salarié. Elle est assimilée à un repos bien mérité après une longue période d’activité au service de la nation. Au Mali cela peut aller de 30 à 40 ans. La retraite est mise à profit de différentes manières, selon les personnes et leur état de santé.

Pour certains, c’est le début d’un repos total jusqu’au dernier souffle. Pour d’autres, c’est le point de départ d’une seconde vie active. Parmi ceux-ci l’Etat en récupère pour des postes de président du conseil d’administration (PCA), de ministre ou de membres de cabinet ministériel.

Il y a un troisième lot de cadres retraités qui se convertissent en consultants, en éleveurs, prestataire de services dans le négoce. Sans oublier enfin ceux qui signent des contrats avec leurs derniers services employeurs. Dans notre domaine précis, cela se fait à l’Amap avec les cas de Mamadou Diarra, Abdoul Kadri Cissé, et à l’ORTM les Pierre Diakité, Samba Sidibé, Papa Oumar Diop, ont toujours continué à se rendre utiles. Dans l’un ou l’autre cas, les anciens ont toujours leur place aux côtés des jeunes. C’est justement ce dernier aspect qui va faire l´objet de notre dossier du jour.

Baba Djourte

Nous avons braqué nos phares sur des monuments de Radio-Mali, de la RTM et de l’Ortm. Parmi nos cibles figurent ces grands journalistes qui ont certes marqué et même fait l´histoire de Bozola. Nous pensons qu’ils peuvent être encore utiles à l’ORTM, à condition qu’on mette en valeur leurs expériences, afin de rehausser le niveau d’analyse des jeunes, des débats de tous genres. Parce que franchement aujourd’hui le niveau a dégringolé sur tous les plans, dans un contexte concurrentiel mondial sans pitié. Et où il n’existe nulle place même pour les bons.

Fatim Sidibe

Pour compter il faut être excellent. De nos jours, beaucoup de ces monuments ne sont plus de ce monde. Sinon qui ne se rappelle les vœux de feu Lamine Coulibaly, Papus Daff, Thierno Ahmed Thiam, Gaoussou Thiéro, Aïssata Cissé, Baba Sangaré ? Vraiment on aurait pu exploiter l’expérience de ceux-là qui sont vivants comme en dit long leur carrière. Cette voix grave de Djibril M´Bodj, la maestria de Baba Djourté, la modestie et le professionnalisme de Tiona Mathieu Koné, la ferveur dans les commentaires de Djibril Traoré, les leçons enseignées par Papa Oumar Diop, cette voix suave de Fatim Sidibé sont oubliés alors qu’ils peuvent encore apporter leur touche dans la quête de l´excellence.

Thiona Mathieu Kone

Surtout lors des débats politiques. Parce que pour diriger un débat à la télé, le journaliste doit avoir quelques atouts : la culture générale, la pédagogie, la maîtrise du français parlé, la connaissance du sujet à débattre. Est-ce que tous ces paramètres sont réunis lors des débats qui passent présentement à la télé ? De cette réponse découleront à coup sûr de nouvelles orientations qui donneront incontestablement à l’ORTM son image réelle.

O. Roger

 

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est vraiment regrettable qu’au Mali l’on ne sait pas créer des espaces pour les anciens. Il y a, peut-être, un manque d’imagination imputable à ceux qui prennent le relais.
    Il ne s’agit pas d’ostraciser les jeunes mais le public a encore envie de voir ou d’écouter les anciens.
    On peut créer de nouvelles émissions -à coté de celles des jeunes- et alors tout le monde peut continuer à savourer les prestations de ces talentueux anciens. Cela est possible et dans le public et dans le privé. Certains pourrait même le faire gratis pour le bonheur des auditeurs ou des téléspectateurs.
    Je pense qu’il y a trop de routine dans notre pays; l’imagination a foutu le camp.
    Les émissions de Papa oumar Diop étaient captivantes. L’on ne s’ennuyait pas avec Moussa baba Coulibaly, à la présentation du journal télévisé.je me souviens encore des interviews réalisées par Fatim Sidibé mais aussi de sa délicieuse voix dans les documentaires diffusés. Je cite aussi les ex-directeurs généraux de l’ORTM au début de l’ère démocratique tels que Abdoulaye Sidibé et son adjoint Sidiki konaté. Ces deux-là ont animé avec brio les débats politiques de l’époque en recevant de grandes personnalités.
    Je sollicite Eric Diombélé afin qu’il crée des espaces pour que nous puissions revoir ces gens à l’antenne. Vous ferez d’une pierre deux car les jeunes s’inspireront de ces anciens et le public de l’ortm se délectera de toutes ces prestations.
    Vivement, faites-nous ce plaisir. Notre pays regorgent d’intellectuels. Faisons les sortir de leur torpeur en leur proposant des plateaux audio-visuels ou ils nous feront profiter de leurs expériences ou connaissances du Mali.

    • Vraiment je valide. Je ne regarde plus les débats télévisés sur l’ORTM sauf si c’est en Bamanakan. Car ceux qui animent ne sont pas à la hauteur très sincèrement. Sur ce plan beaucoup de chaines valent mieux que l’ORTM. Il est temps que l’ORTM soit créatif, travailler pour l’excellence.

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